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« J’aurais voulu une autre histoire » Première phrase de ce premier roman.
Ida s’embarque, seule, sur un langoustier à destination de Tristan Da Cunha. Son compagnon devait l’accompagner, mais suite à une urgence, il ne reste qu’une place et c’est Ida qui part.
La traversée de sept jours entre Le Cap et Tristan se passe sous une très belle météo. A l’arrivée à Tristan, Ida est subjuguée par le paysage volcanique, l’atmosphère,
« L’île, par son surgissement, donne l’impression d’être parachutée à l’instant, juste avant nous, juste pour nous. Pourquoi une île ? Pourquoi un volcan ici ? Pourquoi une terre plutôt que rien ? Et pourtant, l’île est bien là et le volcan se dresse, majestueux, imposant. »
Elle va loger chez Vera et Mike, il n’y a pas d’hôtel sur l’île. Ida peint, dessine, s’ennuie, se promène, participe à la vie de la maisonnée en allant les aider à traire les vaches et se sent si bien sur Tristan, malgré l’absence de Léon son compagnon. C’est en revenant d’une séance de traite qu’ils apprennent qu’un cargo s’est échoué sur l’île aux oiseaux et qu’une marée noire cause des dommages. Ida a l’opportunité de passer jours quelques sur l’île pour tenter de nettoyer et sauver quelques oiseaux. Là, la passion lui tombe dessus en la personne de Saul.
Le livre ne se résume pas à cette belle histoire d’amour torride et fulgurante.
La vie sur cette île retirée du monde est à l’autarcie aussi bien matérielle que sociologique. Vivre chez l’habitant, les côtoyer, partager leur travail, leurs vies; tout s’imbrique. L’intime et la communauté sont liés dans un équilibre qui peut s’avérer fragile lorsqu’un élément extérieur peut être source de difficultés. Il en va ainsi de sa relation avec Saul. Les quinze jours sur l’île aux oiseaux furent un combat, une vie hors du temps et des permissions, bouleversés par les éléments naturels. La tempête sévit sur l’île répond à la passion charnelle et amoureuse d’Ida et de Saul.
J’ai savouré les phrases de Clarence Boulay, à la fois sensuelles, imagées, précises, vivantes, passionnées. Vous le savez, j’aime ce qui part des tripes et ce récit vient des entrailles.
Un coup de cœur pour ce premier roman
Si j’ai délaissé le salon du livre de Vannes, celui-ci est pourtant venu à moi. Il est arrivé sous la forme d’un petit paquet déposé dans ma boîte à lettres… "Tristan", le premier roman de Clarence Boulay, dédicacé par l’auteure, lauréate du Prix de la Ville de Vannes – Priz Kêr Gwened – 2018. Merci Isabelle pour ce précieux cadeau.
Il est parfois difficile de trouver le qualificatif fort, précis, le mot juste qui dira correctement le ressenti. Alors, je vais plagier l’auteure et raconter… un peu, on fait ce qu’on peut.
"Tristan", n’est pas le prénom d’un garçon tel que je l’ai cru un temps, mais celui d’une île, Tristan Da Cunha, située dans l’Atlantique sud au nord des fameux quarantièmes rugissants. C’est là qu’Ida, jeune illustratrice se rend à bord d’un langoustier. Elle aurait dû être accompagnée par Léon, son amoureux, mais voilà : il ne restait qu’une place et le tirage au sort lui a été favorable. Léon la rejoindra par un prochain bateau.
Tout est tellement élégant et précis dans ce petit récit que je ne sais pas. Je ne sais pas ce qui m’a le plus émue de l’histoire ou de l’écriture qui l’a servie, des personnages tous attachants – j’ai adoré Ida, mais aussi Véra et Mike, le couple qui la loge, et tous les autres – ou des lieux dans lesquels ils respirent, des oiseaux mazoutés ou de leur sauvetage, des éléphants de mer et de leurs cris ou des pétrels toujours présents. Au final, tout m’a touchée. Les mots sont précis et les images claires, minutieuses, lumineuses. "Les images, toujours les images, se déploient comme autant de visions dont la couleur, l’odeur et le souffle m’emportent autant qu’elles me bouleversent." J’ai lu et surtout j’ai vu à travers la prose de Clarence Boulay car la poésie est présente, les éléments se déchainent et Ida nous raconte à travers les dessins qu’elle croque dans ses carnets.
Et puis il y a Saul qu’Ida rencontre sur l’île aux oiseaux, son amour, sa passion… une histoire sauvage et enflammée décrite avec finesse et délicatesse "J’ouvre les yeux. Le monde est bleu des deux saphirs qui me regardent. Saul sourit… Je suis sur une île déserte au milieu de l’océan. Un homme m’aime. Le cliché est tel que j’ose à peine le formuler. Et pourtant. J’écris parce que c’est vrai, que tout est vrai ; l’île, l’homme, les pierres plates, le vent." Et la vie qui change.
