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--- Encore un roman auto-édité ? ---
Après le tome 2 de Zilwa, je poursuis ma session de rattrapage avec ce roman auto-édité que l’auteure a eu la gentillesse de m’envoyer en mai 2021. Il s’agit d’un recueil de 4 nouvelles qui met en scène des vampires. Or, vous l’ignorez peut-être, mais j’aime me plonger de temps à autre dans un récit vampirique (excepté ceux catégorisés bit-lit).
Bref, j’étais curieuse de me lancer dans cette lecture, d’autant que les nouvelles sont liées les unes aux autres. C’est donc une fresque globale que propose Éloïse Berrodier, nous permettant de remonter le temps pour mieux comprendre ses héros et de découvrir les mêmes événements de points de vue différents.
--- Un véritable talent pour l’écriture ---
Si vous me suivez depuis un moment, vous connaissez mes réserves quant à la qualité des textes en auto-édition. Souvent, je n’accroche pas au style, grimace devant un nombre important de fautes d’orthographe et corrige malgré moi les erreurs de syntaxe.
Ce ne fut pas le cas dans Quand s’abat la nuit ! Certes, il y a bien une ou deux fautes qui traînent par-ci par-là, mais ce n’est pas cela qui a retenu mon attention. Au contraire, la plume d’Éloïse Berrodier m’a véritablement emportée. Le texte est fluide, sans lourdeurs ni formulations étranges. Franchement, un grand bravo !
--- Vampire et romance, deux éléments indissociables ? ---
Voilà un classique que je m’attendais à retrouver. Le hic ? Il y a plus de romance que de vampire, selon moi. Éloïse Berrodier réutilise d’ailleurs le concept des âmes sœurs, ce qui ne me dérange pas en soi, mais malheureusement je ne l’ai pas trouvé assez exploité.
De plus, la figure du vampire n’est pas telle que je l’attendais. J’apprécie les créatures tiraillées entre la soif de sang et la puissance de leurs sentiments, perdues entre bestialité nouvelle et humanité persistante. En d’autres termes, j’aime lorsque leur raison ne tient plus qu’à un fil.
Or, dans Quand s’abat la nuit, les personnages font presque toujours les bons choix. Ils acceptent très vite leur condition et s’adaptent facilement à leur existence nocturne. Si l’on excepte Yeraz, ils ne sont pas non plus confrontés à des dilemmes moraux.
En vérité, ce n’est pas dans ce sens que l’auteure a souhaité développer ses héros. Elle a ainsi privilégié des thématiques plus sensibles, plus actuelles, telles que l’homosexualité, la transidentité et les droits des femmes. Des pistes originales auxquelles je n’ai hélas pas adhéré, tout simplement parce que mes attentes étaient autres.
--- Mon avis détaillé pour chaque nouvelle ---
1. Brûlée par le souffle nocturne
Dans cette nouvelle, Lassia mène une double vie. La journée elle est étudiante, la nuit elle est donneuse de sang. Chef de son clan, Arev est le seul à profiter de ses services, mais il le lui rend bien. Tous deux entretiennent une relation ambiguë où le plaisir entre sexe et hémoglobine prédomine. Mais le retour au manoir de Yeraz, le frère jumeau d’Arev, est le signe d’un grand changement…
Si je ne devais retenir qu’une seule nouvelle de ce recueil, ce serait celle-ci. Déjà parce que c’est la seule qui se déroule à notre époque, les autres se situant entre la fin du 19e siècle et le début du 20e (je ne suis pas une grande adepte des récits historiques). Ensuite, parce qu’elle est typiquement… vampirique. Non, je n’en dirai pas plus, si ce n’est que les violences décrites pourraient heurter les plus sensibles.
Seule ombre au tableau : un virage plutôt brutal dans l’intrigue qui manque selon moi d’explications.
2. Chuchoter à l’oreille de la lune
Cette fois, l’auteure remonte le temps afin de nous conter l’histoire de Yeraz, poète inconscient du sort qui l’attend. Sa bonté naturelle le pousse à secourir Jade, une jeune femme en fuite. Si cette dernière apprécie son geste, elle paraît toutefois plus intéressée par son frère Arev.
Bien qu’intrigante, cette nouvelle m’a semblé longue. En effet, pas de vampire avant la fin ! Éloïse Berrodier raconte l’existence paisible (ou presque) d’un poète dont la seule préoccupation est de trouver l’inspiration. Pas vraiment mon style, mais le dénouement a su retenir mon attention.
3. Interlude – Le goût fruité de la nuit
Dans cette courte nouvelle, nous retrouvons un Arev en proie à la solitude. Toujours humain, il se lie d’amitié avec Mirabelle, une prostituée au caractère bien trempé. Lorsque celle-ci lui révèle être en danger, il n’a d’autre choix que de la cacher au manoir. Pour le meilleur et pour le pire !
Même si l’idée sur laquelle repose l’histoire est intéressante, cette nouvelle me laisse dubitative. En fait, je n’ai pas apprécié le personnage de Mirabelle, dont j’ai trouvé la personnalité forcée, ni adhéré à la relation qu’elle entretient avec Arev. Ils viennent de deux mondes opposés, pourtant ils parviennent à tisser des liens très – trop ? – rapidement. Dommage !
4. Le sang que crache le soleil
Arev et Yeraz tentent ici d’accepter leur condition de vampire. Si le premier y arrive sans trop de problèmes, le second répugne à tuer pour se nourrir. Bien qu’affaibli, il rêve de quitter le manoir pour d’autres horizons, mais la peur de ne pouvoir s’abriter du soleil le retient. Or, ce n’est pas la seule menace qui plane sur les deux frères…
Ce fut une nouvelle intéressante. En plus d’éclaircir les zones d’ombres dans le passé d’Arev – probablement mon personnage préféré -, elle explique de quelle manière il est devenu le chef de son clan. Un rôle de première importance, car d’autres vampires sont sur le point de les attaquer.
Seul bémol : divers éléments viennent parasiter l’intrigue principale. Enfin, c’est ainsi que je vois les choses. D’autres lecteurs seraient probablement d’un avis différent, puisque ces thématiques sont à la fois actuelles et originales pour un récit vampirique.
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