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C'est en 1947 que Willy Ronis découvre le quartier de Belleville-Ménilmontant, dont il tombe immédiatement amoureux ; c'est une révélation : plus que nulle part ailleurs, là-haut, le temps a suspendu son cours. Entre les Buttes-Chaumont et le Père-Lachaise, le photographe s'arrête dans les ateliers, les bistrots et les salles de bal. Il arpente avec passion les ruelles, les passages, les venelles, les terrasses et les arrière-cours. Dans ce village populaire qui surplombe la ville, on tire à l'arc, on joue aux boules et l'on déjeune dans les jardinets. L'omniprésence de la végétation fait dire à ses habitants qu'ils n'ont pas besoin de partir en vacances. Certains vont encore chercher l'eau au puits. D'autres s'accordent une sieste sur un coin d'herbe. Personne n'est riche mais tout le monde semble heureux. Chaleureux, pittoresque et poétique, le Belleville-Ménilmontant de Willy Ronis représente un témoignage hors pair sur un Paris disparu, celui d'une douceur de vivre modeste et insouciante. Ému par ses images et ayant souvent écouté Willy Ronis évoquer ses souvenirs, Didier Daeninckx a imaginé le récit d'un «gars» de Ménilmontant : longtemps exilé contre son gré, l'homme revient sur ses pas et nous fait redécouvrir la légende du quartier.
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