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Mémoire et Hommage
1914-1918 : la « Grande Guerre », la Première Guerre Mondiale… 10 millions de morts, 20 millions de blessés… Sur les 8 millions de français mobilisés au cours de ces 5 années infernales, 2 millions ne reviendront pas, 4 millions ont été mutilés dans leurs chairs… Pour les autres, ils rentrent marqués à jamais par l’horreur qu’ils ont vécu.
Les lettres et témoignages recueillis par Radio France et publiées en 1998 dans ce petit opuscule vont au-delà de l’Histoire : à travers les mots écrits par ces hommes nous entrons avec eux dans les tranchées, nous subissons les bombardements, nous vivons avec ces Poilus, avec les rats, dans la boue et le sang…
Ces lettres sont touchantes, poignantes… Certaines sont très simples, quelques mots adressées à une épouse, une mère, un frère : il faut s’occuper de la ferme, des récoltes… D’autres sont très bien écrites, certains étaient instituteurs, certains officiers ou sous-officiers, L’une est signée d’Henri-Alban Fournier dit Alain-Fournier, l’auteur du Grand Meaulnes tué le 18 septembre 1914. Il y a les lettres « testaments », de ces hommes qui écrivent en sachant qu’ils vont certainement mourir au combat, le lendemain, et de ceux qui ont été condamnés à mort injustement pour désertion (cf les martyrs de Vingré) ou d’autres motifs (« Hier, derrière le mur d’une ferme, j’avais vu, sac au dos, un réserviste du 129è, fusillé le matin : il avait volé une poule. ») … D’autres émanent de soldats allemands.
Toutes font passer toutes les émotions qu’ils ressentaient, français ou allemands, la peur, tout le temps, le dégoût, l’horreur toujours et parfois, l’ennui…
Toutes sont magnifiques.
Les deux directeurs de la publication, notamment Jean-Pierre Guéno qui est historien spécialiste de la Première Guerre Mondiale, ont pris le parti d’organiser le livre autour des quatre saisons, le premier été, où tous sont partis la fleur au fusil, puis les automnes, les hivers, les printemps et les étés de 1914 à 1918, et enfin le dernier automne, celui des derniers combats, avant l’Armistice. Une brève présentation de l’auteur précède chaque lettre nous montant combien ces hommes étaient jeunes, ou même très jeunes, combien ils étaient issus de toutes les couches de la société et combien ils se sont retrouvés tous égaux dans cette guerre dont ils ont bien vite compris qu’elle serait atroce et inutile.
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