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Un détail qui m'a attirée sur la quatrième de couverture de ce roman écrit par Ellen Guillemain,c'est le fait que son histoire que l'on sait dès le début dramatique soit racontée à la première personne.
Bonne façon pour l'auteure de nous inviter à glisser dangereusement dans la peau et dans la tête d'Elisabeth Schreiber la narratrice,la meurtrière.Toujours intéressant pour se rapprocher qu'on le veuille ou non d'un personnage duquel on se sent à la base à des années-lumière.
Les deux personnages principaux,Elisabeth donc et Alexandre,envoûteur charnel et accessoirement homme d'affaires richissime, vont nous arracher à notre petite vie tranquille le temps d'une lecture et nous faire chavirer dans les affres de la dérive amoureuse,dans la déraison,dans l'inimaginable,petit à petit mais de manière croissante en intensité.
Comme dans un épisode de Colombo,on sait dès le départ qui est l'assassin,ce qui n'en rend pas moins intéressants la construction et le cheminement de l'histoire.
Pris dans le tourbillon des événements,on se demande à quel moment on va atteindre le paroxysme de la violence physique et morale et surtout, par quels stades insolites on va passer.
Attention,respectables ménagères,adeptes de la rigueur morale,ou bondieusards qui voulez finir au paradis,résistez,n'ouvrez pas la première page,passez votre chemin et restez dans les sentiers battus parce que dans ce livre,vous irez tout droit dans l'enfer de l'humanité,du moins,une partie.
On ne tombe pas dans le manichéisme,les personnages sont bien trop complexes pour qu'on pense qu'ils sont tout à fait mauvais.On n'a pas envie de les détester,on a plutôt envie de les comprendre...en espérant quand-même ne pas y parvenir vraiment.
Ils ont leurs qualités,on se dit que chacun de leur côté,ils auraient pu continuer à vivre avec leur passé, leurs failles,leurs troubles... mais que lorsqu'ils se sont rencontrés,les faiblesses de l'un et la force de l'autre,le charisme fou de l'un et la soif d'exister et d'être aimé de l'autre,ajoutés aux fragilités psychologiques des deux ont créé le mélange explosif de ces couples qui défraient la chronique.
Dans cette histoire,on se rend compte qu'entre la fascination et l'emprise totale,il n'y a qu'un pas qu'Elisabeth Schreiber a franchi,irrémédiablement,jusqu'à l'accomplissement d'un acte irréparable et irréfléchi pour s'en défaire.
Ce roman est écrit sans fioritures mais au contraire avec cette force des mots qui va à l'essentiel et rend un récit terriblement réaliste.Le style est aussi cru que les faits mais on n'en demande pas moins d'une histoire inspirée d'un sombre fait divers.
Les derniers chapitres qui mènent au dénouement sont vraiment à la hauteur de ce que l'on attend et même au-delà.C'est un livre aussi facile à lire que difficile à encaisser ce qui n'en rend pas moins évident le travail de recherche et d'écriture qui se cache derrière.
Et puis,on ressort de ce livre en se posant des questions,sur soi,sur les autres.Entre autres,jusqu'où serait-on allé par amour si on était tombé sur un manipulateur?D'ailleurs,est-ce vraiment de l'amour?Pourquoi certaines femmes comme Elisabeth qui ont tout pour être heureuses dans le confort d'une vie de couple douillette,sereine et bien établie préfèrent-elles s'engouffrer tête première et coeur à l'abordage dans des histoires compliquées,voire toxiques?
C'est l'être humain dans toute sa complexité et point de vue complexité,on est servi dans ce bouquin que je recommande chaudement.
Tout commence par des obsèques.C'est fou ce que l'enterrement des uns peut exhumer chez les autres!
"Esprit de famille" d'Ellen Guillemain est un roman qu'il est difficile de fermer tant qu'on n'est pas à la dernière page.
D'ailleurs je l'ai dévoré jusqu'à tard.
Phénomène de dépendance livresque probablement lié,entre autres,à la construction narrative qui se découpe en morceaux indissociables,intelligemment disposés tout au long du livre,que le lecteur doit engloutir jusqu'au dernier pour tout recoller,tout comprendre et avoir le fin mot de cette histoire absorbante.
La méthode était risquée,elle s'avère ici intéressante et judicieuse.
Chaque personnage,complexe et décrit de façon intime et réaliste, apporte quelque chose à l'intrigue dont il est une pièce essentielle du puzzle.
ll n'y a pas que le sujet du secret de famille qui est évoqué(famille de sang,par alliance ou de choix d'ailleurs),il y a aussi les rapports amoureux et amicaux,rarement simples et qui évoluent,s'étoffent sans cesse,en bien ou pas d'ailleurs.
Des rapports terriblement humains et universaux en somme, qui peuvent faire passer les personnages de la haine à l'amour ou le contraire,au gré des événements plus ou moins marquants de la vie .
Evénements d'ailleurs souvent tournés en épreuves difficiles ici.
Tout en évoquant une foule de sujets,plus ou moins explicitement,(homosexualité,rapports fraternels et filiaux,euthanasie,troubles comportementaux,religion,politique,recherche de soi,écarts sociaux et culturels et j'en passe...)l'auteure ne s'éparpille pas car tout est étroitement lié à l'histoire d'une façon ou d'une autre et donne une grande substance au récit.
Le plus étonnant,hormis l'imagination,c'est ce style d' "écriture-caméléon",qui s'adapte à toutes les situations,à tous les personnages divers et variés,qui passe de descriptions(brillantes) du sordide à l'émouvant voire drôle en passant par le triste avec une facilité déconcertante et un réalisme parfois troublant.
Est-il vraiment utile de préciser cette lecture m'a transportée et que je l'ai beaucoup aimée?
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