"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un roman de 180 pages, agréable à lire et plein de tendresse, qui narre une époque, celle des années 1950 et 1960, dans un village de la plaine du Forez, occupé par des familles d'immigrés italiens, arrivées deux générations plus tôt en France. Les courts chapitres décrivent leur vie, l'enfance, la vie à l'usine pour les hommes, la vie à la maison pour les femmes, la buvette, la messe, l'école, les boules, la cabane au fond du jardin, le pot de chambre et beaucoup d'autres choses et moments. Saromain est un village où tout le monde se connaît et où les gens ne partaient pas en vacances.
Et puis le progrès arrive ouvrant la voie vers un futur incertain, qui bouscule les habitudes et offre de nouvelles perspectives : le formica, les néons, les rayures, les yéyés, la mode, les produits Tupperware, le frigidaire, les WC et surtout la télévision. Ce monde nouveau est dépeint dans des réclames où tout semble parfait.
L'évocation de tous ces souvenirs, de cette époque qui commence à être lointaine, où le monde s'éveillait doucement aux premières évolutions techniques et technologiques, en fait une lecture plaisante qui fait passer un bon moment.
Il m'a manqué un peu de profondeur car les chapitres assez courts présentent un thème, sans pouvoir l'approfondir et sans fil conducteur narratif, sauf les évolutions au fil des années. J'ai eu du mal à m'attacher aux personnages, au narrateur, Ugo, et je suis resté un peu à côté au niveau des émotions.
A lire pour découvrir les années 1950/1960 du côté des ouvriers immigrés italiens.
Au cœur de la plaine du Forez, le village de Saromain vit au rythme de ses deux usines, entre les prés et la Cité ouvrière. Nous sommes en plein dans les années 1950 – 1960 et le narrateur se souvient de son enfance au sein de la communauté italienne qui s’est installée ici. Alors que les plus jeunes découvrent les yé-yé, que les jeunes filles essaient de gagner une certaine liberté, que la télévision et le frigidaire entrent dans les foyers, que le formica et le néon remplacent les bois et les lumières plus traditionnelles, les plus anciens restent attachés à leurs racines et à leur histoire et ont du mal à accepter tous ces changements.
L’auteur nous raconte ici une époque révolue à travers un récit assez nostalgique. Si le roman se passe au sein de la communauté italienne, l’histoire de ces ouvriers qui espèrent mieux pour leurs enfants reste assez universelle. Bruno Testa retrace les derniers moments d’une époque qui s’achève, les plus jeunes s’éloignant du modèle des plus anciens pour vivre leur vie.
Le narrateur grandit ainsi entre ses parents, ses deux sœurs et son frère. Pas de rebondissement dans ce roman, mais une succession de souvenirs, d’instantanés de vie qui constituent la trame d’une vie familiale dans une époque où les hommes s’échinaient à l’usine avant de se retrouver au café et où les femmes tuaient le temps en se rassemblant dans la cuisine de l’une ou de l’autre avant de retourner à leurs tâches de femme au foyer : la lessive au lavoir, les courses, les repas pour la famille, la surveillance des devoirs des enfants.
C’est un joli livre et on sent chez l’auteur une infinie tendresse pour tous les personnages qui traversent ce livre et qui, on l’imagine, ont traversé son enfance. Et c’est sans doute pour lui une belle manière de leur rendre hommage en leur redonnant vie grâce à ses souvenirs.
M. Bruno Testa nous livre un roman, « Nos années glorieuses », qu’on sent autobiographique, et où, sous le nom du narrateur Ugo, il nous raconte son enfance et le début de son adolescence, dans une cité ouvrière de la plaine du Forez, Saromain.
Nous y croiserons sa grand-mère, « l’Andogne », son père, son frère, sa mère, ses deux sœurs, et tout le quartier des émigrés italiens, arrivés en France après-guerre. On y découvre un quotidien simple, loin des fracas du monde, dans les années cinquante. Les maisons de pauvres, leurs jardins, le lavoir, les jeux des enfants, les petites boutiques, les réunions autour d’un café, à la veillée le dimanche, où l’on joue à la belote, les parties de pétanque, les salons de coiffure, où l’on va s’apprêter avant d’aller au bal, la « Vogue », où l’on prendra sa cuite, le cinéma tenu par le curé, l’arrivée de la télé, l’élevage des lapins, et bien d’autres détails remplis de nostalgie de ce monde pas si lointain mais déjà disparu. On se prend à le regretter parfois, mais aussi à se dire à d’autres moments (les ravages de l’alcool, le patriarcat dans ce qu’il a de plus abject) que notre monde de maintenant a tout de même évoluer vers du « mieux ».
Le récit est bien écrit, simplement, de courts chapitres efficaces et qui nous emplissent de cette ambiance d’un monde qui n’est déjà plus là, mais dont on a vécu les derniers moments, où qu’on a entendu raconté (comme c’est mon cas) lors de réunion familiale où les oncles et les tantes se souviennent de leur enfance, des cigarettes P4, des bêtises inavouables, des raclées et des bagarres avec les copains, ou du poids parfois bien lourd des traditions et de l’honneur d’une famille et de sa réputation.
Au final, un témoignage efficace baigné d’une douce nostalgie, sans tomber dans le pathos ou dans l’insupportable « c’était mieux avant ».
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