David Munoz

Scénariste. 1968 David naît à Madrid. À l'université, David étudie les Beaux-arts et commence à écrire des scénarios de BD pour ses amis. Son métier de scénariste, il l'a appris en autodidacte, en lisant et surtout en écrivant. Il n'a jamais dessiné en tant que professionnel et déclare être un dessinateur frustré (comme la plupart des scénaristes, d'après lui) ! Il scénarise plusieurs bandes dessinées éditées en Espagne, allant du comique (en 1996 Rayos y Centellas raconte les aventures de super-héros espagnols) au drame (Miedo paru en 2003 relate l'histoire d'un collégien dans les années 80), de la science-fiction (El último viaje a la Luna en 2006 reprend l'historique des voyages sur la Lune, qu'ils soient réels, littéraires ou cinématographiques) à l'histoire (Sordo en 2007 s'intéresse à un guerillero anti-franquiste peu après la fin de la Guerre civile en Espagne). Il participe également à l'écriture de scénarios pour la télé et le cinéma, dont L'échine du diable de Guillermo del Toro en 2001. C'est pourtant la BD qu'il préfère car elle permet une plus grande liberté de création et une meilleur contrôle sur l'½uvre finale. 2003 David commence à enseigner son métier de scénariste : il donne un atelier d'écriture de scénario à l'Universidad Pontificia de Salamanque et participe à un programme destiné à aider les cinéastes ibéro-américains dans la réalisation de leurs projets. 2007 Il travaille actuellement sur une nouvelle série pour les Humanos, "Le Manoir des Murmures", en collaboration avec Tirso Cons au dessin et Javi Montes à la couleur.

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Couverture du livre « La peur au ventre » de David Munoz et Javier Rodriguez et Antonio Trashorras aux éditions Eidola

Claire @fillefan2bd sur La peur au ventre de David Munoz - Javier Rodriguez - Antonio Trashorras

Espagne 1981, Raul et Adrian sont élèves au collège Federico Garcia Lorca. Les deux garçons sont l’objet de moqueries de la part de certains autres collégiens.
Raul est surnommé porky et cochonnet en raison de son embonpoint. De plus, il est racketté, sa passion pour les bandes dessinées suscitant l’envie de certains garçons.
Adrian est obligé de porter une attelle en fer pour maintenir sa jambe droite. Son harceleur, c’est le prof de maths, un admirateur de Franco, qui n’arrête pas de se moquer de lui, en raison de son handicap.

Mais un jour, un étrange homme barbu remet à Adrian un message, menaçant de faire sauter l’établissement. Les deux garçons sont interrogés par la police, d’autant plus que la situation politique de l’Espagne en ce 23 février 1981 est des plus instables.
En effet, le jeune roi Juan Carlos 1er, installé au pouvoir par Franco après une dictature de 36 années, a mené son pays vers la démocratie.
Mais la guardia civil va essayer de reprendre le contrôle en perpétrant un coup d'État au sein même du congrès des députés. C’est une intervention télévisée du roi pendant la nuit qui mettra fin à cette tentative de déstabilisation d’une Espagne démocratique.

Avec la peur au ventre, les auteurs de cet album ont parfaitement réussi à mettre en avant la petite histoire, celle de deux enfants victimes de la méchanceté des autres en raison de leurs différences. Mais ils décrivent également, à travers les yeux de ces deux collégiens, la situation d’un pays et sa difficulté à devenir, mais surtout à rester, une démocratie face à des hommes pour qui le Caudillo incarnait un idéal.

Un très intéressant parallèle entre la mise en danger d’enfants au sein de l’institution scolaire et celle d’hommes et de femmes au sein d’un État censé les protéger face à toute forme de dictature.

Un album édité par Eidola, une petite maison d’édition, dont il ne faut surtout pas hésiter à découvrir la ligne éditoriale.

bulle.noire sur La peur au ventre de David Munoz - Javier Rodriguez - Antonio Trashorras

Cet album est une réédition par les éditions Eidola (petite maison angoumoisine) d'une BD sortie en Espagne en 2003. S'il a été recolorisé pour l'occasion, son sujet lui reste universel.

Deux adolescents au collège, Adrian et Raul, leur vie quotidienne, leur chemin vers l'âge adulte, leurs doutes et leurs craintes dans un contexte particulier, voilà qui peut parler à tout le monde.

Ce contexte, c'est l'Espagne de 1981. Un pays qui hésite, se cherche, entre Franquisme et démocratie, entre état militaire et libertés. La crainte des attentats est omniprésente et quand Raul montre à Adrian une lettre anonyme menaçant de faire exploser le collège, les autorités sont bien obligées de la prendre au sérieux.

Les deux garçons n'ont déjà pas un quotidien facile. Adrian est harcelé, Raul est moqué par un professeur... Difficile de trouver des points de repère dans un contexte aussi pesant. Des parents à l'ambiance au collège, tout le monde est scotché au poste de radio en crainte d'un nouveau coup d'état.

Une lecture courte (48 pages) mais intéressante. Ces deux garçons sont assez symboliques de la vie des collégiens et on ressent bien l'importance du monde des adultes. Un enjeu politique qui dépasse les deux amis mais qui influe de façon irrémédiable sur leur vie quotidienne.