C’est un beau roman, c’est une belle histoire, de celle qui continue après avoir fermé l’ouvrage. Les embruns et les éléments déchaînés ajoutent à la force des sentiments et à la magie de la vie. Et quand, en plus la romancière, bretonne d’origine se laisse aller à des expressions du cru "… on n’était pas rendus en milieu de campagne…", je me sens concernée, à nouveau petite fille, à nouveau adolescente et je déguste jusqu’à la dernière ligne, SUBLIME.
"Tristan" : un véritable coup de foudre
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Ida devait prendre le bateau avec Léon, mais faute de place, c’est elle qui est partie après avoir été tirée au sort.
Arrivée sur l’île Tristan da Cunha, au bout du bout du monde, avec ses carnets à dessins sous le bras, la jeune illustratrice prend peu à peu ses marques auprès de Véra qui l’héberge, aidant volontiers aux tâches ménagères et aux travaux agricoles.
Lorsqu’un cargo fait naufrage, elle est volontaire pour aider à sauver les oiseaux mazoutés.
Sur l’île aux oiseaux, c’est Saul qui va lui servir de guide et l’emmener dans un immense amour.
Il ne me paraît pas utile d’en dire davantage, tant ce roman se dévoile peu à peu, comme une éclaircie après un ciel d’orage.
Clarence Boulay nous propose une histoire d’une délicatesse infinie, j’y ai trouvé tout ce que j’attends d’un premier roman : une écriture subtile, élégante, poétique, des personnages profonds et attachants.
La nature sauvage et souvent hostile est décrite avec une précision quasi photographique.
J’ai entendu les cris des oiseaux, des éléphants de mer et le rugissement des vagues.
A la fois roman d’amour et roman d’aventure, Tristan est aussi le récit d’une métamorphose.
J’ai ressenti un tel manque et une telle nostalgie après cette lecture, que je l’ai relu aussitôt avec un plaisir encore plus grand, car connaissant l’histoire, je me suis attachée uniquement à la beauté des phrases.
Un coup de cœur.
Imaginez un petit point émeraude dans l’immensité bleue de l’Atlantique Sud, entre le Cap et la pointe du Brésil, une île perdue entre ciel et mer, la plus isolée au monde, c’est Tristan Da Cunha où Clarence Boulay a séjourné plusieurs mois.
J’ai donc appris l’existence de l’île britannique Tristan en lisant ce merveilleux premier roman de Clarence Boulay qui m’a envoûtée et submergée d’émotions et d’images marines dès les premières lignes .
« Courants d’air, sanglots, embruns, écume, épave . Des mots en cavale s’invitent et tournoient dans ma tête sans que je puisse en retenir aucun » . C’est dans cet état fiévreux qu’ Ida embarque au Cap sur un langoustier vers ce bout de terre à 7 jours des premières côtes, Tristan.
Elle est chanceuse et heureuse Ida même si elle laisse sur le quai son petit ami Léon, elle veut ce voyage, elle veut absolument découvrir cet endroit unique et si lointain où vit une petite communauté d’hommes et de femmes.
Ida veut dessiner, écrire, ramener dans ses bagages les couleurs de cette terre sauvage, raconter le quotidien hors norme et singulier des insulaires sans savoir encore que Tristan ne se quitte pas sans peine ni sacrifice car l’histoire de l’île est l’histoire de ses naufrages, qu’ils soient maritimes ou amoureux.
Les phrases de Clarence Boulay tracent sur le papier des aquarelles aux couleurs du vent, de l’océan, des maisonnées aux toits rouges, des frais pâturages où paissent les vaches, un mélange d’azur et d’éternité qui m’ont fait fondre de plaisir.
Le roman a les accents d’une ode à la nature sauvage. C’est aussi un magnifique témoignage de la vie quotidienne des insulaires qui vivent très proche de la nature au rythme des saisons .
Rien n’est prévisible, chacun s’adapte et sait ce qu’il doit faire.
Par certains côtés, le roman bouscule aussi car c’est un portrait réaliste sur la vie de la petite communauté, un peu hors du monde, refermée sur elle-même avec ses codes et ses valeurs.
L’écriture est fluide, très agréable et merveilleusement imagée. Le rythme est très proche des émotions ressenties par Ida, la joie des premières découvertes de l’île, ses paysages, sa rencontre avec Mike et Véra.
L’écriture devient plus alanguie et mélancolique quand les jours passent et qu’Ida est prise au piège d’un amour impossible avec Saul comme l’est cette île, Tristan, battue par les vents en plein océan.
Si belle et si inaccessible.
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