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« Tout ira bien », c’est cette phrase qu’on prononce pour encourager quelqu’un et dont on ne pense pas un mot, au mieux, on essaie d’y croire. Cette phrase, deux protagonistes sud-africains de deux époques différentes vont l’entendre. D’abord, il y a Sarah van der Watt qui, en 1901, se voit contrainte de quitter sa ferme avec son fils Fred, âgé de 6 ans. Son mari est parti se battre. La mère et le fils ainsi que des milliers de personnes sont parqués dans le tout premier camp de concentration de l’Histoire. En 2010, Willem, 16 ans est « différent ». Pour faire de lui un homme, sa mère et son beau-père l’inscrivent à Aube Nouvelle, un camp qui endurcit les garçons. A lui aussi, on dit que « tout ira bien ». Bien évidement, il y a un lien entre ces deux personnages qu’on découvre au fil des chapitres. Je méconnais l’histoire de l’Afrique du Sud et je me suis sentie un peu perdue parmi les histoires de guerre des Boers, les afrikaners et même la situation actuelle de ce pays. J’avoue avoir dû me documenter un peu en parallèle pour pleinement apprécier ma lecture qui, bien que fictive, s’appuie sur de nombreux faits historiques réels. J’ai beaucoup apprécié ce roman qui certes, n’est pas facile à lire. Il y a tant de cruauté et de barbarie dans ces deux histoires. Le temps passe et on commet encore et toujours les mêmes erreurs. Un roman important qui nous permet de faire notre devoir de mémoire.
Prologue – Johannesburg
Irma laisse Willem, son fils de 16 ans, dans un camp militaire de redressement “Aube nouvelle“
Première partie – Journal intime de Sarah van der Watt Fermière- 1901 – Afrique du Sud.
Sarah vit dans sa ferme avec son fils Fred de 6 ans et ses 2 “employés” noirs, son mari, un colon “afrikaans, étant parti combattre les Anglais. Elle ne peut rien faire quand ces mêmes Anglais envahissent sa ferme, lui volent le peu de biens qu’elle possède et brûle sa maison et ses terres. Elle est emmenée de force avec son fils dans un camp, soit disant de “réfugiés“. Sarah y décrit des conditions de vie déplorables, ou tout manque : l’eau, la nourriture, l’hygiène, les médicaments, et aucun soin adapté.
Deuxième partie -1976 Johannesburg
Rayna a épousé Pieter pour cacher sa grossesse non désirée, due à un viole.
On découvre alors les conditions de vie des “noirs” durant l’apartheid. Ils doivent faire plusieurs heures de trajet pour se rendre sur le lieu de leur travail, vivant loin des quartiers blancs, dans les towship, des bidonvilles où s’entassent les noirs.
Elle accouchera d’Irma, fruit de sa relation adultère.
1993 – Irma, 16 ans est enceinte. L’Afrique du Sud a changé, l’insécurité et le racisme sont monnaie courante.
Troisième partie -2010
Willem arrive au camp “Aube nouvelle“. Plutôt qu’un camp militaire, on comprend vite que c’est un camp de concentration des temps modernes. Un camp qui prône la suprématie blanche, l’homophobie, le retour au pouvoir des Afrikaans et leurs valeurs anciennes où seuls les blancs dirigent le pays et ont des droits.
Quatrième partie -2015
Une juge de couleur noire, s’apprête à juger des hommes blancs.
À travers plusieurs générations, on découvre une Afrique du Sud qui change profondément, sur fond de lutte d’ethnies générationnelles. Un pays constamment en recherche d’identité, détruit en partie, par des guerres internes. Un peuple qui souffre continuellement. De génération en génération, on retrouve la même haine de l’autre qui ne s’atténue pas avec l’âge. Des quêtes de vengeances de génération en génération, qui n’ont plus aucun sens.
Encore une fois, on découvre grâce à l’auteur, les atrocités qu’est capable de commettre l’être humain envers sa propre race. Des choses inimaginables de nos jours qui pourtant arrivent encore.
