"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
J'attire votre regard sur la maison d'édition belge Anspach, fondée en 2017 par Nicolas Anspach. Habituée aux financements participatifs sur Ulule, la maison Anspach réédite des albums célèbres comme L'oeil du Chasseur ou Plagiat mais publie aussi des romans graphiques originaux comme L'année Zéro ou La mare. Deux albums sortent en ce mois de novembre:
Maison du Peuple 65, Patrick Weber et Baudoin Deville avec Bérengère Marquebreucq.
La sixième aventure de la journaliste Kathleen Van Overstraeten la mène de Venise à Bruxelles pour une enquête autour de la destruction dans les années 60 des lieux mythiques de Bruxelles au profit des promoteurs immobiliers. Et en particulier de la maison du peuple, œuvre au style Art nouveau, de l'architecte Victor Horta. Un opposant au projet est assassiné, Kathleen mène l'enquête...
Spa 1906, Patrick Weber, Olivier Wozniak
Il se passe des choses étranges dans la cossue station thermale de Spa en pleine Belle époque. Plus habituée aux têtes couronnées qu'aux cadavres, il faut faire appel au commissaire Hendrikus Ansor dont il s'agit de la deuxième aventure après Ostende 1905. Il a fort affaire avec un maître chanteur qui met à mal les notables locaux jusqu'à la Couronne belge !
En pleine campagne "Lisez-vous le belge" (du 1 au 30 novembre), s'il y a bien deux albums qui fleurent bon la Belgique, ce sont ceux-là ! Deux enquêtes prenantes avec deux personnages attachants, deux beaux dessins très "ligne claire" et deux récits complets enrichis par un dossier historique intéressant.
Alors, lisez-vous le belge ?
1961, Kathleen Van Overstraeten, hôtesse de l’air à la Sabena (compagnie aérienne belge) rentre d’un séjour dans le Sud de la France en compagnie de son époux Gérard. Pour retourner en Belgique, ils vont prendre le train de nuit auto-couchette pour mettre leur Simca sur le train.
Alors que Kath se promène dans les couloirs du train, elle fait la connaissance d’une jeune femme qui semble apeurée. Celle-ci se présente, Annelore Schmidt, violoniste allemande qui rêve de participer au prestigieux concours musical Reine Elisabeth (reine des Belges de 1909 à 1934).
Kath lui propose donc de la rejoindre au wagon restaurant, afin de faire plus ample connaissance.
Alors que le premier service est sonné et que les voyageurs se sont vêtus à cet égard, le train s’arrête brutalement, le signal d’alarme ayant été activé.
C’est alors que Kath s’aperçoit que son invitée a disparu, laissant dans son compartiment ce qu’elle a de plus précieux, son violon.
Ni une ni deux, elle s’en empare et décide de le lui rendre à l’adresse mentionnée à l’intérieur de l’étui de l’instrument : Prenzlauer Allee 7, Berlin.
Ce que Kath ne sait pas encore, c’est que ce lieu est situé à Berlin-est et que, depuis la nuit du 12 au 13 août, le Mur empêche les passages entre les deux côtés de la ville.
Mais, il faut toujours se méfier de l’eau qui dort et en particulier d’une jeune hôtesse de l’air, a priori inoffensive, toujours tirée à quatre épingles. Celle-ci pourrait se révéler être une intrépide espionne prête à tout pour mener à bien sa mission.
Avec cet album, signé Patrick Weber et Baudouin (un prénom de roi) Deville, c’est une plongée dans un univers où le statut de la femme n’a plus rien à voir avec celui d’aujourd’hui.
Mais c’est également le retour dans un contexte historique politiquement très chargé.
Ainsi, le récit montre les techniques élaborées par les deux blocs pour acquérir un avantage sur son ennemi juré.
Un exemple, l’opération Romeo mise en place par la RDA et basée sur la séduction de jeunes femmes de l’Ouest par des agents de l’Est. Tous les coups étaient en effet permis, sur cet échiquier politique.
Le dossier documentaire de fin nous en apporte les preuves.
Mon premier tome de cette série. J'ai beaucoup aimé suivre cette jeune femme au caractère affirmé dans le Berlin tout fraichement séparé en deux. Les dessins sont réalistes, l'histoire passionnante. j'ai bien aimé également le dossier historique de la fin.. J'ai très envie de lire les autres tomes!
Déjà le 5ème épisode de cette jolie série historique dans laquelle on retrouve l'ancienne hôtesse de l'expo 58, Kathleen qui a vraiment le don de se retrouver dans des situations délicates et qui est particulièrement douée pour résoudre des enquêtes complexes.
Kathleen rentre de vacances en train auto-couchettes, oui oui vous avez bien lu, il fut un temps où en Belgique on pouvait prendre un train couchette super confortable, le vrai début des vacances, la voiture embarquait et une fois sur place cela permettait plus de souplesse et de confort. Cette petite parenthèse, une des raisons pour laquelle j'adore cette série, on retrouve des détails historiques ayant existé par le passé dans notre pays.
Retour à l'histoire, dans le train du retour, Kathleen va rencontrer une jeune femme mystérieuse apeurée, une musicienne allemande qui rêve de passer une audition pour le concours Reine Elisabeth. Cette jeune femme disparait mystérieusement du train laissant son violon. Il n'en faut pas plus à Kathleen pour se mettre en tête de retrouver cette femme et de lui apporter son aide.
Cela va l'emmener à Berlin en 1961, mais à l'époque l'Allemagne est séparée en deux par le mur, elle doit absolument se rendre à Berlin Est. Nous voici entraînés dans une affaire d'espionnage.
Un album très rèussi comme à l'habitude. Le trait ligne claire de Baudouin Deville me plait énormément. Pour le scénario c'est Patrick Weber qui nous fait découvrir un nouveau pan de l'histoire. Ce duo fonctionne à merveille, il est complété par Bérengère Marquebreucq pour la mise en lumière.
Un des atouts de cette série est qu'à la fin de chaque album , un petit cahier historique met en lumière les éléments historiques. C'est vraiment intéressant et chaque fois plaisir garanti.
Ma note : 9/10
https://nathavh49.blogspot.com/2023/11/berlin-61-patrick-weber-baudouin.html
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