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Ce livre, court et virevoltant, signé Etgar Keret nous entraîne dans un purgatoire aux airs bien vivants. Il y a de l’alcool, des êtres perdus, des voyages, des bars, des voitures. Tout au long de ces 90 pages, nous sommes dans un monde peuplé de morts, des suicidés toujours marqués par les raisons de leur sort. Ils semblent ne pas réaliser la portée de leurs actes et poursuivre ce qu’ils faisaient déjà chez les vivants. Ce qui sert de fil dans le périple de Hayim et Ari c’est de trouver l’apaisement. Sans se l’avouer véritablement, ces deux hommes se confrontent aux espoirs déçus et aux buts que l’existence n’a jamais atteint. Ils sont arrivés dans ce purgatoire avec plein de regrets. Peut-être est-il temps de les exprimer et de les soulager ? Là où certains pourraient fuir la déprime, Hayim cherche l’apaisement. Il espérait que la mort abrogerait son questionnement et donc enterrerait ses doutes. La mort est ici un prolongement. La quête de sens continue donc et c’est difficile.
La langue d’Etgar Keret est vive et s’amuse du désespoir de ces personnages. Le livre est drôle et son humour renforce la tristesse des êtres et de cette société qui ne parvient pas à en être une. Une société où la mort est plus que présente mais n’est jamais une solution. Les promesses ne sont pas là quelle que soit la religion. L’auteur se moque des croyances religieuses et de ce qu’inspire la mort. Même après la vie, on continue à rouler pour retrouver une personne, entendre des explications pour soulager son coeur. Finalement, la marche aux réponses ne prend jamais fin. Alors il faut en avoir conscience et en rire, comme le fait l’auteur.
Merci aux @editionspoints et à @babelio_ Masse Critique pour l'envoi de ce livre.
Il s'agit là d'un recueil de 22 nouvelles, parfois très courtes, mais pleines d'une ironie fantasque. On sourit de la malchance, des drames et même de la mort.
Cependant, bien que le titre fasse penser à de la science-fiction, que nenni ! Il y en a quelques unes, mais nous sommes là surtout dans des tranches de vies tragi-comiques et ça fait du bien.
Quoique, une des nouvelles, Fenêtres, avec quelque chose d'un peu futuriste était angoissante au point que je ne l'ai pas aimée du tout.
Mais ce qui paraît être des nouvelles fantaisistes sont en fait des vrais sujets existentiels, tels que les liens parents-enfants ou encore la peur de l'invisibilité, le besoin d'être généreux, l'égoïsme, la futilité, la judéité, Dieu ou plutôt de la mort de Dieu, l'humanité, la vengeance.
Certaines nouvelles sont restées obscures pour moi, je n'en ai pas compris le sens. Je trouve ça dommage, j'aurais aimé réussir à décoder ce qu'il y avait derrière chaque histoire car j'aime beaucoup la façon qu'a Etgar Keret de traiter ses sujets.
Suite une peine de cœur, Hayim s’est suicidé, comme tous ceux que nous croisons dans cette nouvelle d’Etgar Keret. Ils se retrouvent dans un lieu inconnu, mais qui ressemble malgré tout beaucoup à celui qu’ils viennent de quitter, à l’exception des noms de pub ou autre restaurant qui sont eux bien particuliers : le Kamikaze, le Mort Subite, le Ginn ... Les descriptions des personnes croisées sont rattachées à leurs cicatrices et autres séquelles de cette mort qu’ils ont choisie. Et de se retrouver dans cette colo qui n’en est pas vraiment une, qui ressemble à une arche de Noë avec des juifs, des arabes, ... une esquimo et des jeunes aux allures d’australiens. « Ce n’est peut-être pas le paradis, mais ça aurait pu être pire. »
Bref ça pourrait être glauque mais c’est plutôt drôle et léger.
En revanche le format nouvelle fait que certains personnages manquent de profondeur et que certains sujets sont survolés. Ça n’en reste pas moins divertissant.
Auteur israélien mondialement connu, Edgar Keret retrace ici sept années de sa vie entre la naissance de son fils et le décès de son père. Ce n’est pas un journal intime, plutôt quelques réflexions sur sa vie d’écrivain, de papa, d’habitant de Tel Aviv (ah les trajets en taxi), et des villes du monde entier où il est invité à des salons du livre. Ces chapitres sont souvent drôles, empreints de cet humour juif plein d’auto dérision (l’ambiance paranoïaque et quelque peu schizophrène à vivre sous la menace des bombes).
Et puis il y a aussi les chapitres plus intimes, plein de tendresse quand il évoque, lors de ses voyages professionnel en Pologne, ses parents, rescapés du ghetto de Varsovie et de la Shoah ou encore celui qui n’est autre qu’une déclaration d’amour à son grand frère, d’ailleurs intitulé « idolâtrie ».
Il y a un peu de Woody Allen dans Etgar Keret. Parfois léger, quelquefois grave, souvent drôle, ou émouvant, ce livre a, tout simplement, réussi à me toucher.
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