"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un bon polar lu ces derniers jours que je recommande pour les adeptes du genre et ceux qui sont dans la découverte comme moi.
"Le suicidé du périph"" de Bernard Boudeau.
Il nous plonge dans une enquête actuelle en France,en Suisse et aux Etats-Unis avec une partie des indices,des faits,des documents qui sont en rapport direct avec la guerre de Sécession,plus de cent ans en arrière donc mais qui menacent d'avoir des incidences sur l'Histoire présente du pays.
On trouve des détails narratifs intéressants et essentiels pour l'intrigue sur ces années de guerre civile.Ils viennent étoffer une trame diffuse,dont les rebondissements inattendus n'entachent pas la cohérence car il y a un fil conducteur discret qui se tisse avec les événements et dont on prend conscience tout au long de la lecture.
Le personnage principal,Jean-Paul Gontier,est un véritable caméléon qui adapte ses comportements aux situations et qui peut passer du père de famille modèle à l'enquêteur prêt à tout ou presque pour aller au bout de ce qu'il a entrepris...
Et survivre.
Car il a affaire à des individus influents, en lien avec des mouvements dangereux, dont les sbires n'ont pas d'états d'âme.
Par conséquent,il nous entraîne dans une aventure dont le rythme va crescendo,aussi bien intellectuellement avec les analyses de documents énigmatiques et ruses informatiques que physiquement, grâce aux poursuites et aux inévitables confrontations qui laissent des blessures...
Et des morts.
L'ambiguïté de certains personnages qui entourent le principal est efficacement maintenue ce qui ajoute évidemment une part de suspense.
Bref,un bon moment de lecture et je suis ravie d'avoir reçu ce livre des Editions In Octavo suite au petit concours.
Il ne me reste plus qu'à lire "Les mâchoires du passé" et "Méfie-toi d'Assia",d'autant plus que dans "Le suicidé du périph",quelques détails intrigants y font allusion.
J'ai eu un tout petit peu de mal à entrer dans le livre parce que déboulent des noms et des situations directement liés au tome précédent des enquêtes du commandant JP Gontier. Même le statut du narrateur, JP Gontier n'est pas clair, on ne sait à quel titre il intervient ! Mais finalement, tout rentre très vite dans l'ordre et c'est avec un plaisir grandissant que j'ai lu les 420 pages de ce polar très réussi. Si tous les indices du départ ne sont pas dévoilés (tant mieux, ça me permettra de lire les aventures antérieures de JP Gontier sans que le suspense ne soit défloré), le principal, ce qui permet la bonne compréhension de cet épisode se dévoile petit à petit.
Amateurs d'enquêtes classiques, minutieuses, précises dans lesquelles le moindre détail a de la valeur, vous serez comblés. Dans la première partie, celle qui consiste à rechercher une personne disparue, JP Gontier suit toutes les pistes, va d'informateur en informateur, de rixes en discussions, de dialogues de sourds en menaces. Dans la seconde partie, celle qui concerne l'intelligence économique, le vrai métier du héros, on apprend plein de trucs sur les méthodes des entreprises pour discréditer un concurrent, pour le disqualifier et prendre de l'avance sur lui. Là encore, l'enquêteur doit faire preuve de discrétion, d'initiatives, de flair et d'obstination. La technique est la même que pour une recherche de personne : essayer toutes les pistes, même la plus insignifiante au départ.
D'habitude, dans un polar, on suit deux histoires en parallèle qui se rejoignent à la fin du livre, deux visions d'une même histoire souvent. Là, plus original, c'est la même personne qui mène deux enquêtes totalement opposées qui doivent normalement avoir des points communs ; franchement, ces points communs sont loin d'être évidents lorsque débute la seconde partie.
"Dans sa conversation, sa femme lui conseillait d'abandonner l'enquête basque. Elle lui disait que, s'il avait le sentiment de perdre son temps il valait mieux qu'il abandonne. [...] L'enquête sur les nouvelles technologies serait arrivée à point nommé pour lui donner le prétexte de laisser tomber Haritz.
- Et de quelles technologies s'occupe ce cher détective ?
- Un fil... [...] un croisement, une greffe entre une araignée et un plant de coton.
- Effectivement, c'est loin des préoccupations de Nathalie Ossaty, un croisement entre une araignée et un plant de coton." (p.280/281)
Polar très bien mené, maîtrisé. Ça ne va pas à cent à l'heure, mais la tension est palpable dès le début et augmente au fur et à mesure des pages qu'on ne lâche plus. Même le passage d'un pays à l'autre, d'une enquête à l'autre ne la fait point retomber. Une ballade entre le Pays Basque et les États-Unis, plus particulièrement la Californie et le Nevada, le lac Tahoe (déjà présent dans un autre excellent polar Tahoe l'enlèvement de Todd Borg)
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