Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
La Bibliothécaire d'Auschwitz d’Antonio G. Iturbe, Traduit de l'espagnol par Myriam Chirousse, lu par Ana Piévic, Audible Studios 2021 (1ère édition : Flammarion, 2020)
Dita Kraus était juive, née à Prague en 1929, déportée à 14 ans à Auschwitz. Dans le camp de la mort nazi, Fredy Hirsch, un éducateur juif, lui propose de conserver les huit précieux volumes que les prisonniers ont réussi à dissimuler aux gardiens du camp. Au péril de sa vie, Dita cache et protège ce trésor, devenant la bibliothécaire d’Auschwitz, en prenant soin de le transmettre aux individus déportés, jeunes ou moins jeunes, professeurs et élèves de classes clandestines.
Ce livre raconte son histoire, celle d’une passeuse de savoir, un parcours individuel de déportée puis rescapée de la Shoah, puis de victime des soviétiques quand elle tente de refaire sa vie à Prague à la libération, un itinéraire singulier pris dans le tumulte de l’Histoire depuis le ghetto de Terezín jusqu’aux kibboutz d'Israël.
Antonio González Iturbe est romancier et journaliste. Il a fait un réel travail de recherche pour ce livre, avec de nombreux échanges avec la principale intéressée.
C’est bien écrit, documenté, captivant, immersif, réflexif. Qu’aurions-nous fait à la place de Dita ? Que nous inspire la lecture d ‘une telle histoire aujourd’hui, en pleine guerre entre Israël et Gaza… ?
Le parcours est exemplaire, les différents protagonistes campés avec talent… Rien à redire : un excellente biographie romancée, une biographie didactique sur le quotidien des déportés…
Une version audio très bien lue, agréable à écouter, bouleversante.
Une ode à la lecture et à ses bienfaits.
Mais, je m’interroge sur le pourquoi d’un tel projet, alors que Dita Kraus a déjà écrit son propre livre pour raconter son histoire et que les deux ouvrages ont été publiés la même année… La démarche peut surprendre, en effet.
#lesglosesdelapiratedespal
La bibliothécaire d’Auschwitz d’Antonio G.Iturbe
Dita est une des nombreuses victimes du régime nazi. En 1939 les nazis occupent la Tchécoslovaquie et persécutent les juifs. En 1942, Dita qui a alors 13 ans est au ghetto de Theresienstadt. Puis, plus tard avec ses parents à Auschwitz, où son père Dr. Hans Polach décédera le 05 février 1944. Elle sera avec sa mère Liesl envoyée au camp de concentration de Bergen-Belsen. Sa mère le 29 juin 1945, n’y survivra pas succombant à une épidémie de Typhus alors que le camp avait été libéré par l’armée anglaise et que son rapatriement a été retardé de deux mois. C’est son histoire que je vous invite à lire dans ce livre la bibliothécaire d’Auschwitz de G. Iturbe. A quatorze ans dans ce camp de concentration d’Auschwitz, Dita, tente malgré l’horreur de trouver un semblant de normalité. Quand Fredy Hirsch, éducateur juif lui propose de conserver, alors que cela est strictement interdit et condamner de mort, huit précieux volumes que les prisonniers ont réussi à dissimuler aux gardiens. Elle devient ainsi la bibliothécaire d’Auschwitz. Ce livre est un document remarquable sur la survie dans ce camp et un témoignage sur le courage de cette jeune fille qui dans les conditions dantesques ou elle fût immergée, a accompli avec un héroïsme que je vous laisserai découvrir, cette tâche qui parait utopique, celle de permettre à des adultes puis à des enfants d’apprendre aussi bien la géographie que la géométrie les mathématiques et d’entendre via des « livres vivants » l’histoire d’Edmond Dantes d’Alexandre Dumas, entre autres. L’on ne sort pas indemne de ce roman. J’ai encore en tête que lors de l’arrivée des trains en provenance de tous les pays, l’on triait les personnes hommes, femmes enfants, conduisant les uns immédiatement vers les chambres à gaz ou le Zyklon B (produit par le consortium Bayer qui a racheté Mosanto) et les autres vers le tatoueur et les baraquements ou ils étaient entassés, avant qu’ils rejoignent les travaux qui leur étaient assignés. Dans le camp d’Auschwitz un baraquement spécial LE BLOC 31 est un lieu familial mis en place par les SS pour tromper les instances de la Croix rouge, si celles-ci venaient visiter le camp et ainsi leur cacher le fait qu’Auschwitz était un site de génocide. Dans ce bloc 31 dirigé par Freddy Hirsch par petit groupe selon leur âge les enfants recevaient des cours secrets et improvisés, chantaient et