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Drogland Joel

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    Couverture du livre « Des maquis du Morvan au piège de la Gestapo ; Andre Rondenay, agent de la France libre » de Drogland Joel aux éditions Vendemiaire

    Florel sur Des maquis du Morvan au piège de la Gestapo ; Andre Rondenay, agent de la France libre de Drogland Joel

    http://encreenpapier.canalblog.com/archives/2019/07/06/37481641.html

    L'historien Joël Drogland raconte le parcours d'un homme parachuté en France en septembre 1943 peu après la mort de Jean Moulin. Homme de la Résistance et homme de l'ombre, André Rondenay (DMR) est un homme de valeur et de...
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    http://encreenpapier.canalblog.com/archives/2019/07/06/37481641.html

    L'historien Joël Drogland raconte le parcours d'un homme parachuté en France en septembre 1943 peu après la mort de Jean Moulin. Homme de la Résistance et homme de l'ombre, André Rondenay (DMR) est un homme de valeur et de combat qui a en charge en France plusieurs missions de premières importances : unir le maquis du Morvan, diriger des actions contre les allemands... Pourtant, André Rondenay est un homme oublié de l'histoire, et son rôle a été minimisé par le Général de Gaulle, ce livre est une manière de le faire sortir de l'ombre et de lui rendre le rôle qui a été le sien.

    Une vision globale de la résistance :

    Avant de parler de André Rondenay – Jarry dans la Résistance –, je tiens à dire avant toute chose, que ces pages vont plus loin que la vie d'un seul homme. En effet, après lecture de ce livre, je peux dire que bien plus qu'un homme j'ai découvert de l'intérieur le monde de la Résistance. Et après coup j'affirme que je n'en connaissais rien.
    En effet, alors que je les pensais pendant le conflit tous frères de combat, solidaires entre eux et au-delà de la politique, il s'est avéré que ce n'est pas du tout le cas... Malgré le coude à coude d'un maquis à l'autre, d'une personne à l'autre, les tensions sont bien réelles et peuvent rendre la vie dure aux chefs, notamment en favorisant les suspicions, les traîtres, les querelles politiques. Rondenay en fera les frais avec les chefs de la Résistance et Londres, étant donné qu'il représente pour le COMAC « la subordination aux Alliés » à l'époque où celui-là possède une forte influence communiste. Mais j'insiste, la solidarité existe néanmoins, par exemple des armes, des hommes circulent d'un maquis à l'autre et Rondenay faisait fi des engagements politiques.

    Au-delà des conflits et des tensions, ce que j'ai apprécié avec ce livre c'est qu'il est aussi un focus sur toute l'organisation de la résistance. Je dois avouer que j'ai été impressionné de découvrir qu'il y avait des grades, des soldes, des promotions, des couples, des ententes avec les chefs d'usine avant les bombardements, et tout un système d'organisation afin de faciliter la vie des maquis, des jeunes souvent plein de vie. Par exemple, j'ai découvert, que sans les villages alentours qui les aidé en fournissant ou vendant des vivres ; en prévoyant une chambre pour les blessés ; une pièce pour des réunions ; des médecins pour les soigner et qui rejoignent parfois le maquis ; etc. ; ben ces maquis n'auraient pas tenu. Certes, comme le dit l'auteur tous les paysans ne sont pas des résistants, et le maquis leur acheté aussi des provisions elles ne sont pas forcément données, mais néanmoins ces villages sont un exemple d'engagement certain contre les allemands. En parlant de village, ceux aux alentours des maquis vont souvent manger cher, et pas que dans le Morvan (autour de chez-vous il doit en avoir aussi, j'en connais un pas très loin de chez-moi).
    « Tous les paysans ne sont pas des résistants mais on peut affirmer que les maquis, qui s'installent toujours à proximité d'une ou de plusieurs fermes, d'un hameau ou d'un village, parfois dans une grange, n'auraient pas pu se fonder et se maintenir sans eux. Les fermiers fournissent du ravitaillement, de l'eau et de la nourriture [...] et bien souvent participent à des actions. Ils mettent également à disposition leurs chariots à bœufs pour transporter du matériel ou le ravitaillement. » p.53-54

    André Rondenay : Jarry.

