"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Voilà une belle histoire qui fait frissonner, inquiète souvent, ramène parfois le sourire avant de sombrer à nouveau dans cette violence propre aux pirates mais Mémoires d’une pirate, de Celia Rees, traduite de l’anglais par Anne-Judith Descombey, est une roman jeunesse qui m’a captivé de bout en bout.
Avant de hisser les voiles, découvrons d’abord qui est l’héroïne qui nous fait part de ses Mémoires d’une pirate. Elle s’appelle Nancy Kington. Elle est la fille d’un marchand de Bristol, en Angleterre qui a fait fortune dans le commerce du sucre et… des esclaves. Comme elle l’annonce dans la préface, elle rédige ses mémoires afin de les confier à un certain Daniel Defoe pour qu’il l’insère dans son Histoire des plus fameux pirates.
Celle de Nancy Kington débute deux ans plus tôt, en 1722. Nancy n’a que 16 ans lorsqu’elle quitte l’Angleterre à bord du Sally-Anne en compagnie de son frère, Joseph, après la mort de leur père. Comme elle ne sait pas ce qui l’attend et qu’elle a le mal de mer, elle médite sur son passé après avoir fait allusion à un amoureux qui navigue déjà.
Il va falloir plusieurs chapitres pour arriver à ce que la vie de Nancy bascule du côté des hors-la-loi, ces fameux pirates.
Je découvre d’abord la vie d’une jeune fille, une sauvageonne, que sa belle-mère – sa mère est morte à sa naissance – veut rendre présentable car elle a décidé de la marier à un homme de la bonne société. Pourtant, Nancy aime William, le fils de sa nourrice, avec qui elle a beaucoup joué lorsqu’ils étaient enfants. Hélas, celui-ci part pour la Jamaïque, sur l’Amelia, un négrier appartenant au père de Nancy. Quand il revient, il raconte et réclame son argent pour s’engager dans la marine royale.
Celia Rees fournit un récit vivant, une excellente démonstration de la vie dans un port florissant, grâce au commerce des êtres humains. Cela entre en résonnance avec le fameux roman de Timothée de Fombelle, Alma.
À cela, s’ajoute la démonstration concrète du sort réservé aux filles avec la complicité des femmes. Pour les frères de Nancy, tout est prévu. Henry, l’aîné, sera négociant. Joseph sera planteur et Ned, le plus jeune, il s’engagera dans l’artillerie. Et Nancy ? Ben, rien, c’est une fille !
L’autrice, lors du retour de William, au cours d’un fameux bal, sait bien faire ressentir le plaisir éprouvé par deux êtres qui s’aiment lorsqu’ils se retrouvent et peuvent danser ensemble. Hélas, ou heureusement, une terrible tempête ravage l’Angleterre et le père de Nancy, avant de disparaître, est ruiné. On parle alors à Nancy d’un certain Bartholomé le Brésilien, richissime, qui ferait un bon parti.
C’est à la Jamaïque que Nancy se rend compte du sort réservé aux esclaves. Dans sa propriété de Fountainhead, elle est ulcérée par le comportement odieux de Duke, le régisseur. C’est là que la vie de notre héroïne commence à basculer avec Phillis et Minerva, sa fille, deux esclaves affectées à son service.
Les événements se précipitent jusqu’à ce que Nancy se retrouve enrôlée par les pirates avec Minerva, devenue sa sœur de cœur. Le récit est bien conduit. Nancy s’exprime, raconte ses aventures en détail, fait découvrir la vie et les rituels des pirates, les deux filles s’habillant en hommes, réussissant à préserver un peu d’intimité à bord.
Tempêtes, abordages, menaces terribles, violence à bord du bateau et en dehors, l’angoisse peut monter au maximum mais l’autrice sait parfaitement ramener le calme et conduire les mémoires de Nancy à leur terme.
Mais, tout au long de son récit plane une menace terrible, menace qu’elle réussit à oublier mais qu’un cauchemar récurrent se charge de lui rappeler.
Est-ce que Nancy et Minerva réussiront à trouver paix et bonheur au bout de ces années pleines d’aventures ? Pour le savoir, il faut lire Mémoires d’une pirate, roman que j’ai pu apprécier grâce à Babelio et aux éditions du Seuil que je remercie. Cela m’a permis de voguer de la Jamaïque à Baltimore puis près des côtes africaines et à Madagascar aux côtés d’une Nancy et d’une Minerva fort courageuses et qui n’ont pas côtoyé que des crapules mais quelques hommes honnêtes et désintéressés qui les ont aidées à gagner leur indépendance.
Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2024/12/celia-rees-memoires-d-une-pirate.html
La grand-mère de Mary est condamnée pour sorcellerie. Nous sommes au 17ème siècle, et on fait la chasse aux sorcières. Cette dame a élevé sa petite-fille et celle-ci risque de connaître le même sort. Elle a l'occasion de partir vers le nouveau monde. Pas d'autre choix. La traversée est longue et difficile mais Mary se rend utile. Une fois arrivée en Amérique, elle se trouve une famille et reste un moment aux côtés de Martha et Jonas qui connaissent eux-aussi le pouvoir des plantes. Mary aide alors Jonas en partant fréquemment dans la forêt à la découverte de nouvelles variétés. Elle est aidée dans sa recherche par un jeune Indien. Mary suit aussi les offices du dimanche avec sérieux (ou presque) mais les langues ne tardent pas à se délier car Mary n'est pas comme les autres filles de son âge. Ne serait-elle pas une sorcière ?
Un roman facile et rapide à lire.
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