"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Quel beau récit ! En plus du fond, j'ai été emballé par le forme de ce roman. On suit plusieurs récits et on ne s'ennuie jamais .
C’est la couverture du livre qui m’a attirée, cet oiseau semblant foncer sur sa proie et ce paysage glacial en arrière-plan. Je me suis dit que j’allais voyager. Et effectivement, le roman mêle le journal du colonel Allen Forrester qui doit s’aventurer dans des territoires encore mal connus de l’Alaska et celui de son épouse, enceinte, qu’il a dû laisser derrière lui, dans sa garnison. J’ai préféré d’ailleurs les passages consacrés au colonel, non pas que la vie de Sophie soit inintéressante mais je ne suis pas une passionnée ni des photos ni des oiseaux et j’ai eu un peu de mal à m’enthousiasmer sur les heures qu’elle passe à photographier le moment où un oiseau prend son envol.
Ce que vit son mari, par contre, m’a passionnée. Quand il suit la Wolwerine River pour en cartographier les abords, quand il traverse des territoires encore vierges de la présence des « blancs », on a l’impression d’être avec lui, marchant des jours durant parfois avec entêtement, malgré la fatigue et souvent la faim qui creuse son estomac, sans savoir exactement quel est le but de cette expédition. La nature qu’il traverse est sauvage, violente et cruelle pour la mission qu’il conduit et il manque plusieurs fois d’être anéantis lui et ses hommes : emportés par les courants trop forts, égarés dans la montagne, assaillis par des êtres fantomatiques ou bien est-ce une hallucination ? Au bout de sa mission, le colonel Forrester retrouve sa femme mais restera marqué à jamais par ce voyage « au bord de la terre glacée ».
Je mets 4 chats pour ce souffle épique venu d’Alaska.
Mabel et Jack amoureux comme on rêve de l’être tous un jour n’ayant vu leur union presque magique scellée par la naissance de son fruit décidèrent un jour de se retirer en solitaires aux fins fonds de la nature en l’Alaska.
Devenus un vieux couple mais toujours aussi uni, ils avaient pris leurs habitudes en solitaires sans avoir sombré dans le chagrin et ainsi l’hiver venu s’amusaient-ils de leur cadre de vie en bataille de boules de neige et en édifiant un bonhomme de même nature qu’un jour ils habillèrent de vieux vêtements, bonnet, écharpe et gants sortis d’un fond de tiroir …
Un phénomène se manifesta alors par l’apparition d’une petite fille s’enfuyant en emportant les habits de notre bonhomme. Apparition qui, se répétant, donnera naissance à une succession d’événements étranges qui vont enchanter nos deux amis Mabel et Jack…
Fantasmatique, étrange, cette histoire joliment écrite nous replonge comme dans ces contes enfantins qui savent si bien nous distiller l’illusion des mystères du bonheur…
Je me suis sentie prise dans un tourbillon d’incertitude durant cette lecture,
L’enfant est-elle réelle ou fantasmée ?
L’écriture est superbe, la description des paysages couverts de neige et de glace est grandiose.
Cette lecture m’a procuré un moment de bonheur et de douceur en ce mois de janvier 2015, ô combien cruel !
J'ai beaucoup aimé ce livre pour sa qualité d'écriture et son concept de départ. L'auteur s'inspire d'un conte russe et le transpose au début du 20ème siècle. L'histoire se déroule bien au nord du Canada dans un décor rude et magnifique où l'imaginaire à toute sa place. Longtemps l'on hésite entre le conte et la réalité.
Que croire de ce que vivent les deux personnages principaux. Après la mise au monde d'un enfant mort-né, ils ont quitté leur Pennsylvanie natale et leur univers douillet pour recommencer une nouvelle vie loin de tous. Bien vite celle-ci s e révèle difficile. Il ne suffit pas de vouloir devenir fermier pour pouvoir l'être. Il faut défricher, apprivoiser le décor, s'imprégner d'un mode de vie. Chaque membre du couple a par ailleurs fait son deuil de façon différente, dans une absence de communication qui perdure malgré ce nouveau départ et pèse de plus en plus sur leur quotidien. Une affection réciproque et beaucoup de tendresse pour l'autre existent encore mais elles souffrent des non-dites. Alors quand une petite fille qui ressemble étrangement à leur sculpture de neige,apparaît, elle vient tout bouleverser.
L'écriture est magnifique. C'est un premier roman très réussi qui réveille en nous l'importance du conte et du fantastique.. Il m'a par ailleurs beaucoup rappelé mes lectures de Jack London, capable de nous faire rêver, voyager par ses textes.
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