J’ai vraiment eu un immense plaisir en lisant ce roman, d’autant plus que mon mari est né et a grandit en Afrique du Sud à Johannesburg. Il a connu l’Afrique du Sud de l’apartheid ou les blancs et noirs ne se mélangeaient pas. Ses parents ont quitté le pays à la fin de l’apartheid par peur, devant la montée de violence, les haines raciales, les meurtres incessants. Ils ont tout laissé du jour au lendemain. Il garde une grande nostalgie de son pays qu’il a quitté, il y a maintenant une trentaine d’années, sans avoir pu dire au revoir à ses amis.
Grâce à ce roman, j’ai pu me rendre compte combien ce pays et son peuple souffre. Rien n’arrive à apaiser cette haine et violence constante.
C'est une histoire dans l'Histoire qui nous propulse en Afrique du Sud aux débuts du 20ème et ensuite du 21ème siècle.
L'intrigue démarre par le journal intime d'une femme nommée Sarah van der Watt. Elle s'adresse à son mari parti au combat. Nous sommes face à la seconde guerre des Boers, conflit qui oppose l'armée britannique et les premiers colons blancs en Afrique du Sud.
Sarah se voit chassée de sa ferme avec ses enfants, ils sont détenus dans un camp. C'est la naissance du premier camp de concentration de l'histoire.
Puis, dans les années 2000, on suit Willem. Un ado marqué par une différence, il est solitaire et aime la lecture. Son destin va le conduire à vivre une expérience atroce qui va nous faire échos aux événements du début du 20ème siècles.
L'histoire se répète et le plus souvent pour le pire.
C'est un pan de l'histoire qui m'était complètement méconnu.
L'auteur a effectué un travail remarquable de contextualisation.
L'intrigue se centre sur la vision de la communauté blanche de l'Afrique du Sud. L'auteur fait de brèves références à la communauté noire et à son implication dans le conflit.
J'ai aimé les deux histoires, les personnages et la sagesse qui s'en dégage. J'ai adhéré à la proposition de l'auteur, et jai beaucoup apprécié la narration chronologique.
Un premier roman de Damian Barr que j'ai dévoré, une très belle découverte de cette rentrée littéraire que je vous recommande
Coup de cœur pour ce premier roman incisif qui se déroule en 1901, en Afrique du Sud, pour lequel il a fallu cinq années d’écriture à Damian Barr. Il nous livre un travail excellemment bien documenté sur La guerre des Boers prononcer « bour », le terme de Boer se traduit en néerlandais par fermier. Il met en lumière le rôle du gouvernement britannique dans la création de camps de concentration pour blancs mais pas seulement et du racisme ainsi exacerbé qui marque encore de nos jours l’Afrique du Sud. On va suivre la terrible histoire de Sarah van der Watt et de son fils contrainte de quitter sa ferme, les soldats anglais pratiquant la politique de la terre brûlée, il ne restait que des cendres après leur passage.
Cent ans plus tard nous suivrons l’histoire de Willem, 16 ans qui ne correspond pas à l’image que sa mère et son beau-père attendent de lui. Il sera envoyé dans le camp « Aube Nouvelle » afin de faire de lui un homme, un vrai !
L’auteur a choisi une approche en plusieurs parties et non de passer d’un personnage à l’autre, d’un chapitre à l’autre. Il, nous a ainsi épargné une gymnastique bien souvent fastidieuse. J’ai été captivée par la première partie qui nous présente les débuts de Sarah et de son fils dans le camp. Les suivantes l’étaient toutes autant. Une belle écriture tout en sincérité vient nous cueillir par les sentiments. Le choix des personnages et leurs caractères bien trempés est émouvant, ils font preuve d’une sagesse et d’une clairvoyance face aux épreuves qui les attendent qui m’a bien souvent bouleversée. Relier les deux récits alors qu’ils ne semblent pas y avoir de dénominateur commun est exécuté brillamment. Je me suis sentie très proche de Willem, sont parcours était déchirant et sa personnalité attachante et sensible m’a retourné. Je pense que les personnages vont m’accompagner encore longtemps. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2020/08/13/38478325.html
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