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L’héritage du sang
Je commence par remercier NetGalley et les éditions Sonatine pour m’avoir permis de lire ce roman en avant première. Il sortira le 9 janvier, et je le conseille à tous les amateurs de littérature américaine et de romans noirs.
Comme David Joy qui n’écrit que sur ce et ceux qu’il connait, Eli Cranor, présenté comme « une nouvelle voix du roman noir américain », inscrit son intrigue dans les lieux où il vit et ses personnages pourraient être ses voisins. Authenticité garantie.
Nous voici dans l’Arkansas, au sein des monts Ozarks. La région n’est pas franchement touristique, et la crise économique ne l’a pas épargnée, réveillant au passage des mentalités ultra conservatrices et survivalistes.
A Taggart Jeremiah Fitzjurls tient une casse : des véhicules accidentés ou hors d’usage s’entassent en attendant de passer par la broyeuse, sous la bonne garde de « La Royauté », une meute de chiens presque sauvages, qui patrouille la nuit pour empêcher tout intrusion. Jeremiah est un veteran de la guerre du Vietnam. Il est rentré avec un syndrome post traumatique qu’il a soigné à sa façon, en buvant des litres de bourbon… Il élève seul Joanna sa petite fille. Pour elle, il cessé de boire, brutalement et totalement. Il lui a tout appris, notamment comment se défendre car à Taggart, le nom de Fitzjurls est marqué. Jake, le fils de Jeremiah, et le père de Jo, un garçon prometteur, croupit en prison depuis 16 ans, et pour le restant de ses jours… Et dans les montagnes, la famille Ledford n’a rien oublié de ce qui s’est passé il y a 16 ans. Le patriarche, un suprémaciste affilié au KKK, aidé par son fils, ourdit une terrible vengeance dont Jo va devenir l’enjeu.
Thriller noir et violent ce roman ne laisse aucun répis au lecteur. L’auteur a construit une intrigue crédible à travers des personnages qu’il est parvenu à ne pas rendre trop manichéens (le danger était grand !). Au fil des pages, la dramaturgie s’installe, la tension monte… Le récit est intense, empreint de violence, et le suspens est préservé jusqu’à la fin (un petit bémol sur les toutes dernières pages…).
Eli Cranor, un auteur dont je vais guetter les prochaines parutions (petit message à l’éditeur : à quand la traduction du premier roman « Don't Know Tough » qui a obtenu le Prix Edgar Poe du meilleur premier roman d’un auteur américain en 2023 ?).
#chiensdesorzarks #NetGalleyFrance
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