"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Avant toute chose, je souhaite remercier la maison d’éditions French Pulp pour la mise en place de ce nouveau partenariat. Faisant tout doucement sa place parmi les gros bonnets de l’édition, des auteurs de renom y ont déjà publiés plusieurs de leurs ouvrages : Jacques Saussey, Fabio M. Mitchelli, Stéphane Bourgoin,…
Pour cette première collaboration, j’ai eu carte blanche totale et mon choix s’est porté sur « Nycta » de Delacorta. Même s’il s’agit du second tome des aventures d’Alba et de Serge, j’ai pris le risque de le lire, sans en avoir découvert les prémisses de ces secondes aventures. Grand bien m’en a pris puisque j’ai littéralement dévoré ce techno-thriller qu’il m’a été impossible de lâcher tant je voulais en connaître la suite.
Alors que le premier tome a été transposé au grand écran par Jean-Jacques Beineix, c’est aisément compréhensible tant on a l’impression de se plonger dans ce qui pourrait être une superproduction hollywoodienne.
C’est riche de suspens, les chapitres comptent peu de pages, les pages défilent sans qu’on s’en rende vraiment compte pour transposer une histoire qui semble si crédible aujourd’hui à l’ère des toutes dernières technologies. Comment ne pas s’attacher à cette fine équipe entourant Alba coûte que coûte, dans leur quête de la recherche de la vérité afin de faire triompher les plus faibles?
Pas besoin de poser les décors dans de longs préliminaires, on rentre directement dans l’action dès les premières pages. C’est vif et les rebondissements arrivent très vite et sont multiples. Je dirais que le seul inconvénient est que le final arrive si (trop) vite.
J’espère vraiment que l’auteur poursuivra cette série pour poursuivre les destins d’Alba et de Serge qu’il me tarde de retrouver.
Chronique sur mon nouveau blog : www.musemaniasbooks.be
Serge Gorodish et sa protégée Alba. Pour les mélomanes et les cinéphiles, cela nous renvoie en 1981, plus exactement à Diva de JJ. Beineix. Pas étonnant car le scénario de Diva avait été fait sur le scénario éponyme de Delacorta. Ici, nulle musique, nul facteur amoureux, mais le retour d’Alba et de Serge.
Si Serge est toujours aussi manipulateur et mélomane, Alba, est toujours aussi amoureuse de lui. Mais elle est maintenant majeure et sort major de promotion de la plus prestigieuse école de hackeurs éthiques. Elle crée sa société : Nycta. Surfant sur le web profond, elle tombe sur un snuff movie, où une jeune médecin se fait sauvagement torturée puis exécutée. La piste du tueur remontée, Alba s’engage à affronter Nasty, une multinationale sans scrupule, dotée d’hommes de main et de tueurs impitoyables. A ses côtés, une bande de jeunes femmes lui ressemblant, idéalistes et sans peur, les young canibals.
Voilà pour le pitch.
Delacorta, ça dépote. On dirait du Nikita. Et pour cause, il a servit de base à un certain nombre de héros du sieur Besson.
Avec plein de filles anarchistes russes, des salauds de première dirigeants cette multinationale qui a la main mise sur tout ce qu’il faut à l’homme pour vivre, avec ce qu’il faut de suspens et une belle pelleté de hacking, Nycta, se dévore en un clin d’œil.
On en redemande à la fin. Perso, je me demande combien de temps je vais mettre pour revoir Diva et surtout lire Delacorta, si jamais je trouve Nana; Diva; Luna; Lola et Alba parus en 1985.
Car ça fouette. Gorodish et Alba n’ont rien perdu de ce qu’ils étaient. Au contraire, ils se sont régénérés sans réellement vieillir. C’est le tour de force de l’auteur. Ces héros ont pris de l’ampleur, ils se sont, à la hauteur d’un sublime Pessac, bonifiés avec le temps. Alba est parfaite, plus que jamais d’une beauté insolente et d’une intelligence somptueuse. Quant à Serge, toujours aussi escroc, justicier et pianiste, il survole le monde avec un gout de l’esthétisme qui n’a d’égal de son besoin d’éthique.
Daniel Odier a fait très fort. C’est vraiment un superbe moment de plaisir.
Une fois sortie première de sa promotion à l'une des plus prestigieuses écoles d'hackers éthiques, Alba créé sa société Nyctalope. Après visionnage d'une vidéo choquante sur le Darknet, elle décide de mettre toutes ses compétences informatiques en œuvre pour remonter à la source et faire purger ses crimes au groupe industriel Nasty...
C'est une aventure vertueuse et à la fois border-line que nous soumet l'auteur. Il y a une énergie à couper au hachoir, un souffle retenu, mais aussi une précision chirurgicale qui se dégage des pages de ce roman coup de poing.
On se laisse embarquer dans un univers sombre, corrompu et sans pitié. On aime la féminité d'Alba, son génie. On apprécie sa stratégie de l'ombre. Sa relation avec Serge et sensuelle, émouvante, symphonique. Entre eux, il y a une synergie inouïe, illimitée, capable de les mener très loin. Mieux vaut être solide et ne pas avoir froid aux yeux pour mener à bien cette mission guerrière et infernale. On assiste à une escalade de la violence, on sent crépiter le danger, la peur ou le dégoût nous gagne. On croit et on est époustouflé par la maîtrise et d'aplomb d'Alba.
L'écriture est musclée, tranchante et va droit au but. On est amené avec elle au centre d'un film d'action, visuel et explosif. Nycta déstructure, en vitesse accéléré des organisations monstrueuses et éhontées.
Un polar industriel, éthique, réactif qui une fois entamé, se consume à toute vitesse. Pour les amateurs de sensations fortes, je recommande !
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