"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un simple carnet retrouvé et c'est la vie d'une artiste qui est exhumée, voici le titre qui aurait pu avoir cet ouvrage tant la destinée de ce carnet est extraordinaire.
Découvert dans un étui en cuir acheté sur le net pour remplacer celui abîmé d'une personne proche d'elle, l'autrice découvre d'abord ce document et son contenu avant de mener l'enquête. Lorsqu'elle comprend qui était la détentrice initiale, elle raconte son histoire à travers les noms présents dans ce carnet d'adresses. C'est d'abord l'histoire de Dora Maar qui nous est présentée mais celle aussi de ceux qu'elle a côtoyé, soit pour résumer, presque tous les artistes en vue du milieu du XXème siècle.
Connue surtout pour avoir été une des compagnes de Picasso, on la découvre aussi sous d'autres spectres, tantôt artistiques ou plus psychologiques. Cette approche d'enquêtrice mêlant factuel et fiction donne une cohérence à cette lecture qui nous fait défiler les pages sans s'en apercevoir. Mais surtout, on découvre une femme avec ses aspérités, ses forces et ses faiblesses et on met aussi en avant son travail en tant qu'artiste alors qu'on l'enferme souvent dans le rôle qu'elle a tenu dans l'ombre de Picasso.
Un travail de recherche important a été fait ici pour nous présenter une artiste sous une forme autre qu'une biographie mais à travers un objet banal qui en révèle beaucoup sur sa propriétaire.
En 2019, Brigitte Benkemoun était partie à la recherche de la personnalité de Dora Maar à l’aide de son carnet. Ici, l’ex-journaliste s’attache à la plus mystérieuse et la plus cachée des maîtresses de Pablo Picasso, Marie-Thérèse Walter.
Comme point de départ de ce documentaire,
Brigitte Benkemoun prend attache d’une conversation avec une lectrice, Victoria, lors d’une séance de dédicace. Elle la conseille de s’intéresser à Jeanne, la jeune sœur de Marie – Thérèse Walter, sous entendant aussi une relation plus intime que l’histoire n’avait retenue.
Comme pour des recherches généalogiques, l’écrivaine reprend le chemin des archives en direct et aussi sur internet. On l’a suit rassemblant les documents, rencontrant les descendants mais aussi lisant et relisant les études, les témoignages, les analyses tout en ré-écoutant la seule interview durant près d’une heure. A plus de soixante ans, Marie -Thérèse révèle cette relation qui a duré dix ans et qui a donné naissance à Maya Widmaier-Picasso, la première fille de Picasso.
Pour Picasso, l’amour et la création sont liés. A chaque femme, l’exploration d’un style nouveau ou la représentation d’une nouvelle muse. Dora Maar a du supporter d’être, pour l’histoire de l’art, La femme qui pleure. Olga Khokhlova, cette femme mélancolique dans son fauteuil haut. Et Marie – Thérèse, ce visage à la beauté grecque au corps athlétique représentée de façon colorée et lumineuse. Un feu d’artifice de sensualité et d’érotisme inonde alors ses toiles.
On sait qu’ils se rencontrent à la sortie des Galeries Lafayette, le 8 janvier 1927. Elle a dix-sept ans. Il la repère, elle est avec Jeanne. Il l’aborde comme un chat, doucement, l’attirant par sa gentillesse et son sourire. De pose en pose, l’homme se transforme en ogre et devient minotaure.
La chronique complète ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2022/05/23/brigitte-benkemoun/
Photographe, peintre, muse de Pablo Picasso, Dora Maar est une femme qui a évolué dans le cercle des artistes, surréalistes, intellectuels des années 50. Alors trouver dans un étui acheté par correspondance le carnet d’adresses de Dora Maar, ou même seulement imaginer que cela soit possible est une véritable gageure. C’est pourtant ce qui est arrivé à l’autrice qui a eu la bonne idée, lorsqu’elle est tombée sur des adresses toutes plus incroyables les unes que les autres, de poursuivre ses recherches.
En partant de ces numéros de téléphone et de ces adresses elle remonte le fil de la vie de Henriette Théodore Markovitch, née en novembre 1907 à Paris. Muse du peintre le plus emblématique du XXe. Belle intelligente farouche volontaire hautaine entière volcanique coléreuse exaltée orgueilleuse digne cultivée snob… Les qualificatifs ne manquent pas pour l’évoquer. Et cependant, qui peut se targuer de dire qu’à part citer le si célèbre tableau de Picasso, la femme qui pleure, il ou elle connaît le personnage, sa vie, sa carrière.
Cocteau, Chagall, Giacometti, Balthus, Breton, Lacan, Éluard…
vétérinaire, plombier, architecte…
Et Picasso, à qui elle donne sa vie, son amour, qui lui vaudra sa défaite et sa légende.
Ce que j’ai aimé ?
Embarquer dans ce carnet, parcourir les adresses, retrouver les numéros et les noms parfois oubliés, suivre un parcours de vie, celui de Dora Maar, la femme, l’amante, la muse, l’artiste, la désespérée.
lire la chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2022/04/22/je-suis-le-carnet-de-dora-maar-brigitte-benkemoun/
C'est un peu comme un roman policier littéraire, un nouveau genre, non mais ça pourrait l'être. Cette histoire vraie est très intéressante car elle aide le lecteur à se projeter dnas ce monde des années folle où l'on comprend un peu cette folie qui a accompagné toutes les femmes qui ont croisé la route de Picasso. A la lecture de ce roman on plaint Dora et dans le même temps on la déteste pour son égoïsme voir son égocentrisme.
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !