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Le terrorisme n’est pas mort hélas, et Boris Savinkov, en son temps, s’en était fait l’un des théoriciens passé à la pratique puisqu’il fut le cerveau de l’assassinat du grand-duc Serge en 1905. Son journal intime décrit minutieusement la préparation d’un acte terroriste dont il cherche la justification en explorant les tréfonds de sa conscience à la manière du Raskolnikov de Dostoïevski. La finalité d’une cause justifie-t-elle les moyens? Que faire du deuxième commandement biblique “tu ne tueras point”? La nécessité d’un crime – éliminer un homme qui incarne le mal - peut-il faire de l’assassin un sauveur? Dans Le cheval blême, Savinkov écarte l’idée d’un attentat aveugle qui ferait des victimes innocentes, en particulier des enfants. On ne tue pas sans une certaine noblesse d’âme! Avec un peu d’imagination, on lui pardonnerait presque ses errements criminels. Et pour cause. Savinkov était aussi un personnage romantique qui fréquentait les artistes de Montparnasse et dont Winston Churchill lui-même a dit « qu’il a manifesté la sagesse d’un homme d’état, le talent d’un général d’armée, le courage d’un héros, l’endurance d’un martyr ». L’histoire ne dit pas combien de gins tonic Churchill avait ingurgités avant de faire cet éloge.
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