"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un polar angevin à suivre du début à la fin avec un plaisir grandissant. L’écriture de Dominique Fournier est à la fois directe et ancrée dans la réalité mais elle sait aussi être poétique, nostalgique et mélancolique du temps passé. La quatrième de couverture nous en apprend déjà beaucoup sur l’intrigue, une histoire de vengeance, terrible et belle à la fois. Dès les premières lignes, nous sommes plongés dans l’horreur qu’a pu vivre la jeune Emilie mais ici le viol qu’elle a subit n’est que l’arbre qui cache la forêt. La relation délétère qu’elle a avec son père nous est tout de suite montrée et c’est en partant de ces premières lignes que le récit se met en place. Les histoires de vengeance quand c’est bien écrit, c’est carrément jouissif, rien de tel que le Conte de Montecristo pour nous faire vivre les injustices et les crimes. Dans Angers Démons, c’est aussi incroyablement addictif, une fois le nez dedans, les pages se tournent sans même s’en apercevoir et c’est avec une surprise grandissante que l’on voit se profiler à l’horizon toute la mise en place, la trame de cette vengeance. Le retour de Sonia l’amoureuse d’Emilie quand elles étaient ados, va déclencher le mécanisme infernal qui fera tomber les premières têtes. Les personnages sont truculents et c’est un vrai plaisir que de découvrir Simon Fouquet, un grand-père comme il y en a peu. J’ai beaucoup aimé toutes les interventions à l’ancienne de ce papi grognon qui vit entouré de ses « ombres ». Il y a Tonin qui faisait parti des admirateurs silencieux d’Emilie et qui a su nouer un lien fort avec son grand-père. Tonin qui est manouche et avec lequel nous allons en apprendre un peu plus sur cette communauté et son langage imagé. Le personnage très touchant et si bien conté de Tata Slip, une femme comme nous pouvons en rencontrer sur les marchés. Savoir donner de la consistance à ses personnages, effectuer un vrai travail sur leur psychologie, est un talent que Dominique fournier maîtrise parfaitement. Preuve en est l’inspecteur Anastase Kobzik, qui est tantôt exaspérant, tantôt attachant et sur lequel j’ai bien failli m’apitoyer. Tout le poids de la hiérarchie policière et le manque de soutien ne peuvent en rien être aidant heureusement qu’il lui reste une oreille amie à son écoute. Relire les dialogues des Tontons flingueurs était trop chouettes. J’ai aussi apprécié de lire un polar sans scènes glauques ni malsaines, en restant proche de la réalité, cette vengeance reste crédible et c’est pour ma part une des clés de son succès. Bonne lecture.
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