Si certaines sont impressionnantes et effrayantes, d'autres sont drôles et rassurantes !
Mortelle dédicace de Elly Griffiths, Traduit de l’anglais (Royaume-Uni) par Vincent Guilluy, Hugo Thriller, 2021
Shoreham, une ville balnéaire anglaise, où la vie des habitants d’une résidence pour personnes âgées s’écoule dans le calme et un soupçon d’ennui.
La mort de Peggy Smith, nonagénaire, n'aurait rien, a priori, de suspect… C'est ce que tout le monde pense jusqu'au moment où Natalka, son aide de vie, découvre que la vieille dame se sentait suivie et était considérée comme une « consultante ès meurtres » par des auteurs de romans policiers en panne d’inspiration…
Une succession de meurtres dans le milieu de l’écriture et de l’édition.
Une collaboration intéressante et pleine de rebondissement entre Edwin, un vieux gentleman, ancien producteur de télévision, Benedict, un moine défroqué devenu cafetier, Natalka, une assistante de vie ukrainienne et la lieutenant Harbinder Kaur, une policière lesbienne d’origine indienne.
Un road-trip entre Shoreham, Aberdeen et les rives du lac Baikal.
Une ambiance très littéraire, dans un contexte sobre qui rappelle les enquêtes d’Agatha Christie, met l’accent sur les remerciements des auteurs à la fin des livres et rend hommage au genre des romans policiers, même si les auteurs cités sont presque tous fictifs.
Des héros attachants, plein d’humour et de contradictions, en butte à des visions stéréotypées de la société. J’ai adoré le personnage d’Harbinder, sa manière de comparer son collège à un animal, sa façon de gérer ses soucis familiaux, sa difficulté à progresser dans sa carrière malgré ses évidentes qualités.
Du fait de l’âge d’Edwin et des phobies relationnelles de Benedict, la trame narrative souffre de petites longueurs et, parfois, d’une baisse de rythme, mais j’ai passé un excellent moment de détente avec ce roman.
Je lirai volontiers Le Journal de Claire Cassidy, le volume 1 de la série consacrée à Harbinder Kaur.
#MortelleDédicace #NetGalleyFrance #lesglosesdelapiratedespal
Mortelle dédicace, The Postsript Murders dans la version originale parue en 2020, a été publé par les éditions Hugo Thriller en 2021. Le style clair et neutre mêle sérieux et fantaisie, pour un résultat étonnant:" Comme elle s'y attendait, Miles est dans la cuisine et mange sombrement un toast. Edwin y est aussi et contemple la bouilloire comme s'il voulait qu'elle chauffe toute seule. A côté de lui, une cafetière dégage un délicieux arôme de café. Les aiguilles de la pendule sont en forme de carottes pourchassant divers légumes autour du cadran. Il est sept heures trente, un radis passé d'une carotte." (Page 323).
Construction: le roman est raconté à la troisième personne au présent: immédiateté de l'intrigue étayée par un narrateur omniscient qui délivre au lecteur tous les détails auxquels il a accès.
Fil rouge: littérature policière ( la victime collectionnait les romans policiers qu'elle possédait en très grand nombre); lectures: nombreuses allusions à des oeuvres littéraires disséminées aux quatre coins du roman: "Elle regarde la série de portes en enfilade devant elle, toutes peintes d'un vert uniforme qui parvient à jurer avec la moquette, et s'imagine que derrière chaque porte il y a une réalité différente: une planète couverte de glace, un royaume des ombres, un monde fait entièrement de livres de bibliothèque. Ce doit être parce qu'elle a lu Le Neveu du Magicien à un âge où elle était encore impressionnable." (Page 59).
Thème: détectives amateurs/police =>Cohabitation parfois burlesque qui donne tout son sel au roman: "Après le déjeuner, les détectives amateurs vont s'asseoir dans le hall en essayant de réfléchir aux mobiles et aux moyens. Les vrais policiers les surveillent lugubrement depuis une table voisine." (Page 304).
