"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« L’autre chambre » est un objet littéraire non identifié. Il y a beaucoup dans ce petit livre, petit par la taille et le nombre de pages, mais grand par ce qu’il contient. Diane Schmidt raconte deux histoires de femmes qui ne se ressemblent absolument pas pour finir par se rencontrer. Ces deux femmes, dont la vie ne leur a pas fait de cadeaux, n’ont pas le même tempérament: Marine est totalement absente de la vie en général; Ondine croit à la vie. Ces deux femmes sont touchantes, sincères, battantes. J’ai eu une telle empathie pour elles! Il faut les découvrir, il faut faire la connaissance de ces deux.
Et surtout, il faut faire la connaissance de la plume de l’auteure, de Diane. Diane écrit une poésie, certes une poésie sans rime mais une poésie si riche, riche en mots, en phrases courtes, en émotions. Il est inutile d’en faire trop quand le but principal d’un roman est de donner des émotions. Il se dégage des mots choisis par Diane, une sincérité, une force, une envie de crier, de se battre. Ses mots peuvent être crus mais cela est nécessaire pour apprivoiser ces deux femmes, leurs deux vies, leurs souffrances et leur espoir.
En plus d’être une poète, une auteure, Diane Schmidt est une artiste. Elle a ponctué son roman de dessins sobres, au trait affirmé, au contour solide, à la beauté féminine. Tout cela donne une réalité à « L’autre chambre », la réalité de deux femmes malmenées dans la vie, la réalité d’une vraie auteure au talent multiple, la réalité d’un beau livre!
L'autre chambre sonne aussi comme l'anti chambre, non pas de la mort, mais de l'ennui, de la vie sans envie, de la violence et du viol, de l'amour et de la haine, des coups portés. Ce court texte, inclassable, poème en prose ou roman, interpelle par sa forme et la puissance des mots, des phrases.
Deux femmes, l'une âgée de 36 ans qui attend la rencontre amoureuse, l'autre de 19 ans, chassée de chez elle par sa mère et danseuse dans un night club.Elle a déjà connu la violence sur son corps au sein de sa famille puis avec l'homme qui partage sa vie. "La vie est une pute qui me fait tout payer" dit Ondine pour résumer sa vie. Mon corps est plein de cicatrices, il tire, craque, saigne" clame Marine en ajoutant "je ne suis pas une femme, je n'y arrive pas".
Deux femmes différentes, deux souffrances mais un homme va les réunir. Dès les premières lignes d'une écriture poétique on distingue, dans l'autre chambre,la présence d'un homme par son parfum, sa chemise, par un pronom, "lui." Jamais nommé mais toujours présent, il est le lien entre ces deux présences féminines aux prénoms "d'eau", Ondine et Marine.
Elles nous livrent leur vie, leurs obsessions.
L'une étouffée par son père, 36 ans et sans hommes. L'autre , 19 ans, dont le corps a déjà connu la violence des hommes.
Une écriture poétique, un texte à clamer, à slamer, à déclamer. Des rimes plates et embrassées dans une prose épurée avec des combinaisons de mots travaillés. Un vers libre offrant de multiples figures de styles comme l'anaphore "la beauté est un piège....ou encore Il m'emmène au sommet, ou enfin je ne parle pas...". Cette répétition donne au texte un rythme soutenu.
Un concentré d'émotions et de sentiments, un premier roman prometteur à lire à voix haute pour en mesurer pleinement l'intensité. J'attends le prochain avec impatience!
Une écriture qui va vite ,j'ai lu ce livre à bout de souffle,dans l'urgence tel était mon ressenti à la lecture.Les phrases courtes donnent toute la rapidité du texte,ainsi que l'écriture sous forme de vers .Ce livre est parfois violent,sensuel,un peu dérangeant,chose sûre,il m'a beaucoup troublé.j'ai en revanche beaucoup aimé les dessins qui l'accompagne.
"Étrange et déroutant cet entrelacé de vie de ces deux femmes que tout oppose en apparence …
L’une, la plus âgée, mais la moins expérimentée, presque laide, issue d’un milieu bourgeois, aimée et peut-être même trop aimée d’un père omniprésent qui a fini par mourir , « Même pour sa dernière heure il se fait attendre », shootée à l’aspirine se retrouve face à l’autre, en miroir . Cette autre revenue de tout et de tous les coups du haut de ses vingt ans à peine, le nez explosée à la poudre, mais au minois et au corps désirable, rejetée, puis expulsée d’un milieu familial indigent, par une mère qui au bout du compte n’est même pas la sienne.
J’ai retrouvé dans le texte de Diane Schmidt, quelque chose de Duras, ce minimalisme dans l’écriture où chaque mot, chaque signe comptent et participent au rendu de l’ambiance si particulière qui teinte le roman, suspendu entre pensée, rêve et réalité tangible.
C’est un premier roman, car la belle, oui Diane est très jolie, est avant tout graphiste. Elle nous offre au fil des pages plusieurs créations picturales inédites. C’est comme si elle nous invitait à nous ménager des pauses de lecture, en nous incitant à nous évader dans ses circonvolutions, afin de mieux nous imprégner de ses mots, pour revenir ensuite, encore plus présents à son texte.
J’ai été séduite par les multiples facettes esthétiques de l’ouvrage, le rendu poétique, la belle matière des mots et des pages. Cependant ce qui continue de ma fasciner au-delà du style, c’est d’avoir pris conscience qu’il me faudra encore plusieurs fois reprendre ce livre avant d’avoir épuisé tous les trésors qu’il recèle.
Merci à François des Editions Envolume pour cette suggestion de lecture, où malgré la dureté et l’âpreté des images, l’élégance affleure à chaque encoignure."
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !