"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Sadge aimerait être un jeune adulte comme les autres, entouré d'amis et choyé par une famille. Mais il est différent, unique. En tant que mage maître-carte il détient deux pouvoirs suprêmes : le Joker et l'As de Mort. Deux cartes qui donneraient une victoire assurée à un pays en guerre. Son talent, il le doit à toutes les épreuves qu'il a traversées depuis sa plus tendre enfance, à tous les combats qu'il a dû mener pour échapper aux chasseurs de primes. Son quotidien jusqu'ici fait de fuites et d'isolement se chamboule en intégrant sous une autre identité la prestigieuse université de Puy-sur-Embrun. Avec sa nouvelle amie Diba, une mage émotionnelle aussi solitaire et blessée par la vie que lui, ils vont tenter de découvrir les origines et les secrets des ARM, ces Armures Robotisées Mobiles convoitées par les gouvernements pour leur avantage certain en cas de conflit.
J'ai adoré ce roman et pourtant je ne suis pas avide de science-fiction, mais dans Mystic Flown l'auteur réussit le pari de mêler le genre au fantastique. Elle use d'une écriture entraînante, ni trop simple ni trop travaillée, qui navigue avec justesse entre descriptions et dialogues donnant tantôt du dynamisme tantôt des renseignements sur l'environnement et les personnages. Le choix d'une narration omnisciente permet d'avoir un œil externe, elle rend le lecteur spectateur et au plus près des personnages, sondant leurs pensées et leurs émotions tout en prenant part à leurs habitudes. Cette narration porte à la fois la voix de Sadge et celle de Diba mais aussi et beaucoup plus rarement celle d'autres protagonistes.
DES PERSONNAGES MYSTERIEUX ET PLEIN DE MAGIE
Les personnages sont plutôt bien pensés, j'apprécie beaucoup Sadge et Diba, un couple dont les émotions sont parfaitement dessinées et dont les caractères sont attachants. Un duo qui fonctionne et qui se complète parfaitement. Leur évolution au sein du roman est vraiment intéressante, tant dans leurs capacités professionnelles qu'émotionnelles. En revanche j'ai trouvé Filairain, la directrice de l'université, trop lisse, sans réel caractère ni réflexion. Pourtant sa position laisse à penser que c'est une femme de caractère mais j'avoue ne pas avoir accroché. A contrario, la commandante Mori et l'ingénieure mystérieuse ont eu plus d'impact dans mon esprit, j'ai hâte de découvrir leur histoire dans la suite du roman.
UN ROMAN QUI NOUS PARLE
De façon générale Mystic Flown nous permet de réfléchir sur pas mal de sujets, une certaine philosophie s'en dégage. On y traite de l'amitié et de son importance dans la construction d'un être, on y évoque les impacts et les décisions décisives des guerres, les évolutions techniques et on tâte l’intangible. Le roman nous invite à nous questionner sur la façon que nous avons d'appréhender ce que les autres pensent de nous, la façon que nous avons de les regarder, de les juger aussi. Il laisse sous-entendre que chaque être est différent, que cette différence n'est pas nécessairement un danger mais qu'il faut creuser, sonder l'Autre pour le comprendre.
Grande fan d'animaux fantastiques et mythologiques, j'ai énormément apprécié ceux qui peuplent le récit comme les ondines. Ils donnent cette dose de fantastique bienvenue, cette féerie qui nous fait voyager vers d'autres contrées, qui nous sort de notre quotidien. Les différentes formes de magie sont parfaitement expliquées, on ne se perd pas dans des explications alambiquées. C'est simple et efficace. J'adore d'ailleurs l'idée du maître-carte et plus particulièrement la relation qu'à Sadge avec son jeu, une relation basée sur le respect et l'empathie.
En revanche, j'aurais apprécié que le personnage de Plume d'Aigle, le chasseur de prime, soit un peu plus présent. Il est mentionné au cours d'un chapitre mais il disparaît pendant un très (très) long moment et on ne sait pas du tout ce qu'il advient. J'imagine fortement que sa place sera plus importante dans le deuxième tome et qu'on aura des explications, mais il aurait mérité un poil plus de détails ici.
POINT ILLUSTRATIONS : Que dire de la couverture à part qu'elle est magnifique. J'aime les éditions collector (surtout si ça traite d'Harry potter :P), et dernièrement les maisons d'éditions multiplient les livres objets. Ici je trouve que la maison d'édition à miser sur la couverture en gardant une certaine humilité dans la confection de l'ouvrage, le rendant beau mais pas bling-bling comme certain et c'est très appréciable ! Le choix des couleurs, bleu-nuit et violet majoritairement, rend un bel effet et les illustrations d'inter-couverture sont magnifiques, avec un ARM, une ondine et un personnage que j'imagine être Diba (?).
♥ Un quasi coup de coeur pour ce premier roman d'une duologie qui nous offre un univers étonnant, mêlant les genres avec brio et créant des personnages atypiques. Vite que le second (et dernier) tome sorte !
Quelle claque cette saga ! Gros coup de ♥
Ce deuxième et dernier tome est tout simplement exceptionnel. Dans le premier (Le Maître des Arcanes), nous laissions Sadge, le maître-cartes tant convoité par les gouvernements, à la portée d'un célèbre chasseur de primes et son amie Diba, l'émotionnelle redoutée de tous, à la découverte du mystérieux sablier. Autant dire deux finals qui présageaient des rebondissements de qualité et me laissaient dans une excitante et impatiente attente. Pour ma part ces présages ont été au-delà de mes espérances.
UN TOME QUI DEPOTE
C'est avec une joie non feinte que j'ai retrouvé ces deux héros à l'aura imaginaire qui me saisit l'âme depuis le début. Leur amitié est si intense, si pure, j'ai rarement eu autant d'empathie pour des personnages. On les découvre plus mâtures psychologiquement et émotionnellement, chacun maîtrisant désormais ses «démons ». Et heureusement car ce deuxième tome ne les épargne pas niveau aventures ! L'action s'accélère, les masques tombent, les destins se tissent. J'ai été surprise, émue, contrariée, puis impatiente, étonnée, parfois époustouflée, bref autant de sentiments et de sensations qui font de La plume d'âme un profond coup de cœur.
UNE ECRITURE QUI ENIVRE
Je suis conquise par l'écriture de Dana. B Chalys (je me suis d'ailleurs procurée le roman Le dernier lion d'albâtre, j'ai hâte de le commencer :) ). Sa plume est tellement fluide, aérienne, les mots et expressions en parfaite harmonie avec ses personnages, nous immergeant ainsi avec brio dans cet univers qui lie fantastique et science-fiction. Je me suis sentie comme un personnage à part entière, externe certes, mais j'ai aisément pu visualiser les paysages, les évènements, la physionomie des personnages. J'ai particulièrement apprécié les descriptions des duels maîtrisés par Sadge, une immersion dans son jeu qui m'a littéralement happée.
Que dire de la couverture ! Une fois n'est pas coutume, elle est splendide, le travail de l'éditeur Gulf stream et des illustratrices France Mansiaux & Hypathie Aswang est de qualité, cela donne encore plus de valeur au bouquin. J'ai beaucoup apprécié le résumé du tome 1 en début de roman ainsi que l’appendis de fin qui reprend les personnages, les différentes classes de pouvoirs ainsi que les détails du jeu de Sadge. Une plu-value non négligeable qui rend un roman organisé, clair, net !
♥ C'est donc le cœur lourd mais non moins plein d'amour que je referme le dernier tome de ce diptyque qui m'a non seulement dépaysé de mon quotidien en combinant des faits mythologiques, technologiques et sociétaux, mais m'a également fait découvrir une auteure et des illustratrices de talent.
Si vous ne connaissez pas n'attendez plus et lancez vous dans cette saga unique et pleine de charme !
Accrocheur et original, voici quels sont les mots qui définissent le mieux ce premier roman de l'auteure Dana B Chalys. J'ai passé un agréable moment aux côtés de Casey, l'héroïne-narratrice, de sa meilleure amie Dakota, et de son petit-ami Nick.
C'est la couverture – superbe, toute en tons bleus, signée Méridian – qui m'a poussé à acheter ce roman. Je n'avais plus qu'à me laisser doucement happer par l'univers de l'auteure.