Peggy Smith, 90 ans, est retrouvée morte dans son fauteuil favori, installée devant la baie vitrée d'où elle observait les oiseaux, pas son aide de vie, la jeune Natalka. Quoi de plus normal. Peggy était très âgée. Et tout le monde sait qu'à cet âge, la faucheuse peut arriver à n'importe quel moment, sans crier gare.
Alors qu'elle range les affaires et les nombreux livres de la défunte, Natalka découvre que la vieille dame est citée dans de très nombreux romans policiers. Curieux...Et que signifie cette carte de visite sur laquelle est inscrite la mention: "Peggy Smith, consultante ès meurtres"? La jeune femme comprend que Peggy avait pour habitude d'aider les auteurs de polars en panne d'inspiration pour faire disparaître leurs personnages...Et qu'elle se sentait suivie.
Il n'en faut pas plus à Natalka pour imaginer le pire scénario. Elle convainc Edwin et Benedict, amis de Peggy, de mener leur propre enquête sous la lointaine et réticente collaboration du lieutenant Harbinder.
Leurs pérégrinations soulèvent plus de questions que de réponses: Pourquoi Nigel, fils unique de Peggy, semble-t-il si empressé de se débarrasser des livres de sa mère? Que signifient les mots "On vient vous chercher" inscrits sur une carte postale glissée dans le livre que la vieille était en train de lire lorsqu'elle est morte? Qui sont les deux hommes dans la Ford Fiesta blanche qui semblent les suivre?
C'est alors que l'auteur de romans policiers Dex Challoner, ami de Peggy, est retrouvé mort, abattu d'une balle dans la tête. Et si Natalka avait raison? Et si Peggy, qui se sentait surveillée, considérée comme un témoin gênant ( n'oublions pas qu'elle passait de nombreuses heures devant sa fenêtre à observer les allées et venues) avait elle aussi été assassinée?
Mortelle Dédicace est un roman policier original par bien des aspects: le trio d'enquêteurs amateurs dont la route croise celle du lieutenant Harbinder et de son co-équipier Neil; la personnalité de la victime et sa mission littéraire; le lieu: une petite station balnéaire sans prétention, engoncée dans sa quiétude des bords de mer...Et puis, le petit grain de fantaisie, la petite touche spéciale aux romanciers britanniques qui donne au roman des couleurs chatoyantes bien qu'il s'agisse d'une enquête criminelle. Jamais l'auteur ne sombre dans le sordide ou le macabre. Tout le roman est centré autour de l'enquête et de sa résolution, explorant les différents moyens de parvenir à faire éclater la vérité et à démasquer le criminel.
Le +: Les dialogues savoureux, l'humour qui apparaît au fil des pages à des moments parfois inattendus, désarçonnant le lecteur. Mais quel lecteur de polars n'aime pas être parfois gentiment chahuté par l'auteur? :"-Comment vas-tu Harbinder? Toujours dans la police? Non, les menottes que j'ai à la ceinture, c'est parce que j'ai perdu un pari! Voilà ce qu'elle voudrait répondre." (Page 26)..."Techniciens en identification criminelle, traduit mentalement Benedict. Il l'a lu dans des programmes télé. Il doit réprimer un frisson d'excitation. C'est du sérieux, se dit-il. Mais il ne peut pas nier que c'est la chose la plus passionnante qui lui soit arrivée depuis la fois où frère Giles a oublié la doxologie lors des matines." (Page 67)..."Benedict se réveille tôt en se demandant pourquoi il y a un train qui traverse la chambre. Et puis, il prend conscience que c'est Edwin, allongé à deux mètres de lui, qui ronfle bruyamment." (Page 189)...
Passionnant, addictif, drôle. Rien à ajouter...
Je découvre la lieutenante Harbinder Kaur dans un honorable et sympathique polar autour des polars, des auteurs et des salons de Brighton et Aberdeen.
J’ai appris, après avoir fini le roman que, c’était le second avec Harbinder mais cette fois-ci elle partage le haut de l’affiche avec trois autres personnages, qui, je l’espère feront partie des prochains livres !
