"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Glaçant, comment sous des couverts intellectuels, d'ouverture d'esprit, de milieu privilégié, on impose à ses enfants, sa façon irresponsable de les élever en allant jusqu'à commettre l'irréparable, l'impensable...
Ce roman résolument féministe sort des sentiers battus et ne ressemble en rien à ce que l’autrice nous a habitué à lire jusqu’ici.
Nous découvrons le métier d’écrivain au travers d’un échange épistolaire intime entre deux écrivaines de générations différentes, Louise et Madeleine. Louise est âgée de dix ans lorsqu’elle envoie son premier roman à Madeleine, l’écrivaine qu’elle vénère par-dessus tout. Elles commencent alors une correspondance qui, vingt ans plus tard dure toujours. Alors que Louise va publier son premier roman et que Madeleine n’écrit plus, leurs échanges deviennent plus intimes. Ces deux femmes vont alors parler du métier d’écrivaine, de la difficulté d’être une femme dans ce domaine, de la différence de traitement lors des interviews par rapport aux hommes où il est sans cesse fait référence à leur rôle de mère et d’épouse. Elles abordent aussi l’incompréhension dans le couple qui nait du besoin de s’isoler pour écrire, de la place très importante que prend l’écriture dans le quotidien, jusqu’à négliger quelque peu tout le reste. La difficulté d’écrire y est également pointée mais également la pression due au succès et la nécessité de rester maitresse de ses écrits sans céder aux désidératas des éditeurs, sans oublier l’importance des lecteurs qui reçoivent ces écrits et se les approprient.
Cette correspondance est pleine d’enseignement pour la plus jeune qui découvre avec quelques décennies d’écart ce qu’a vécu la plus âgée et lui confie ses doutes, ses peurs, ses réflexions et ses espoirs.
Ce roman est une véritable ode à la transmission et à la femme libre qui fait fi du regard des autres afin de vivre pleinement sa vie et sa passion.
Aurélie Valognes parle ici d’une femme écrivaine qui s’affranchit des injonctions de la société pour vivre sa passion mais cela peut s’appliquer à toute femme quelle que soit sa profession.
Voici un livre qui libère la femme de sa culpabilité et l’invite à vivre pleinement sa vie et ses passions.
On sent que l’autrice nourrit son roman d’une part de son vécu et qu’elle a réussi à trouver l’équilibre et la liberté nécessaire à sa passion.
Raconter ce drame familial quand on est la fille de... il faut un immense courage.
Tous les étés passés dans le Sud de la France qu sent bon la lavande et les oliviers, la familia grande se rassemble dans la maison familiale de Sanary. Enfants, adolescents et adultes et autour des échanges passionnés on s'amuse et on abuse... Un drame pour la soeur jumelle de la victime, victime elle même par ricochet et qui s'est obligé à se taire durant plusieurs décennies. Avec pudeur et distance, Camille relate les faits et la complexité de dire ou de ne pas dire.
Quel courage.
Il en faut pour écrire cette confession, un appel à une mère qui n'a pas su protéger, a un père absent, à une communauté qui se croit plus libre, plus intelligente que les autres.
D'une écriture simple, sans pathos, elle déroule l'enfance, l'adolescence, les non-dits, les adultes permissifs qui, au nom de l'audace, du rejet du patriarcat, ne défendent pas ses enfants, les laisse grandir seuls, leur font assumer des responsabilités, s'occuper des autres enfants car il ne faut pas s'encombrer...
Du même âge, je me suis reconnue parfois, enfant perdue au milieu des ces assemblées, de cette génération parfois irresponsable.
Alors oui, quel courage et honte à ceux qui persistent à penser qu'on lave son linge sale en famille et ainsi fermer les yeux sur le viol d'un enfant.
La familia grande fait partie de ces témoignages qui permettent, encore trop lentement, de lutter contre les tabous, contre l'inceste et contre les secrets de famille et enfin renverser la culpabilité.
Bravo Camille.
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