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"Quand j'étais petite, je jouais parfois à faire semblant que mon lit était un radeau à la dérive au milieu de l'océan, et que j'attendais les secours. Mais plus personne ne peux me sauver "
J'ai beaucoup appréciée la lecture. C'était fluide, agréable et tentant du début jusqu'à la fin. Le fait que Pearl (héroïne de l'histoire) haïsse autant Rose, alias le "Rat", pour avoir "tuer" sa mère ne m'a pas surpris. Faire le deuil d'un être chère prend beacoup de temps. Pour Pearl, ça va durer 12 mois. Le temps de faire ses adieux de se reconstruire et de retrouver l'envie de vivre.
Cependant, j'ai été déçue par la fin. Enfin, le dernier chapitre était bien mais il manquait l'épilogue. Peut-être un saut de deux ou trois années (ou plus) pour savoir ce que les personnages sont devenus, aurait rendue le livre parfait. Mais après tout, l'auteur nous laisse à nous, les lecteurs/lectrices, d'imaginez la suite des évènnements.
En tout cas comme l'année du Rat, ce livre en valait la peine !
Je remercie infiniment Marie et les éditions Hachette pour cette très jolie réception. Le thème du deuil, surtout à l’âge de l’adolescence, est un sujet compliqué et loin d’être gai. Étonnamment, j’avais très envie de lire un livre traitant de ce sujet, où on suit une jeune fille dans les étapes de son deuil et tout ce que cette perte implique. L’année du rat est un tsunami d’émotions qui submerge son lecteur de manière fracassante. Cette histoire m’a harponnée du début à la fin !
À quinze ans, Pearl doit faire face à une terrible tragédie : sa maman vient de mourir en mettant au monde Rose, sa demi-sœur. Submergée par la colère et le ressentiment, elle tient son beau-père pour responsable, et bien sûr Rose, qu’elle surnomme en son for intérieur « le Rat ». Car ce petit bébé n’est rien d’autre que l’être méprisable qui a tué sa mère et détruit l’équilibre de son existence. Pearl a une année. Une année pour faire son deuil. Une année pour apprendre à vivre sans la personne la plus importante de sa vie.
C'est avec une justesse effarante que Clare Furniss nous dépeint le processus de deuil de la jeune Pearl. Sa souffrance n'a rien de raisonnable, elle ne répond à aucune règle et aucune limite. À peine le premier chapitre commencé, j'étais saisie par l'émotion. Comment ne pas se mettre à la place de cette adolescente démunie qui vient de perdre sa mère ? Habituellement, un accouchement est un événement censé être heureux, mais là, c’est un véritable cauchemar. En partant de ce postulat, je me suis sentie très proche de l’héroïne, j’en suis même venue à m’approprier sa souffrance en m’imaginant à sa place.
La douleur est centrale à l’intrigue, et elle engendre des émotions d'une force inouïe. Ce serait mentir que de prétendre que Pearl gère la situation, bien au contraire. Elle se réfugie derrière une colère qui dissimule sa souffrance, avec le sentiment d'avoir été abandonnée par sa mère. Ajoutez à ça son beau-père qui passe tout son temps à l’hôpital pour être près de Rose, vous avez une idée générale du désarroi auquel elle doit faire face. Et puis il y a Rose, ce petit rat malingre qu'elle méprise et qu'elle aimerait voir disparaître…
Pour s’en sortir et rendre tout cela supportable, Pearl se renferme progressivement, elle repousse les gens qui cherchent à lui venir en aide. Elle se met également à voir sa mère décédée ; à revivre, par un biais onirique, la complicité qui les liait. Est-ce une projection de son esprit pour supporter cette perte ou est-ce réellement le fantôme de sa mère ? Pearl s'en préoccupe peu et savoure ces moments le temps que ça peut durer. J’ai aimé ce petit côté inexplicable dans une vie parfaitement réaliste. Ça m’a touché, bouleversé, et j’en avais les larmes aux yeux plus d’une fois.
On est plein d'empathie pour Pearl, plein de compassion, on imagine sans mal ce besoin viscéral de ne pas laisser partir le souvenir de sa mère.
Pearl est une héroïne tout à fait crédible, avec ses humeurs et son égoïsme typique de l'adolescence. Ses coups de sang et son mutisme cachent quelque chose de plus profond. Elle a peur de perdre son identité, celle de la fille de son père, celle d'amie auprès de Molly, sa meilleure amie. Elle ne demande qu'un peu d'affection, d'être rassurée sur sa place dans le coeur des gens. Clare Furniss nous dépeint une adolescente loin d’être parfaite, brisée et malmenée par la fatalité. Il lui reste beaucoup à apprendre. Son caractère agressif peut, si on n’y prend pas garde, agacer le lecteur. Après tout, suivre une jeune fille nombriliste, qui s’enferme dans son amertume, ça n’a rien de joyeux. Moi, ça m'a interpellée et j’ai eu envie de creuser plus loin pour savoir ce qui se cachait sous cette carapace fortifiée.
La plume de Clare Furniss est un régal. On passe d'une époque à l'autre, entre les réminiscences de la mère et la vie qui continue après son décès. Le passé et le présent se mêlent intimement. Le souvenir de la disparue est partout. Les mois s’égrènent et tout est décrit avec naturel et simplicité. La douceur de l’écriture nous permet d’intégrer le quotidien de Pearl sans à-coup.
La force de ce roman, c’est qu’il peut très bien se rapporter à la vie réelle. Clare Furniss ne juge pas, elle offre à son lecteur un roman débordant de sincérité et d’humanité.
Ma chronique : http://april-the-seven.weebly.com/jeunesse---young-adult/lannee-du-rat-clare-furniss
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