Peggy, 90 ans est morte mais sa mort semble suspecte à sa jeune aide à domicile Natalka qui entraine dans ses recherches Edwin, voisin et ami au foyer logement et Benedict, qui vend des cafés près de la plage, chez qui ils ont l’habitude de se rendre. Un auteur l’appelait “la consultante en meurtres”, elle qui en aidait quelques-uns en mal d'inspiration criminelle. Suivent des meurtres ou morts étranges et plein de questions qui les mènent en Ecosse.
Un quatuor pas banal avec Harbinder d’origine hindou et lesbienne ; Natalka, ukrainienne ; Benedict, moine défroqué et Edwin retraité de la BBC et homosexuel. Ils forment une équipe éminemment sympathique que j’ai aimé suivre dans leur enquête, chacun avec sa personnalité et ses particularités qu’ils se doivent d’accepter pour cause de cohabitation et ça donne quelques moments qui font sourire !
Quelques longueurs ont un peu tempéré mon entrain mais heureusement l’intrigue est suffisamment embrouillée pour maintenir l’intérêt jusqu’au bout. Chaque chapitre est consacré à un des personnages principaux ce qui rend la lecture plus facile parce qu’en définitive on en croise du monde !
Tout à fait le genre de lecture que je suis capable d’apprécier pour l’instant et j’espère qu’il y en aura d’autres à suivre, j’apprécierais de voir l’évolution des relations du quatuor.
#MortelleDédicace #NetGalleyFrance
Quoi de plus normal pour une dame de quatre-vingt-dix ans que de mourir paisiblement dans son fauteuil préféré, en regardant la mer par sa baie vitrée ? Peggy Smith s’est éteinte ainsi, son cœur a simplement cesser de battre. Pourtant, son aide de vie, l’Ukrainienne Natalka, n’est pas convaincue. C’est elle qui a découvert le corps et elle suspecte un meurtre. Peggy se croyait surveillée, elle avait reçu une carte anonyme qui disait : ‘’On vient vous chercher’’ et, de plus, ses cartes de visite stipulaient ‘’consultante ès meurtres’’. En fouillant ses affaires, Natalka découvre que de nombreux auteurs de polars mentionnaient Peggy dans leurs remerciements. Convaincue que quelqu’un a tué la vieille dame, l’aide de vie décide de prévenir la police et d’enquêter de son côté, entraînant avec elle deux amis de Peggy : Edwin, son voisin, quatre-vingts ans, journaliste de la BBC à la retraite et Benedict, ancien moine et désormais tenancier du Coffee Shack le café en face de Seaview Court, la résidence médicalisée de Peggy. Et, quand un individu armé débarque dans l’appartement de la morte et vole un livre, l’inspecteur Harbinder Kaur prend l’affaire au sérieux et ouvre une enquête officielle.
Deuxième opus des enquêtes d’Harbinder Kaur, ‘’la policière sikh, lesbienne et qui vit encore chez ses parents à trente-cinq ans’’ mais elle se fait voler la vedette par un trio d’amateurs mal assortis composé d’une aide à domicile ukrainienne, belle et blonde, d’un retraité de la BBC octogénaire et gay et d’un ancien moine qui a quitté les ordres pour ouvrir un café et trouver l’amour.
Elly Griffiths utilise les mêmes ingrédients que dans Le journal de Claire Cassidy, à savoir :
- Une enquête qui touche à la littérature, ici, les romans policiers
- Une petite virée en Ecosse, ici, un salon littéraire à Aberdeen
- Des personnages attachants, ici, le fameux trio
- Harbinder qui se lit d’amitié avec les personnages secondaires
- La présence de chiens
On mélange savamment le tout et on obtient un cosy mystery qui se lit tout seul. On navigue entre les fausses pistes, les indices littéraires, les rencontres avec des auteurs de polars, les bloggeuses, les séances de dédicaces. Franchement sympathique même s’il n’y a plus l’effet de surprise du premier tome.
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