Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Cuba . De l'été 1948 à l'été 1949, 2 années riches dans la vie de Chino le héros et narrateur de ce roman d'apprentissage.
Cuba personnage à part entière du roman, est souvent surnommée l''île du lézard pour sa forme . « une île toute paresseuse , immobile sur les vagues, comme un long lézard vert » indique E Manet dans la phrase d'exergue .
Lorsque s'ouvre le roman, Chino vient de fêter ses 15 ans, il a trop bu et la tête lui tourne « J'ai 15 ans et la fête est finie. Quinze ans et envie de dynamiter le monde ». Deux ans plus tard, désabusé, il fait le serment suivant « Je partirai. Je quitterai cette prison pour toujours » Que s'est-il passé de décisif au cours de ces trois étés ?
Chino va se libérer progressivement de l'emprise de sa mère qu'il désigne sous le surnom ironique de Madame Sérénité, une mère poule délaissée par son époux et qui oscille entre lamentations exubérantes et abattement , mais qu'il appelle affectueusement « Petite Maman » pour l'apaiser ou pour l'amadouer . Car il lui faudra jouer fin lorsqu'il devra sortir le soir.........
Lorsqu'il obtient la même année son baccalauréat, son père (qui ne fait que quelques brèves apparitions au domicile familial ) lui propose de venir travailler pour la rubrique Culture du journal dont il est le directeur . C'est alors la découverte du milieu de la presse , celle aussi d'un secret concernant la double vie de ce père . Amoureux timide d'une adolescente, il tombera dans les griffes de Gypsie, une femme riche et libre, l'incarnation du péché pour les biens- pensants, qui l'initiera aux plaisirs du corps mais aussi à ceux de l'esprit en l'introduisant dans le monde de l'art et de la culture . Un nouvel amour suivra , la découvert d' autres milieux , mais surtout à l'Université , grâce à son ami Lohengrin , celle du Partido Socialista Popular , parti encore clandestin aux côtés duquel il va faire un bout de chemin .
On retrouve ici le schéma classique du roman d'apprentissage avec ses initiateurs, l'ouverture sur d'autres milieux, sur des idéologies nouvelles et l'introduction dans le monde des nuits torrides sur lesquelles règnent les femmes et l'alcool. Avec comme conséquence, la promesse de quitter un jour ce pays ….. comme le fera Eduardo Manet à l'âge de 21 ans .
Un roman à caractère autobiographique ? Peut-être , sous certains aspects . Si l'on se réfère à la biographie de E Manet, et au contenu de de ses interviews, certains détails pourraient le faire penser, mais il semble plutôt que l'auteur dans les années 1990, soit 40 ans plus tard , ait concentré en deux années sur un même personnage ce qu'il a vécu, vu ou dont il a été témoin pendant son adolescence en cette période antérieure à l'arrivée de Fidel Castro .
Un roman savoureux, E Manet y fait vivre avec puissance et précision de nombreux personnages, hauts en couleurs , offrant ainsi un vaste panorama de la société cubaine d'avant le castrisme .
Récit du passage à l'âge adulte , il combine agréablement le romanesque, la chronique d'une époque et la réflexion sur le destin politique de Cuba .
C'est dans la Havane des années 40 que Chino grandit dans l'insouciance, sous le regard protecteur d'une mère fantasque et excessive, mi-gitane, mi-juive et très andalouse. Son père, ''le docteur'', est un courant d'air, avocat et journaliste, coureur de jupons qui brise le cœur de sa mère éperdument amoureuse de ce castillan infidèle. S'il souffre de la relation volcanique de ses parents, Chino n'en demeure pas moins un élève brillant qui au lycée puis à l'université, va s'émanciper du cercle familial en découvrant l'amitié, l'amour et la politique.
Un roman d'apprentissage teinté du bleu de l'océan et du vert de la végétation flamboyante de Cuba. On y sent la moiteur étouffante de l'été caribéen , on y subit aussi bien les ouragans dévastateurs que la langueur des tropiques. C'est dans ce petit paradis que Chino va faire ses premières armes. D'abord au lycée où il fait la connaissance de Jacob, un juif allemand qu'il surnomme Lohengrin. Le jeune homme est érudit, sûr de lui, préoccupé de politique et lui ouvre des perspectives sur la vie et le monde. D'abord réticents, ils vont être liés par une solide amitié, teintée pour Chino de respect et d'admiration. Lors de la fête de fin d'année de terminale, il rencontre Gipsie, de vingt ans son aînée, une femme follement indépendante qui va lui faire découvrir le sexe et l'amour. Elle est riche, belle, libre et sera l'initiatrice idéale pour le jeune homme qui n'avait connu jusque là que des lycéennes candidates au mariage. Gipsie est aussi farouchement anti-communiste alors que Lohengrin a secrètement pris sa carte du parti. C'est par son entremise que Chino fait la connaissance de Manuel, un leader communiste qui rêve de révolution...
Un roman intéressant par le contexte politique de Cuba qui se cherche entre allégeance aux Etats-Unis et balbutiements du communisme. Chino quant à lui est un jeune homme comme les autres qui grâce à des rencontres déterminantes va grandir, évoluer, se construire. Rien de bien original si ce n'est la touche exotique cubaine. Une lecture sympathique mais pas inoubliable.
L’ILE DU LEZARD VERT
Eduardo Manet
Prix Goncourt des Lycéens 1992
L’action se passe à Cuba à la fin des années 40. Le héros est un jeune étudiant qui devient l’amant d’une femme plus âgée que lui, puis tombe amoureux d’une jeune fille de bonne famille avec qui il voudra s’enfuir pour Paris et quitter Cuba. Par l’intermédiaire de son meilleur ami, un jeune allemand juif, il entre en politique en se rapprochant du parti communiste (sans vraiment être convaincu des actions qu’on lui demande de mener). Finalement, il découvre les mensonges et les manipulations, se sent pris au piège et comprend qu’il a été abusé.
J’ai beaucoup aimé ce roman qui décrit Cuba après Batista et avant Fidel, la montée du communisme et la colère du peuple. La vie dans les rues, la rudesse et à côté, la richesse éhonté, l’esclavagisme toléré. Des images fortes ; le Cuba d’alors est un véritable melting-pot d’éléments venus d’Afrique, d’Europe, des Etats-Unis. Des personnages très attachants et pour certains tellement manipulateurs et démoniaques qu’ils suscitent l’écoeurement.
Un rare portrait de femme. Libre, dure, combative et prête à tout perdre pour se rapprocher de son idéal : vivre sans entraves. La conquistadora est l'histoire authentique d'une nonne espagnole défroquée et travestie en homme, défendant sa supercherie à la pointe de son épée. Plus proche du soudard écumant les tavernes que de l'amazone romantique, l'aventurière mène tambour battant duels et aventures rocambolesques. Ce roman est aussi l'histoire d'un jeune aristocrate, neveu de l'héroïne, qui consacre toute sa vie et sa fortune à la traquer pour assouvir sa vendetta familiale. La conquistadora a en effet tué sans le vouloir son père lorsqu'il était enfant. Ces deux personnages touchants et proches dans leurs extrêmes jouent au chat et à la sourie dans une Amérique espagnole du XVIIe siècle magnifiquement retranscrite.
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