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David Clerson

David Clerson
David Clerson est né à Sherbrooke et vit à Montréal. Son premier roman, Frères, a été lauréat du Grand Prix littéraire Archambault et des Rendez-vous du premier roman. Il est aussi l'auteur d'un recueil de nouvelles, Dormir sans tête, finaliste du Grand Prix du livre de Montréal, ainsi... Voir plus
David Clerson est né à Sherbrooke et vit à Montréal. Son premier roman, Frères, a été lauréat du Grand Prix littéraire Archambault et des Rendez-vous du premier roman. Il est aussi l'auteur d'un recueil de nouvelles, Dormir sans tête, finaliste du Grand Prix du livre de Montréal, ainsi que des romans En rampant et Mon fils ne revint que sept jours, finaliste des Prix littéraires du Gouverneur général.

Avis sur cet auteur (1)

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    Couverture du livre « Mon fils ne revint que sept jours » de David Clerson aux éditions Heliotrope

    Evlyne Léraut sur Mon fils ne revint que sept jours de David Clerson

    Tragique et lumineux, « Mon fils ne revint que sept jours » est terriblement humain.
    Ce pourrait être un huis-clos ou une déambulation sylvestre. Une canopée salvatrice.
    Ce récit grave et beau est un hymne à l’amour entre une mère pour son fils. Son fils, pour la matrice, le point d’appui,...
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    Tragique et lumineux, « Mon fils ne revint que sept jours » est terriblement humain.
    Ce pourrait être un huis-clos ou une déambulation sylvestre. Une canopée salvatrice.
    Ce récit grave et beau est un hymne à l’amour entre une mère pour son fils. Son fils, pour la matrice, le point d’appui, l’épistolaire charnel.
    L’éclaircie entre les turbulences psychologiques.
    Mathias a disparu. Dix ans sans revenir, quêter l’abri, le regard, le souffle d’une région qui console et octroie toutes les définitions de l’âme.
    L’exil exutoire. Marcher toujours, le vent de face. Écrire des missives, douloureuses et âpres.
    Elle est ici, cette maman. En Mauricie. Son antre secondaire et le premier à accomplir les consolations suprêmes.
    Seule et mélancolique, le manque de son fils, frappe les volets en bois d’un chalet lézardé de souffrances.
    Elle lit et relit ses lettres, «  et il me décrivait son corps de plus en plus maigre, son corps de François d’Assise anorexique vivant en symbiose avec les bêtes. »
    Le voici, revenant, bohème et fragile. Un clochard céleste, un fils qui peut se briser comme du verre. Présent et absent, dans l’effacement même d’un quotidien où il cherche ses repères. Retourne dans le chemin de l’enfance. Une circonvolution dont il ne sort pas indemne. Pas maintenant, pas tout de suite. Laisser les jours pénétrer ses multitudes d’écorces. Visibles de l’extérieur pour cette mère qui pense son fils comme un fantôme et se doute de tout et résiste. Tendue sur le fil telle une funambule.
    Cette mère-femme qui accueille cet Ulysse. Ils vont visiter le lieu suprême de l’enfance heureuse. Qu’il a tant foulé avec sa sœur, mariée, deux enfants et à mille mille de croiser les dangers de cette famille en détresse.
    S’enfoncer dans les tourbières, tels des noyés des lamentations, coopérer avec cette nature résiliente, et rassurante pour Mathias. Mais qu’en est-il véritablement de ses torpeurs et angoisses et de cette peur de vivre ?
    La nature l’aide à relier les mots sur les maux. Fils de cette mère qui happe le moindre souffle et l’apaisement des confidences et des rappels pavloviens à l’instar d’une clairière qui s’abandonne.
    La connivence avec la terre-mère. Le charme d’une souveraineté innée. Sept jours de prise de force, elle sait. Elle, miraculeuse dans ses larmes et digne de silence.
    Ses deux petits-enfants, Mathilde et Mathieu, « sans cesse on les confond, mais dans leur regard je crois retrouver un regard que j’aime, un regard de tourbières. Le regard de Mathias ».
    Mathias et cette mère nomment et s’embrasent. Puisent, tel dans un puits, la langue rédemptrice. Le temps, sept jours, où il sera tel le phénix, tel l’albatros, un homme des bois, perdu dans les limbes infinies.
    « J’y repense et je me dis que le réel de Mathias avait été contaminé, qu’il s’enfonçait dans ses cauchemars. »
    Le chalet-refuge, où la vue sylvatique est consolante, telle du lierre qui s’enroule autour des arbres conquis. Les tourbières sont des métaphores. Ce qui échappe à la normalité et dont on cherche à percer tous les mystères.
    Le livre est ici, dans cet entendement. Tant l’écriture de David Clerson excelle et agit à l’instar d’une caresse sur les lignes cousues de verdure et de regards.
    Comment venir en aide lorsque le soin ne peut plus être le regain ?
    Ce récit aux ramifications de mousse et de bruissements, de tourbières guérisseuses, est l’œuvre des filiations. La Mauricie en posture spéculative.
    « Nous avons faim ensemble. J’étais lui alors qu’il écrivait à sa mère. »
    « Mon fils ne revint que sept jours », de dos, on voit ses épaules, ses rêves brisés.
    Un retour s’en est allé.
    Publié par les majeures Éditions Héliotrope.

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