comme le disait dans un interview Dita Kraus, « Alors qu'ils avaient faim, aucun des enfants n'est mort de malnutrition en allant à l'école. Ils avaient trouvé un semblant d'oasis ». Dans ce lieu Freddy Hirsch ordonné que les enfants soient lavés. La propreté et l’hygiène étaient essentielles. Freddy Hirsch éducateur sportif est mort à Auschwitz, dans des circonstances troublantes, alors qu’il avait été invité par la Résistance à prendre la tête du soulèvement de ce camp, après avoir appris la mort de milliers de personnes, vous le lirez. Trois mois après cette expérience de bloc familial, et alors que la Croix rouge avait visité un autre camp, tous les enfants ont été chargés dans des camions puis gazés dans la nuit. Les autorités du camp ayant décidé la fermeture immédiate de B31. « Ça valait la peine. Rien n'a été vain. Vous souvenez-vous comment ils riaient ? Vous souvenez-vous à quel point ils avaient les yeux écarquillés lorsqu'ils chantaient « Alouette » ou écoutaient les histoires des livres vivants ? Vous souvenez-vous comment ils sautaient de joie lorsque nous mettions un demi-biscuit dans leurs bols ? Et l'excitation avec laquelle ils préparaient leurs pièces ? Ils étaient heureux… » Je vous parlais des phrases qui resteront dans ma mémoire : « Dans la nuit du 8 mars 1944, 3792 prisonniers en provenance du camp familial BIIb furent gazés puis incinérés dans le crématoire III d’Auschwitz-Birkenau comme tous les six mois, pour faire de la place aux arrivants, ou une sélection mortifère était opérée par le Dr Mengele et les responsables du camp. Dans ce livre la bibliothécaire d’Auschwitz, vous serez en présence de Rudi Rosenberg qui s’est évadé d’Auschwitz et qui s’empressa de rédiger un premier rapport pour les dirigeants juifs de la ville de Zilina pour dire ce qu’il arrivait réellement aux déportés d’Auschwitz et qui n’avait rien à voir avec les mensonges nazis ; d’Elisabeth Volkenrath promue SS-Oberaugseherin ; de Rudolf Höss commandant d’Auschwitz ; de Adolf Eichmann ; de Peter Ginz ; de David Schmulenski chef Polonais de la Résistance à Auschwitz ; Siegfried Lederer camarade d’évasion du caporal-chef SS Viktor Pestek ; d’Hans Schwarzhuber responsable du secteur masculin d’Auschwitz qui reconnu avoir envoyé en chambre à gaz au moins 2400 personnes ; Joseph Mengele le docteur qui pratiquait sur des êtres vivants des opérations sans anesthésie et inoculait des maladies… De Seppl Lichtenstern qui périt lors de la marche de la mort ; de Margit Barnai amie de Dita. A la lecture de ce livre Dita dit à G I buturne car sous sa plume le personnage de Dita apparait comme une héroïne. « Pour moi les héros ne sont pas les individus baraqués des films. Ceux sont eux qui tombent, se relèvent, ceux qui après être tombés cent fois, continuent d’aller de l’avant cent fois. » Je vous invite à découvrir le destin exceptionnel de Dita Kraus qui vit à Netanya en Israël. Bien à vous.
"Tenir à nouveau des livres entre ses mains permet à la vie de reprendre sa place et aux pièces d'un puzzle que quelqu'un avait brisé à coups de pied de revenir peu à peu s'emboîter."
Officiers en noir.
Camp d'extermination d'Auschwitz.
Bloc 31.
Une école dont on doit ignorer l'existence.
Une enfant de 14 ans courageuse, avec de grandes responsabilités.
Un contexte terrifiant.
Un témoignage édifiant.
Un hommage émouvant.
Dita est une jeune fille de 14 ans, juive, déportée de camp en camp, d'abord à Terezin, puis au camp familial d'Auschwitz, puis à Bergen-Belsen, dans des conditions de plus en plus difficiles. Dita va réussir à survivre à l'horreur des camps de concentration, aux privations, aux coups grâce aux livres, 8 livres déchirés, écrits dans différentes langues, qu'elle cachera au péril de sa vie, les prêtant aux professeurs qui donneront des cours dans le bâtiment 31 du camp familial à Auschwitz, endroit où les nazis laissaient t vivre des enfants, pour servir de vitrine du régime pour d'éventuels observateurs étrangers.
Ce livre est bien sûr très émouvant. Il m'a rappelé le film "La vie est belle".
Les camps y sont décrits en détail et les problèmes abordés sont nombreux : trahison, homosexualité, amour, amitié. Les personnages sont très bien brossés et attachants (sauf les nazis).
Dita a vraiment existé et l'auteur l'a rencontrée pour écrire ce roman inoubliable.
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