"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
A partir de septembre, Jean, septuagénaire, prend l’habitude de se baigner chaque jour dans la mer, quel que soit le temps qu’il fait. Il a commencé au retour de Léo son petit-fils, d’Afghanistan où il était soldat. La mère de Léo a disparu et la père a refait sa vie aux antipodes. C’est donc chez son grand-père qu’il pose son sac à dos.
Parti joyeux, Léo revient silencieux, renfermé, violent avec des nuits emplies de cauchemars… Bref, bizarre et lorsque l’on retrouve le cadavre d’une jeune fille dans les marais, il devient le coupable idéal. Jean nage pour se donner de la force, la force d’aider son petit-fils, de faire face aux voisins et « amis », chercher, trouver.
Une construction habile entre le journal des baignades de Jean et les pages où la mère de Léo raconte ses six années de vie avec lui, où le sablier prend une grande importance. Un polar plus psychologique que policier.
J’ai aimé le journal des baignades de Jean où tout sportif se reconnaîtra. Les difficultés du début puis le bien-être apporté par l’effort et la nécessité d’y retourner.
Un très bon moment de lecture. Christine Desrousseaux sait manier le suspens. J’avais apprécié son précédent livre, En attendant la neige.
Véra se remet difficilement de l'accident de voiture qui l'a plongée dans le coma et dans lequel sa mère est décédée. Elle était au volant, sa sœur aînée Mathilde, indemne, se trouvait à l'arrière. C'est particulièrement difficile pour elle de faire face à la culpabilité qui la ronge et d'affronter quotidiennement ses proches, son père surtout, vis à vis de qui elle se sent très mal, et de supporter l'ingérence d'une grande sœur un peu trop directive à son goût.
Elle décide de s'isoler quelques temps dans le jura, squattant le chalet d'un ami qui vit au Canada et que sa famille ne connaît pas, ne risquant pas ainsi d'être débusquée. Elle pense mettre à profit cet intermède pour se ressourcer physiquement et psychologiquement, et surtout arrêter la prise de médicaments qu'elle pense à l'origine d'une partie de ses troubles, dont sa narcolepsie.
Elle réapprend doucement à vivre dans cette nature sauvage, sans toutefois prendre suffisamment de précautions, son plus proche voisin, un Suisse louant le chalet à proximité, lui venant en aide par deux fois.
Mais ce pourrait être pire. Elle pourrait se sentir attirée par le bel Helvète. Elle pourrait commencer à retrouver la mémoire sur les circonstances de son accident. Une femme pourrait être retrouvée morte dans la montagne. Et surtout...il pourrait neiger.
J'ai trouvé ce roman d'atmosphère plutôt sympathique, l'écriture de l'auteure est agréable, et le récit, un temps figé par la neige qui a bien fini par tomber – désolé pour le spoil -, décolle sensiblement pour proposer un suspense qui, sans atteindre des sommets, reste intéressant.
On oublie la couverture qui peut laisser croire à tort à une lecture légère ou à un feel-good. On en est mille lieux même si Jean habite près d’une plage. Après la désertion des estivants, ce septuagénaire brave le froid et le vent quotidiennement pour nager. Il a pris cette habitude depuis qu’il héberge Léo son petit-fils. Le jeune homme est revenu mutique, solitaire depuis une mission militaire en Afghanistan. L’enfant joyeux et calme qu’il était s’est enfermé dans un silence et est en proie à des accès de violence. Quand une jeune fille disparait, la petite ville voit en lui le coupable idéal.
Avec une construction habile qui alterne les journaux de baignade de Jean et le récit de la mère de Léo bien des années plus tôt, ce roman prend un tournant inattendu pour se rapprocher du polar psychologique. Accrochée par l’intrigue et par les descriptions viscérales si si justes de ce que Jean ressent quand il nage (les amateurs d'eau salée ou d'eau chlorée s’y retrouveront ) tout autant que par ses questionnements, j’ai été agréablement surprise.
Un roman où l’atmosphère palpable agrippe le lecteur : le doute est semé, on est troublé et on s'interroge. A découvrir !
De Christine Desrousseaux , j'avais lu En attendant la neige et Mer agitée a ma préférence pour l'écriture plus concise. Elle insuffle une ambiance, nous décrit un environnement ou des émotions en très peu de mots.
Alors qu'elle se remet difficilement de l'accident de voiture qui a coûté la vie à sa mère, Véra se bat avec la culpabilité qu'elle éprouve et l'absence de souvenirs. le coma de 6 jours qui a suivi la catastrophe a effacé toute trace de l'accident dans la mémoire de Véra. Elle décide alors de partir seule, sans prévenir sa famille, et de passer quelques jours dans un chalet isolé du Haut Jura. Elle veut arrêter tous les médicaments qui lui embrument le cerveau et faire face à ce deuil impossible. Elle va y rencontrer Andréas, un médecin légiste qui lui aussi semble fuir des fantômes...
Christine Desrousseaux signe ici un roman prenant et hypnotisant.
Alors qu'on croit suivre Véra sur le chemin de la guérison, des doutes et de l'acceptation de sa culpabilité, on plonge finalement dans un huis clos étouffant et fascinant.
Alors que ses souvenirs reviennent, Véra va découvrir ce qu'elle n'imaginait pas : la vérité sur la mort de sa mère.
Mais elle est aussi confronter à des phénomènes étranges dans le chalet, comme si sa présence dans ce lieu isolé n'était pas du goût de tout le monde !
Andréas, quant à lui, est un être mystérieux, qui navigue entre gentillesse, sollicitude et froideur. Que cache-t-il, quel est son secret ?
On suit donc ces deux personnages blessés à travers des paysages de neige et de montagnes, entourés par la chaleur des bûches qui raniment des souvenirs enfouis. Une lecture plaisante, rythmée et dont la fin nous surprant autant que Véra elle-même !!
Un grand merci à NetGalley et aux Editions Calmann Lévy pour leur confiance...
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