"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Margie Shannon a dix-sept ans et des envies de liberté. D’ailleurs, elle vient de trouver un emploi et pour marquer son indépendance elle ne rentre pas directement du travail chez ses parents ou sort quelquefois le soir. Margie est une jeune femme vive, sensible, intelligente et résolument optimiste. Si elle a été élevée au sein d’un couple dont les marques d’affection sont inexistantes, elle espère bien ne pas reproduire la vie de ses parents qui ont du mal à joindre les deux bouts dans cet Amérique des années 20 où les ouvriers sont soumis à une forte pression et où les femmes subissent plus qu’elles ne vivent. Mais il ne suffit pas de le vouloir et d’y croire pour y arriver. La vie, parfois, vous rattrape malgré tout.
Ce livre est un magnifique portrait de femme ou plutôt de jeune femme qui devient adulte. Margie est terriblement attachante et on se prend à espérer avec elle des jours meilleurs, les marques de tendresse et d’amour qu’elle mérite amplement tant de la part de ses parents que de Frankie, qu’elle épousera mais qui se montrera bien en deçà des rêves de Margie.
Betty Smith nous immerge complètement dans cette Amérique d’après-guerre et dans ce monde ouvrier en lutte permanente pour trouver un emploi, le conserver, faire vivre dignement sa famille et espérer pour ses enfants un destin plus flamboyant. Elle exprime à merveille les difficultés de communication entre mari et femme, entre parents et enfants, cette frustration qui habite en chacun. Il y a des pages magnifiques de descriptions de ces employés hagards qui reviennent chez eux après une journée de travail harassante et dont le corps et le regard expriment toute la lassitude et la résignation.
C’est une nouvelle fois une magnifique découverte due à Belfond Vintage d’un classique de la littérature qui mérite amplement d’être mis en lumière. Betty Smith possède une plume magnifique capable de nous emmener dans ces rues de Brooklyn et au cœur de ces familles écrasées par la nécessité de se tuer à la tâche. Mais c’est aussi un livre optimiste en ce sens que le personnage de Margie déborde d’énergie et d’espoir et qu’elle apporte une extraordinaire lumière à ce récit qui pourrait n’être que sombre. C’est à la fois très révélateur de la société américaine des années 20, où en tous les cas de la vie d’une classe sociale, et très moderne par les messages que le roman véhicule d’émancipation et de liberté. Le tout dans un style lui aussi très moderne, peut-être dû à la traduction, mais qui reflète bien le caractère volontaire de Margie.
Sublime !
Quelques mots sur l'auteure : Betty Smith naît en 1896 à Brooklyn et décède en 1972. Son premier roman publié en 1943 « le lys de Brooklyn » connaîtra un immense succès et sera adapté au cinéma puis en comédie musicale.
C'est par ce roman que je l'ai découverte, roman qui fut un énorme coup de coeur pour moi. C'est la raison pour laquelle, j'étais impatiente de découvrir celui-ci.
En 1927, la jeune Annie, tout juste 18 ans, quitte Brooklyn et sa famille pour venir retrouver son amoureux Carl. le jeune homme est étudiant en droit en seconde année dans une université d'un état du Midwest. le jour de son arrivée, les deux tourtereaux convolent en justes noces malgré la désapprobation de leurs familles respectives.
Commence alors pour le jeune couple l'apprentissage de la vie commune, les difficultés financières inhérentes à la vie d'étudiant, les petits jobs qu'il faut pouvoir trouver et assurer en dehors des heures de cours.
Annie n'est pas inscrite à l'université, elle a quitté l'école à l'âge de 14 ans pour aider sa mère à subvenir aux soins de ses frères. Mais Annie a une passion : la lecture. Elle utilisera la carte de prêt de Carl pour emprunter des ouvrages à la bibliothèque de l'université. Un monde s'ouvre devant elle, un monde dont elle va noter par écrit chacun des ressentis, des émotions qu'il lui inspire, un monde qui va peut-être l'aider à se révéler à elle-même.
Au fil des pages, Betty Smith nous dévoile l'évolution de ce tout jeune couple qui n'a pour tout bien que l'amour mutuel qu'ils se portent. Elle reprend aussi un thème qui lui est cher puisque déjà abordé dans son précédent roman : celui de l'émancipation des femmes grâce aux connaissances acquises par la lecture.
Lire « La joie du matin », c'est comme regarder un bon vieux film américain des années 30, rempli de bons sentiments, et je l'avoue, ça fait du bien !
Formidable ! J'ai pris vraiment beaucoup de plaisir à lire ce livre.
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