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« L’axe du loup », c’est, tout d’abord, le récit que l’écrivain voyageur, Sylvain Tesson, entreprend après son périple de huit mois partant de Iakoutsk en Sibérie pour rejoindre l’Inde. Ce périple long et semé d’embûches, qui traverse plusieurs pays n’est ni plus ni moins le trajet suivi par des centaines d’hommes évadés des goulags russes, fuyant la Russie pour retrouver une liberté confisquée par le totalitarisme.
Virgile Dureuil a su s‘approprier à merveille ce récit pour le mettre en images et en couleurs. Fidèle au texte, il nous emmène à travers les forêts et les marécages, nous fait traverser la taïga, le désert de Gobi, les steppes mongoles avant d’escalader la chaine de l’Himalaya. Le voyage est éprouvant, la solitude règne en maitre, mais quelle liberté de tracer ainsi son chemin. Cette traversée de plusieurs pays sur plus de 5000 km s’est faite à pied, à vélo et à cheval, les déplacements motorisés n’étant utilisés que pour contourner certains passages fermés au voyageur occidental.
Chacun des dix chapitres est introduit par une carte qui permet de suivre le périple de l’écrivain voyageur.
Virgile Dureuil connait bien l’auteur du récit puisqu’il a déjà illustré son premier opus : « Dans les forêts de Sibérie »
J’ai retrouvé l’esprit du récit de Sylvain Tesson que j’avais lu et j’ai bien apprécié les dessins précis, sincères du dessinateur qui sait se mette en retrait pour nous laisser rêver et partir en voyage avec l’auteur.
Ce voyage a été inspiré à Sylvain Tesson par le récit À marche forcée, du polonais Slavomir Rawicz qui se serait évadé d’un goulag dans les années 1940. Le récit ne serait pas une histoire vécue par Rawicz mais une fiction inspirée d’autres évasions,
Les dernières pages donnent la parole à Sylvain Tesson sur la polémique concernant Rawicz qui ne se serait jamais évadé du goulag où il était prisonnier. Mais qu’importe, puisque d’autres l’ont fait. Et la dernière page du roman graphique laisse le mot de la fin à Sylvain Tesson :
« C’est à la célébration de la figure de l’évadé politique que j’ai consacré ma longue marche davantage qu’à l’enquête sur la plausibilité d’un récit lequel, aussi trépidant soit-il, n’est qu’un témoignage parmi d’autres sur un pan bouleversant de notre Histoire ».
Il faut dire que je n'ai pas lu le livre de Sylvain Tesson, donc difficile de dire si le rendu final respecte le texte adapté…
Le prétexte de l'auteur - partir à l'aventure en suivant la route prise par les évadés d'un goulag, 5000 Km au compteur - aurait pu être une idée intéressante, si ce n'était pas si autocentré et même au final passablement ennuyeux.
Évidemment, c'est du vu et revu dans l'univers Tesson, écrivain-voyageur qui se gargarise de marches dans de longues étendues désertiques, de mots (qu'ils soient bons ou pas) et d'entre-soi.
Si c'est un voyage, il ne m'a pas vraiment emporté.
Sylvain Tesson décide de voir par lui même s'il est possible, comme le raconte Slavomir Rawicz dans "A marche Forcée", que des hommes se soient évadés du goulag et aient parcourus plus de 5000 km, de la Sibérie au Golfe du Bengale.
Comme j'ai plusieurs fois été déçue par les écrits de Sylvain Tesson que je trouve trop nombriliste tout en admirant ces voyages, j'ai tenté la version BD qui m'a semblé plus digeste.
Et c'est le cas, j'ai aimé suivre ses aventures et mesaventures, ses rencontres, les paysages qu'il a traversés. Les illustrations montrent, autant qu'il est possible, ces grands espaces déserts qu'il a du traversé. Un voyage dépaysant.
J’ai eu un gros coup de cœur pour ce roman graphique !
Il raconte l’épopée de Sylvain Tesson pour relier, à pied, à cheval et en vélo la Sibérie à l’Inde, soit un parcours de prés de 6 000 kms.
L’histoire qui a donné lieu à ce périple est dingue : Slavomir Rawicz, polonais, s’est évadé du goulag avec six de ses camarades pendant la deuxième guerre mondiale. Ils sont partis de Sibérie et, après un an d’épreuves, seuls deux ont rejoint l’Inde. Slavomir Rawicz raconte cette épopée, en 1956, dans un livre intitulé « À marche forcée ». Mais de nombreuses personnes doutent de sa véracité.
Sylvain Tesson va choisir de reproduire l’itinéraire raconté par Slavomir, six décennies après. Cet itinéraire le fascine, pas seulement parce que la véracité du récit de Slavomir est contestée, mais surtout parce que cet itinéraire est à l’encontre des mouvements humains : il est dans l’axe du loup !
Cette histoire m’a fascinée ! J’ai été sidérée et admirative pendant toute ma lecture : comment peut-on décider de se lancer dans un périple pareil ? Et comment peut-on encore être en vie après toutes les épreuves traversées ?
Ce roman graphique est beau : le récit est superbement illustré, les couleurs sont vives et la diversité des paysages traversés est remarquablement retranscrite. J’ai beaucoup aimé les cartes nous permettant de prendre conscience du trajet réalisé.
C’est un roman graphique que je relirai avec plaisir. C’est une bande dessinée qu’il faut avoir dans sa collection ! Et les dernières pages vous révéleront ce qu’il faut penser du récit de Slavomir Rawicz, je vous laisse le plaisir de le découvrir.
Extrait : « Je n’utiliserai pour progresser aucun moyen mécanique. Avancer lentement, à pied ou à cheval, est une bonne façon de saisir l’état d’esprit d’un évadé qui se tien seul, démuni de tout, armé de ses seuls muscles, à l’orée de 6 000 km d’immensité. En outre, peiner sur une piste est une manière de rendre hommage à ceux qui y ont souffert avant soi. »
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