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Les jours passent entre les études d’architecture et les soirées de beuverie entre copains, dans leurs repaires nocturnes. Mais Fleure vient changer la donne. La jeune femme émeut le coeur de fêtard de Victor, prêt à modifier ses habitudes pour séduire sa belle. L’amour sera t-il suffisant pour que ces deux-là parviennent à trouver le juste équilibre nécessaire à une vie commune ?
Cette histoire d’une passion profonde frappe dès les premières lignes par la richesse de l’écriture, et originale et flamboyante. Le lexique, les expressions rendent hommage au terroir mais subliment aussi la simplicité d’un thème qui lui n’a rien de nouveau …
C’est très beau, très sombre aussi malgré tout, mais ce premier roman est de ceux qui accrochent l’attention et incitent à ne pas perdre de vue un auteur aussi talentueux.
252 pages Robert Laffont 29 août 2024
C'est l'histoire de Victor et Fleure, deux étudiants aux personnalités et modes de vie diamétralement opposés qui vont se retrouver sur le même chemin et à partir duquel une relation amoureuse va naître. Au départ, c'est la passion. Malgré les soirées de débauche, où Victor s'enivre et se drogue avec ses amis Léopold et Jules, Fleure reste. Malgré les changements d'humeur de Victor. Malgré ses remarques blessantes et cassantes. Fleure reste parce que lorsqu'elle se retrouve seule avec Victor, elle pense être au paradis. C'est vrai qu'il n'a pas la même attitude seul qu'avec ses amis où il fait le chef. On voit bien qu'il a une influence sur eux, qu'ils l'admirent d'une certaine façon.
Puis, la passion diminue. Alors que la flamme s'amincit, le feu en Victor brûle plus fort. C'est la descente aux enfers pour Fleure.
Oui, Victor est exécrable. Est-ce une raison pour détester le roman ? Je ne pense pas. C'est justement parce que l'auteur suscite en nous de fortes réactions et émotions que le roman est une réussite à mes yeux.
Au début, on se dit que Victor est un jeune homme imbu de sa personne, obsédé par l'image qu'il renvoie aux autres. Un homme de la nuit qui cède en permanence aux vices. le portait n'est pas flatteur, mais on ne se dit pas qu'il est dangereux.
En face, Fleure est une jeune femme ordinaire. Sérieuse et studieuse comme elle est, elle réussit son concours de professeur des écoles. Une petite ambition pour Victor qui rêve de devenir un architecte de renommée et de gérer de grands travaux sur Paris.
L'orage se profile au loin, mais tous les deux l'ignorent. Ils ne communiquent pas, ou du moins pas sur ce qui pourrait déplaire à l'autre. Puis, ce n'est pas grand-chose. Ce n'est que passager. Ça ira mieux, un jour. On y croit désespérément.
Fleure ronge son frein, tait ses inquiétudes, mais aussi ses maux et ceux de Victor qu'il lui inflige de plus en plus fréquemment. On se demande comment elle a pu tomber amoureuse d'un homme comme lui, mais la jeune femme a eu très peu de relations et elle était dans la demande, dans le besoin. Il était alors très facile pour Victor de la séduire.
L'auteur partage les points de vue des deux personnages et parvient ainsi à nous montrer deux réalités qui co-existent et s'anéantissent. le lecteur est partagé entre l'amour aveugle et la dévotion de Fleur et le mépris et l'indifférence grandissants de Victor.
On finit par s'interroger sur l'amour de Victor. Aime-t-il réellement Fleure ? Peut-on appeler ça de l'amour ?
Le véritable portrait de Victor se dévoile pas à pas. le portait d'un homme irrationnel, pernicieux, paranoïaque et inconscient. Et c'est ça qui nous glace le sang, qui nous terrifie. Impuissant, effrayé, on suit la chute de cet homme qui est dans le déni. On craint qu'il entraîne les autres dans sa chute. Cette simple amourette se transforme en un thriller.
Voilà pourquoi ce premier roman d'Arthur Dayras est une réussite à mes yeux. Grâce à sa plume qui rappelle à quel point la langue française est si belle. Grâce à la psychologie des personnages qu'il parvient à décrire et à développer à tel point que l'on se croirait dans leur tête. Cela en devient terrifiant, oppressant, on veut en sortir. Grâce à ce réalisme et cette dure réalité si justement dépeinte. Car, Fleure représente toutes ces femmes qui se retrouvent sous l'emprise d'hommes comme Victor. Seules, isolées, avec un immense besoin d'amour.
Premier roman à l’histoire intéressante : un jeune couple où beaucoup de choses les opposent.
Le souci est que : si cet ouvrage se lit bien, il n’est pas palpitant … même si Victor est quand même très particulier et parfois complètement à la rue !
Certes, l’écriture est agréable, mais il m’a manqué quelque chose.
Toutefois, la fin (forte) rattrape bien l’ensemble.
… ou anatomie d’une histoire d’amour.
Victor, étudiant en architecture à Lille brûle sa jeunesse dans les estaminets de la ville du Nord où l’alcool coule à flots. Il oscille entre oisiveté et envie de réussite, plus inspiré par les soirées étudiantes que par les bancs de la bibliothèque universitaire. C’est pourtant là qu’il rencontre Fleure, élève institutrice. Tout les oppose mais à ses côtés il entrevoit une forme d’apaisement. Mais la passion résiste rarement à l’épreuve du temps, et le naturel volage et violent de Victor a tôt fait de reprendre le dessus. Ou quand le pire prend le pas sur le meilleur.
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« Vie et mort d’un couple » pourrait être le sous-titre de ce beau roman. Une histoire simple et banale, comme il en existe tant, et pourtant rien n’est banal dans ce roman. La langue en premier lieu. Elle est absolument bluffante. Dès les premières pages elle m’a éblouie par sa richesse, me faisant relever des dizaines de phrases. Une écriture très travaillée et pourtant très fluide d’une justesse remarquable. Ce roman, c’est une ambiance aussi. Je ne connais pas Lille mais pourtant j’ai eu le sentiment de la traverser de part en part. Ses places, ses briques, son ciel gris et son ambiance joyeuse, ses matins frais et brumeux, ses soirées où les fêtes débordent sur les trottoirs délavés par un crachin persistant. C’est enfin et surtout la dissection au scalpel de l’histoire de Victor et Fleure. De l’aveuglement des débuts, qui écarte d’un geste les doutes sur l’autre, à la prise de conscience de la distance qui s’installe, des concessions naturelles à l’éloignement progressif, rarement j’ai lu description plus réaliste de ce qui se joue dans la mécanique d’une histoire de vie à deux. J’ai aimé cette clairvoyance de l’auteur, aussi juste quand il s’attarde sur le regard masculin que quand il se penche sur le point de vue féminin. Une acuité remarquable qui, en semant des pointes de doute laisse très tôt entrevoir une issue funeste. Quant au final il m’a laissée sans voix, le cœur retourné et moi qui suis exigeante avec les fins de roman, je peux vous dire que celle-ci est juste incroyable.
Gros coup de cœur pour ce premier roman d’une grande puissance. Il porte un regard éclairant sur la naissance de la violence et c’est sacrément remuant.
Il sort demain, 29 août, et je vous conseille de ne pas le manquer
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