    Audacieux, persévérant, intelligent avec des valeurs, voilà comment je définirai cet homme. Prisonnier au début de la guerre, il s'évade du camp avec des faux papiers allemands. Il décide de rejoindre l'Angleterre via l'Espagne non sans péripéties. Une fois à Londres, il se rapproche des organisations combattantes, où là il sera approché par la BCRA qui remarque les qualités de cet homme. Il suit ensuite une formation avec le SOE, et le 27 août 1943 le général de Gaulle signe son ordre de mission. Quelques jours plus tard il retourne en France.
    Installé à Paris, ces missions sont nombreuses. Il doit d'abord mettre en place le plan Tortue (qui doit ralentir l'arrivée des allemands vers la zone du débarquement), coordonner les plans Vert et Violet, et mettre en place des actions de sabotages industriels dans la région parisienne. En outre, une fois évacué dans le Morvan après plusieurs arrestations sur Paris, il devra réunir la résistance et s'occuper de sa gestion en plus d'autres actions contre l'ennemi.
    Tout ce travail, lui attire apparemment beaucoup d'admiration de Londres comme de ses proches. Cependant, cela lui attire aussi quelques ennemis...
    J'en ai parlé un peu plus haut, avec le COMAC, les chefs de la Résistance, les communistes, mais ses pires ennemis restent les allemands. De fait, il faut l'éliminer à tout prix, c'est ainsi qu'il va être approché par Henri Dupré, agent de l'Abwehr ; et pour le faire tomber ce dernier va jouer sur les conflits internes de la Résistance. En accusant au passage Jarry d'intelligence avec l'ennemi.
    Cependant, ce n'est pas une balle tirée par un résistant qui va tuer Rondenay - il y a assez de suspicion autour de Dupré pour que cela n'arrive pas. C'est une autre balle, après un coup de filet de la Gestapo à Paris, qui va faire tomber plusieurs têtes de la résistance dont André Rondenay. Ce dernier, prisonnier, torturé, interrogé, est mis avec ses camarades dans un train en partance pour l'Allemagne avec des milliers d'autres personnes, retiré du convoi au dernier moment, - alors que les Alliés sont aux portes de Paris -, il est conduit avec d'autres compagnons en forêt de Domont où il sera fusillé le 15 août 1944 (et non 1945 comme s'est marqué page 126, il y a une petite coquille). A l'endroit même où « Breton » le dénonciateur a été fusillé le 5 août 1944.

    Enquête historique :

    Henri Duprè qui sort de la guerre couvert de gloire, sera finalement arrêté et exécuté pour son rôle auprès des allemands. Il est acquis pour tout le monde qu'il a trahi le groupe de Rondenay. Toutefois, l'auteur, sans dédouaner Dupré qui est clairement coupable d'intelligence avec l'ennemi, pense que finalement l'arrestation du petit groupe passe par l'entourage de Rondenay et Grout de Beaufort qui aurait été infiltré. Et là il y a toute une liste de nom dans le livre.
    Enfin un autre personnage trouble existe dans cette affaire et qui sera inquiété mais sans plus : l'homme politique André Mutter. Réputé comme résistant mais visiblement trouble. Tellement trouble que l'affabulateur, le calomniateur, Dupré compte un peu sur lui lors de son procès. Oui, calomniateur, affabulateur, comédien, Henri Dupré c'est tout ça à la fois.
    Cependant, ces ennemis, ces agents français proches des allemands, ne doivent pas faire oublier qu'il y a beaucoup de gens au sein de la Résistance qui auraient aimé bien voir Jarry tomber. On ne va pas les accuser mais c'est une réalité qui existe.
    « Il a été parfois pénible et décevant de constater que les dissentiments entre divers chefs de la Résistance avaient porté la méfiance ou les haines réciproques à un tel degré d'acuité que certains ont à peine caché leur soulagement et même leur satisfaction d'apprendre la disparition tragique de leurs rivaux de la scène clandestine. Les sentiments et les agissements imprudents qui en découlèrent n'ont pas été un des moindres éléments du succès des entreprises ennemis contre les réseaux » Constat du commissaire Vallecalle rapporté par l'auteur. p.169

    Le mot de la fin :

    En résumé, et en plus de la vie d'André Rondenay, ce livre montre à voir la vie de la résistance, leurs actions, les difficultés tant au niveau matériel que relationnelle. Il parle aussi des dessous politiques de la résistance qui sont intéressants à connaître. On regrettera juste que ce livre est parfois difficile à suivre, tant il y a de nom ! Cependant pour les principaux, l'auteur a glissé à la fin des mini biographies bien utiles pour se repérer (surtout au début). Il a glissé en sus quelques annexes très intéressantes pour connaître le rôle de la Résistance, les organismes de combat et les exactions allemandes, qui complètent bien les connaissances et la vision d'ensemble que cherche à donner le livre. Alors en conclusion et malgré les petits points négatifs, c'est un livre à lire car après ça vous verrez vraiment ce qu'était la résistance.

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