"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
On ne peut pas ne pas faire le rapprochement avec « l'enragé » de Sorj Chalandon, du moins en ce qui concerne le sujet : l'enfermement et la maltraitance des enfants perdus, mâles ou femelles dans la première moitié de XX siècle : enfants perdus, abandonnés, massacrés par leur famille, enfermés pour de menus larcins ou de grosses bêtises, la plupart du temps pour déambulation interdite et vagabondage éventuellement prostitution.
Les garçons étaient maltraités, bousculés, battus, les filles plutôt ignorées et enfermées dans des prisons jusqu'à leur majorité .
C'est le cas de Madeleine Lauris, fille mère de Serge Valère, grand avocat qui fait appel à Elvire, jeune femme un peu perdue pour l'aider à retrouver sa trace .
Le travail de recherches effectué par l'autrice est remarquable et les minutes des procès, « bidon » après la révolte de ces filles qui ont simplement volé quelque nourriture et cassant des vitres de la prison de Fresnes ! sont passionnantes ;
mais dans ce roman, il y a de multiples histoires :
celle de Serge Valère, sa femme, sa mère et son fils !
celle d'Elvire la narratrice et de l'autrice ensemble bien souvent, les méandres de la vie de la famille de l'autrice et de la narratrice entremêlés ,
tout ceci engendre une certaine confusion au point que parfois on se demande quelle histoire on lit, si c'est un roman, une fiction, une autofiction ou un documentaire .
Osciller entre ces différents thèmes, la psychanalyse transgénérationnelle et la rédemption !! par l'écriture, fut un difficile exercice pour la lectrice que je suis !
Cependant ce livre m'a révélé pas mal de détails sur la vie de ces jeunes femmes, sur celle de l'autrice et bien sur sur le traitement infligé aux enfants au moment pile où je voyais le jour !!
Pour cela, merci !
Voici une nouvelle lecture sur une révolte de prison (après la lecture du magnifique livre de Sorg Chalandon, "l'enragé").
Cette fois, ce sont les filles de la prison de Fresnes qui se mutinent en 1947. Cela va faire la une des journaux. La narratrice du roman va alors mener une enquête sur ces filles perdues et en particulier, sur l'une d'elle, mère d'un avocat médiatique et qui lui demande de faire une sorte d'enquête, de recherche de ses origines. La généalogiste va alors mener une enquête.
J'ai apprécié cette enquête, la description de l'organisation administrative, judiciaire de cette prison de Fresnes, les rouages administratifs, la vie dans cette prison, la situation de ces filles perdues. Ce que cette mutinerie a entraîné.
Mais j'ai trouvé que l'auteur s'est perdu dans le portrait de l'avocat, avec ces questionnements, sa relation difficile avec son fils. et elle m'a perdu aussi, j'aurai préféré rester avec ces filles perdues, leurs parcours.
Des pages intéressantes et la découverte de l'organisation des prisons à la fin de la seconde guerre mondiale.
#Larévoltedesfillesperdues #NetGalleyFrance
Nous sommes en 1947, dans un contexte d'après-guerre, Dorothée Janin nous raconte l'histoire d'une centaine de jeunes femmes de 16 à 21 ans, mineures selon la loi, enfermées à Fresnes et dépendantes de l’éducation surveillée.
La manière dont on les traite et dont on parle d’elles au sein de la prison choque immédiatement.
Celles que l’on appelle les "mauvaises filles", elles sont voleuses, fugueuses, de petite vertu, elles sont jeunes ! Le 6 mai 1947, elles se révoltent !
Quelques années plus tard, Elvire, une généalogiste, est embauchée par Serge pour retrouver sa mère, l'une de ces jeunes filles.…..
Inutile de faire durer le suspens, c'est un coup de cœur pour l'écriture de Dorothée Janin ! pour ces jeunes filles révoltées !
Dorothée Janin m'a embarqué dans son roman de la première à la dernière page ! J'ai aimé l'histoire et l'écriture ! Elle dénonce les conditions de détention de ces femmes, elle dénonce les horreurs, la honte, l'humiliation mais pas que, c'est un roman social ! Un roman sur la filiation aussi, alternant roman et article de presse. C'est extrêmement documenté ! c'est bouleversant !
Un coup de coeur !
Indociles et insurgées : les oubliées de Fresnes
Retrouvez ma chronique complète et illustrée sur aikadeliredelire.com ou en ouvrant le lien suivant :
https://www.aikadeliredelire.com/2023/10/larevoltedesfillesperduesnetgalleyfranc.html?m=1
Contre toute attente, La révolte des filles perdues n'est pas la reconstitution romancée de la grande révolte des pupilles de Fresnes qui défrayé la chronique au printemps 1947.
Dans l'immédiate après guerre, mai 1947, une centaine de jeunes filles de 16 à 21 ans incarcérées à la prison de Fresnes se sont soulevées, molestant les gardiens et saccageant la prison avant d'être canalisées.
C'est en partant de ce fait historique, que l'auteure imagine le destin de l'un des plus grands ténors du barreau des années 2000, Me Serge Valère, livré à sa naissance à l'Assistance publique et dont la mère pourrait bien avoir pris part à la grande révolte de Fresnes.
Pour en avoir le cœur net, ce dernier embauche une généalogiste, Elvire Horta, aussi zélée côté professionnel que paumée côté personnel (un aspect qu'elle se garde bien de dévoiler à son client, cela va de soi).
Au fur et à mesure de ses recherches, nous entrons dans le cœur de la mutinerie : qui étaient ces "filles perdues", quels ont été les manquements dont elles furent l'objet pour finir derrière les murs de ce centre d'éducation surveillé, dans quelles conditions ont-elles vécu leur enfermement ?
Pour ma part ,
Il y a des mots, la magie de quelques lettres à peine, qui, dès leur évocation, m'enchantent et me transportent : "révolte" en fait partie.
J'ai aimé le style, la construction et les apartés : dans ce roman, il y a la narration proprement dite puis la voix d'Elvire Horta, à laquelle je me suis plus ou moins identifiée dans la mesure où j'ai ressenti qu'elle porte en elle une braise, celle de la colère, que le moindre souffle est à même de raviver.
C'est cette dernière qui, au fil de ses investigations pour le compte de Serge Valère, anime le récit de ses réflexions incisives existentielles très souvent et sur la judéité et la politique parfois.
Pour ainsi dire, j'ai davantage découvert l'histoire d'une enquête, la mise en lumière d'un fait historique significatif de la condition féminine.
J'ai apprécié ma découverte mais l'épopée et l'enchantement présagés par le titre et auxquels je m'attendais n'étaient pas au rendez-vous.
J'aurais aimé plus de drame pour rythmer le récit en général: in fine, cela m'a tout de même paru assez long.
Mention spéciale: Vous trouverez à la fin du livre les sources et les références avec la liste des centres d'archives , des ouvrages et de la presse consultée. Ce roman est donc le fruit d'un important travail de recherche de l'auteure; sans qui cette révolte des Filles perdues aurait bien failli tomber dans l'oubli.
+ À lire: une œuvre singulière pour (re)découvrir la France d'après-Guerre et les Trente Glorieuses où les filles rebelles et marginales étaient enfermées dans des institutions répressives et violentes comme la prison de Fresnes.
- S'abstenir si et seulement si vous préférez les péripéties intenses.
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