Nous suivons le voyage de Casey et de Dakota à Paris. Un voyage qui doit initialement permettre aux deux amies de visiter le musée des vampires (elles sont fans de démonologie et de tout ce qui touche au fantastique, on retrouve des notes de différentes cultures à plusieurs endroits dans le roman, comme une référence à une légende bretonne, et je trouve cette idée très bien trouvée : on peut ainsi voir que les héroïnes sont cultivées et intelligentes), mais qui finit, on s'en doute, par mal tourner.
On se retrouve, dès le premier chapitre, en présence d'une force démoniaque qui sera présente durant tout le roman. Oui, on apprend que les anges, les démons et même Dieu existent ! Ils apparaissent tous tour à tour au fil des pages, qui se dévorent sans compter.
Ce que j'ai le plus apprécier, c'est le personnage principal. Une battante qui ne se laisse jamais marcher sur les pieds et qui ne mâche pas ses mots ! J'ai adoré le personnage de Casey du début à la fin. C'est grâce à elle que cette histoire m'a charmé et reste haute en couleurs. Mais j'apprécie également le charisme des autres personnages, Satan et Lucifer en premiers ! Ils sont vraiment biens dans leur genre, eux aussi. Je regrette qu'ils n'apparaissent pas plus, mais bon le roman est axé sur Casey, donc on ne peut pas tout avoir. Les démons et les anges déchus sont les vrais plus de ce récit : puissants, fiers et charismatiques, ils imposent leur majesté, même si face à la Gargouille, ils se laissent quand même docilement faire.
Côté archange, j'aime bien Gabriel et Samaël, car ce dernier a une vraie profondeur. Je ne peux rien dire sans spoiler la fin de l'histoire, mais l'Ange de la Mort a une vraie personnalité, comparée aux autres anges qui, eux, me paraissent bien fades à côté.
Mais s'il n'y avait que des anges et des démons dans cet univers ! Non ! Il est riche et complexe, car l'auteure intègre aussi des sorcières et des alps (des vampires, divisés eux-mêmes en plusieurs clans et plusieurs branches). J'aime beaucoup l'originalité de cet univers (oui, originalité malgré les vampires, car ils se mêlent aux autres et on apprend, vers la fin du roman, un petit détail qui permet à ces vampires-là de se démarquer des autres). Et enfin, on retrouve la Gargouille, un être créé par Dieu pour tuer les démons et les Hommes. Un être si puissant qu'il est craint et respecté (plus ou moins) de tous.
Le roman joue aussi beaucoup sur l'humour. Même lors de situations assez graves, l'humour jalonne le récit par le biais du personnage de Dakota, mais aussi par le duo qu'elle forme avec Casey. Les blagues fusent et apportent une touche de légèreté au roman. Pour moi, c'est un petit plus incontestable et c'est ce qu'il procure une bonne lecture !
Avant de conclure et d'évoquer brièvement la fin de ce roman – oui, car elle est marquante, je ne peux pas la passer sous silence – je vais parler de la plume de l'auteure. Elle est à la fois simple et raffinée. Simple parce qu'elle utilise des mots et des expressions passe-partout, mais raffinée car certaines phrases sont tournées de façon très belle et du vocabulaire recherché. Je n'ai pas noté de répétitions ; pour moi elle a une plume agréable et facile à lire, accessible à tout lecteur. On se plonge aisément dans les aventures de Casey.
La fin de ce roman est douce-amère. D'un côté, quelque chose se termine très bien (je ne peux pas dévoiler de quoi il s'agit) mais de l'autre, un terrible événement vient frapper l'héroïne (là aussi, je me tais car spoiler). La fin m'a fait un peu penser à la fin du dernier tome de la tétralogie de l'Héritage (Eragon). Je ne peux en dire davantage, mais ceux qui ont lu les histoires du Dragonnier comprendront où je veux en venir. C'est assez triste, même si Casey prend la décision d'elle-même. Je ne m'attendais pas à cette fin alors oui, j'en suis ressortie secouée, ce qui n'est pas pour me déplaire. L'auteure a osé faire « ça », et ça donne envie de poursuivre avec la suite, quand elle sortira.
En bref, un roman agréable qui traite de façon originale du thème des anges et des démons. L'auteure nous distille de nombreuses informations au travers de sous-intrigues, des questions qui restent sans réponses et qui apportent de la profondeur à un récit déjà très bien construit. J'ai hâte de connaître la suite !
Ma note : 8/10
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !