Pourquoi on aime ce roman que nos lectrices vous conseillent
Pourquoi on aime ce roman que nos lectrices vous conseillent
Emmanuelle Favier nous confie ses coups de cœur littéraires
J’ai aimé la tonalité de ce roman où le milieu marin est omniprésent. « Ecouter les eaux vives » nous raconte les destins entrecroisés des trois « A », Adrian, Abel et Arthur. Dans des décors aux paysages somptueux, les vies torturées de nos trois héros évoluent entre attirance et répulsion, tels des aimants, tout au long du récit.
Adrian, jeune femme écossaise, travaille dans la Royal Navy, elle occupe la fonction « d’oreille d’or » à bord du HMS Thethys, un sous-marin porteur de missiles nucléaires. « Adrian écoutait les symptômes de la mer comme le médecin du bord écoutait le cœur des marins. De sa capacité de concentration, de sa facilité à mobiliser les ressources de sa mémoire mais aussi de sa résistance à la pression psychologique, dépendait la sureté de l’équipage. Elle avait acquis ces compétences au prix de nombreuses formations et d’innombrables tests, qui lui avaient permis d’obtenir son statut d’analyste en guerre acoustique ».
Autant dire que notre jeune femme à la tête sur les épaules et un caractère, de militaire, affirmé. Elle fait partie des premières femmes à évoluer dans un équipage mixte, ce qui n’est pas sans poser des problèmes dans cet univers clos à l’espace confiné. De toute façon, son rapport aux hommes est délicat, elle a du mal à s’attacher et préfère les « one-shot » entre deux missions, et cultive son allure androgyne. Elle adore son métier, le sous-marin lui donne la sensation d’une bulle protectrice, « d’une matrice dont la grande respiration métallique la ramenait à l’origine de tout ».
Malheureusement, la réalité de la vie extérieure va se rappeler à elle au retour de sa mission, un drame familial l’éloigne de ses fonctions. Sa hiérarchie lui propose alors, fort à propos, une visite « diplomatique » à Brest à ses homologues français pour échanger des informations sur la guerre acoustique.
Abel habite sur la côte nord finistérienne, la vie ne l’a pas gâté, il est aveugle de naissance. Il mène une existence faite « d’abstinence et de routine », seul dans sa maison, auprès de son compagnon le chat Miel. Il vit presque en ermite. Il refuse de voir son père, Paol, qu’il tient pour responsable de la mort de sa mère, Margarita, qui a succombé des suites d’un cancer, mais aussi de nostalgie. Abel, bel homme ténébreux, est devenu un être au caractère difficile, facilement irritable.
Paol Le Bihan dirige la station biologique de Roscoff et emploie Arthur comme plongeur scientifique. Il ne peut vivre sans nouvelle d’Abel, car il s’inquiète pour sa santé mentale. Le caractère doux d’Arthur pousse Paol à lui demander de veiller sur Abel et de lui rendre régulièrement des visites. Abel passe un compromis avec son père, si ce dernier cesse d’essayer de l’envahir, il accepte l’aide de ce « tiers » neutre. C’est ainsi qu’Arthur entre dans la vie d’Abel.
Arthur, à l’air juvénile, attire la sympathie mais possède un manque congénital de confiance en lui ». Arthur « avait toujours honte : honte de son buste mince, presque imberbe, de ses hanches féminines, de sa peau claire et blonde semée de tâches de son ».
Rien ne presse Adrian, après sa visite des sous-marins de l’ile longue. Elle s’octroie quelques jours de respiration. Le destin a décidé de croiser les routes de ces trois-là.
Emmanuelle Favier nous régale avec ses merveilleuses descriptions maritimes et les paysages écossais, finistériens, et franco-espagnol du final, sont de toutes beautés. Il se dégage une atmosphère envoutante, hypnotique de ce récit, qu’une expression parfois un peu emphatique altère quelque peu.
Sortie en libraire le 02 janvier 2025
Un grand merci aux Editions Albin Michel pour cette lecture anticipée.
Rentrée littéraire de Janvier 2025.
Je découvre la plume d'Emmanuelle Favier grâce au coup de coeur des lecteurs de Femina.
Une bonne découverte, la plume est fluide, les personnages sont attachants, grâce au film le chant du loup j'ai appris ce qu'était une "oreille d'or". J'ai pris beaucoup de plaisir à suivre l'histoire d'Adrian Ramsay et d'Abel Lorca. J'ai trouvé qu'il y avait de la profondeur, de la délicatesse, de la sensibilité et de la poésie dans ce livre. On parle aussi des conditions des femmes dans l'armée, la nature, l'amour et bien d'autres thématiques. Une magnifique histoire que je conseille.
"La première fois qu'Adrian Ramsay avait mis le pied à bord d'un sous marin, elle avait eu la nette sensation de pénétrer un corp vivant, une matrice dont la grande respiration métallique, la ramenait à l'origine de tout. L'atmosphère moite, bourdonnante l'avait immédiatement happé, de même cette impression de langueur sensuelle qu'elle associerait toujours à la vie confinée."
« Le courage qu’il faut aux rivières » est le premier roman d’Emmanuelle Favier, au titre aussi captivant que l’est son histoire, sans unité de lieu ni d’époque.
Cette histoire interroge sur les coutumes ancestrales, la place des femmes, la question de genre mais aussi l’homosexualité féminine.
J’ai aimé ces femmes qui renoncent à leur condition de femme.
Lire VIRGINIA, c'est découvrir la jeunesse de Virginia Stephen, « avant qu'elle ne devienne Woolf »- Virginia Woolf pour la postérité- l 'écrivaine moderniste anglaise de l'entre deux guerres, auteure de 10 romans dont le célèbre MRS DALLOWAY , de six recueils de nouvelles et de nombreux ouvrages critiques .
Une biographie, construite à partir d'archives et de clichés qu 'Emmanuelle Favier interprète, et qui permettent un « regard panoramique sur toute la famille », comme en témoigne le réseau lexical de la photo qui ponctue l'ouvrage.
Elle présente méthodiquement Virginia, année après année, dans l'atmosphère culturelle d'une riche famille victorienne habitant un manoir londonien du quartier de Kensington, où se presse le tout-Londres littéraire et artistique . Une famille recomposée où vivent 9 enfants : « la triple couvée », au sein desquels Virginia se sent souvent seule .
Elle apparaît très tôt, comme une écrivaine en devenir, aimant créer des histoires et rédiger la gazette du quotidien familial :Hyde Park Gate News qu'elle signe Miss Jane alors qu'elle n'a qu' une dizaine d'années.
L'auteure la montre hantée très jeune par des obsessions mentales traduites par une métaphore récurrente qui préfigure sa mort par noyade volontaire en 1941 : celle d'un monstre marin aux grondements sourds qui n'en finit plus d'affleurer et que seule l'écriture permet de maintenir à distance .
Plus tard , jeune fille mal dans sa peau au corps long, maigre et encombrant , elle rêve d'émancipation dans la société victorienne corsetée où « une femme ne peut être qu'épouse ou sœur »
Emmanuelle Favier intégre le parcours de son héroïne dans la marche du monde en terminant chacun des chapitres de cette biographie par une liste de personnages célèbres ou d'événements marquants qui ont marqué chacune des année, liste qu'elle conclut toujours par une clausule faisant allusions aux feuilles d'automne, métaphore classique de la fuite inéluctable du temps qui mène inexorablement à la mort .
Une riche biographie d'une grande sensibilité, rédigée d'une plume élégante, souple, et poétique. Certains la trouveront peut-être un peu maniérée voire surannée. Moi, elle m'a charmée …..
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