Deschamps Laure

Calimero29 sur Une symphonie humaine de Deschamps Laure

Nous sommes à Séneville, un village en zone rurale et nous y rencontrons les cinq enseignants de l'école d'une centaine d'élèves :
* Herbert, 64 ans, qui s'occupe des CM1 qui va prendre sa retraite et se pose des questions sur son enseignement
* Charlotte, la nouvelle directrice, en charge des...
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Nous sommes à Séneville, un village en zone rurale et nous y rencontrons les cinq enseignants de l'école d'une centaine d'élèves :
* Herbert, 64 ans, qui s'occupe des CM1 qui va prendre sa retraite et se pose des questions sur son enseignement
* Charlotte, la nouvelle directrice, en charge des CP, pleine de colère pour avoir été mutée disciplinairement dans ce village qu'elle déteste
* Roxanne, en charge des CM2, souffre de syllogomanie, c'est-à-dire d'un syndrome d'accumulation pathologique
* Melissa, jeune enseignante, en charge des CE1, passionnée par l'étude des oiseaux
* Kader, 39 ans, qui a les CE2 et souffre des débuts de la maladie de Parkinson
L'ambiance est tendue entre tout ce petit monde, aucun esprit de camaraderie jusqu'à ce qu'une terrible tornade détruise le gymnase de l'école, tue le père d'un élève et bouleverse la communauté des instituteurs dont chaque membre va s'ouvrir aux autres.
Nous faisons également connaissance des élèves et tout particulièrement d'un, Basile, 10 ans, qui au début du roman est seul, taiseux, dans son monde auquel il ne laisse l'accès à personne. Il a été ballotté de foyers en familles d'accueil et pour lui aussi, la tempête va tout changer.
Au fur et à mesure que le roman avance, nous découvrons par petites touches sensibles, les failles mais aussi la profondeur de chacun; nous nous apercevons que l'image que chaque personnage donne de lui masque des blessures qui empêchent toute communication, tout échange, tout bonheur.
Le roman est structuré comme une symphonie avec les différents mouvements, le prélude, les solos, les duos.... La symphonie, c'est aussi celle qui s'installe entre les personnages, cacophonique au début et qui peu à peu trouve son harmonie. La musique est omniprésente avec les bruits de la nature, le métronome que découvre Basile, l'hypersensibilité aux sons de Herbert et la fête de l'école.
Ce roman est également un discret mais vibrant hommage à l'enseignement humain, proche des élèves et de la vie, loin de tout dogme ou directive administrative abscons. C'est un réquisitoire contre le système des foyers et des familles d'accueil lorsque la parole des enfants n'est pas écoutée et que des règles purement bureaucratiques régissent leur destin.
J'ai été touchée par ce roman si vrai, si intime porté par une belle écriture, poétique et musicale. Je me suis attachée aux personnages et en particulier à Basile qui restera à mes côtés encore quelque temps.