"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Oscillant entre Dieu et le diable, Dino Buzatti nous livre des notes sur plusieurs années de sa vie d'écrivain. L'inextricable et incompréhensible âme humaine est exposée par petites touches qui virent entre le rêve et la réalité jusqu'à aboutir à des conclusions très incertaines et conscientes de leurs fragilités. Mais après tout, tout est conservé dans les archives du Ciel, comme Buzatti le dit. Alors, l'honneur finit bien par être sauf.
Nous vivons dans une société où tout est établi : il faut faire comme tout le monde, agir et penser comme tout le monde et réussir... Mais qui se cache réellement derrière chacun de nous ? N'a t-on pas toujours un secret bien caché au fond de nous ? En sommes-nous réellement conscients ? Et pourquoi ne dévoilerait-on pas nos craintes ? Autant de questions qu'on se pose en lisant ces nouvelles.
Les héros vivent souvent des histoires saugrenues, voire irréelles , qui provoquent chez eux beaucoup de stress et chez le lecteur beaucoup de suspense.
L'extrait à la fin d'un interview de Yves Panafieu en 1971, révèle la grandeur de Buzatti.
Un pur bonheur. Foncez !
A travers les 50 nouvelles de ce recueil, Dino Buzzati nous livre ses préoccupations et ses angoisses existentielles. Naviguant du réalisme au fantastique, s’inspirant de faits divers ou adoptant la forme de la fable ou du conte, il passe au crible les défauts humains et les affres de la condition humaine. En se mettant lui-même en scène à plusieurs reprises, il évoque la jalousie, le jeunisme, la quête de gloire, de fortune ou d’amour et leurs rançons aliénantes. Il y est aussi question de la guerre et des dictatures, de la solitude, de la vieillesse, de la mort, du temps perdu à attendre le bonheur et surtout (en écho au Désert des Tartares) du gâchis, dont on prend conscience trop tard, d’une vie non vécue (« Et je reste là à me tourner les pouces, je regarde autour de moi, j’attends, comme si le beau côté de la vie était encore à venir et qu’il n’y eût aucune urgence. Arrivé à ce point j’éprouve une sensation de précipice sous mes pieds, le remords du temps gâché, le vertige du vide et de la vanité »).
Ces nouvelles sont sombres mais lucides, parfois allégées d’un trait d’humour (grinçant). D’une lecture aisée, ces textes profonds et sensibles ébranlent en nous renvoyant à notre propre finitude.
J'ai lu Le Désert des Tartares dans une traduction de 1949 qui m'a parue un peu datée. Certaines tournures de phrases m'étaient peu naturelles. Cependant, bien perceptible fut la dimension oppressante de ce récit au cours duquel il ne se passe rien ou presque. Le fort Bastiani matérialise une vie manquée, une existence passée à attendre que quelque chose survienne, qui n'arrive pas, ou trop tard. Giovanni Drogo ne prend pas de risques, ne s'empare pas de son existence, et subit l'écoulement du temps et l'effet des années sans réellement vivre quoi que ce soit, au motif que quelque chose pourrait se passer. Vertigineux.
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