"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Livre offert par le site Lecteurs.com
Un livre poétique, philosophique, mélancolique et bref, qui évoque la destruction des djihadistes sur la vie quotidienne des gens en Afrique. On ne ressort pas indemne de cette lecture qui sort de l'ombre les pensées de ceux qui subissent une violence incompréhensible.
A noter quelques coquilles, le livre étant publié par une petite maison d'édition africaine, La Sahélienne. La langue française y est très appréciable, mais m'a paru presque trop banale. Je n'y ai pas ressenti la spécificité du style du français africain comme dans "Les Soleils des Indépendances" d'Ahmadou Kourouma par exemple. Mais on y ressent toute la profondeur de la pensée africaine, ou le chien côtoie l'humain à son quasi égal. La pensée animiste, même si elle n'est pas évoquée (c'est le Coran qui vient rythmer le texte), transparaît. Les esprits des ancêtres sont là, qui rôdent et veillent sur ce monde brisé.
Une lecture lente, triste dont les mots renvoient à notre intériorité.
Une réflexion sur la vie, la religion et le temps présent.
D’une forme quelque peu particulière, j’avoue m’y être parfois égarée.
Le livre déroule pourtant une histoire en brossant différents tableaux, en nous plongeant dans diverses ambiances, en nous livrant certaines paroles.
C’est en prenant recul et en assemblant le tout que l’on perçoit le fil de l’histoire, en tâchant de vous l’expliquer me vient l’image de la Tapisserie de Bayeux.
Il y a Elias qui dit ou écrit la parole, Hâ qui a été tué, Atma sa veuve et le jeune homme au chèche, assassin de Hâ ; autour d’eux rodent des figures familiales, d’autres habitants mais aussi les traditions, les récits d’un monde, d’un peuple, on a besoin de solides références face à un monde en ébullition où la violence fait éclater les vies.
L’écriture est puissante, suggestive, poétique. Elle donne à ressentir, à imaginer, à frémir.
Un petit bémol cependant pour les nombreuses fautes d’orthographe qui, toujours, me dérangent.
Au final, cependant un précieux opus qui semble lancer des fils pour échapper à la dérive, qui salue la beauté face à l’obscurité.
Remercions l’auteur pour cette lumière allumée face aux obscurs soldats de guerres qui ne devraient plus nous déchirer, pour ces mots qui résonneront aux jours les plus tristes d’inhumanité.
Merci à Lecteurs.com de m'avoir donné l'opportunité de le découvrir
Je suis bien triste en refermant ce livre, car il me semble qu'il m'a manqué quelque chose.
J'aurais aimé apprécier ce texte (à sa juste valeur ?), mais je suis restée hermétique à l'ensemble.
Il y a des passages avec de belles réflexions, emplies de philosophie, qui m'ont beaucoup plu, mais l'ensemble ne m'a pas convaincue, pas réellement touchée... ce qui est un comble vu les sujets évoqués.
Peut-être n'était-ce pas le moment pour cette rencontre, tout simplement...
Le livre d’Elias, écrit par le Malien Chab m’a fait rêver et réfléchir car il est empreint d’une philosophie très émouvante sur le sens de la vie bien que la mort soit omniprésente.
Dix parties se succèdent et viennent éclairer la pensée de l’auteur. Si Elias s’exprime, il n’est pas le seul. Hâ, même s’il est mort, est important dans ce village au bord du fleuve Blessure.
Elias se souvient d’Anne. S’ils ne s’aimaient pas, ils faisaient quand même l’amour. Son chien, Miles, lui tient compagnie mais, dans sa ville, il dénombre quatre-vingt-dix chiens, mille huit cent quatre-vingt dix-neuf ânes et trente-trois muezzins…
Si Hâ est mort, Atma, sa femme et Oumi, leur fille, restent là, près de son corps sans vie depuis une semaine. Pourtant, Hâ s’exprime mais arrivent du Nord des hommes armés. Ils tirent dans tous les sens, saccagent, pillent et violent les femmes. Malgré tout, le plus jeune, l’homme au chèche, entre dans la maison d’Atma et respecte son deuil.
Quand les guerriers partent, la vie reprend doucement mais les nouveaux prophètes ferment les bureaux, les écoles et imposent leur loi. Malgré cette terreur qui rappelle ce qui se passe dans certains pays d’Afrique, Elias réussit à sauvegarder sa bibliothèque et se souvient de son enfance.
Ainsi, Le livre d’Elias se poursuit, alternant souvenirs et cette vie qui continue avec ces morts comme Hâ qui a refusé que son corps soit enseveli dans la terre ou le sable mais confié au fleuve Blessure. Je découvre ainsi des extraits du livre de Hâ qui a voulu mourir dignement tout en confiant ses pensées sur la vie.
Les époques se mélangent mais ce livre où la prière à la mosquée ou dans le silence de chaque maison rythment le quotidien de chaque habitant. « Elias dit » et ses paroles accompagnent les pages de ce récit empli de réflexions et de rêves. Certains éléments contredisent les faits mais cela n’a guère d’importance. Atma, l’épouse de Hâ, tente de s’occuper d’Oumi, sa petite fille âgée de trois ans.
Avec ce que dit Elias, s’ajoute le livre de Hâ dont les pensées sont tellement fortes et vraies à propos de la guerre dont les hommes raffolent : « Ces hommes qui n’étaient pas sur le champ des batailles, qu’ont-ils à se raconter ? Les nations ne s’intéressent qu’à nous vendre des armes, peuvent-elles nous vouloir la paix ? »
Au regard de ce qui se passe aujourd’hui, le livre de Hâ est empli de réflexions tellement utiles à condition de se les approprier.
Le livre d’Elias fait partie de la sélection des livres retenus pour le Prix Orange du Livre en Afrique et je remercie Lecteurs.com ainsi que les Éditions La Sahélienne pour cette découverte tellement originale et précieuse. Avec une économie de mots, Chab réussit à exprimer une quantité de choses qui touchent au sens de la vie quel que soit le continent sur lequel cette vie tente de survivre sans oublier cette mort si prégnante que nous devons, malgré tout, accepter.
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
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