Dans un monde recouvert par les flots, une seule chance de survie : embarquer pour l’espace
Dans un monde recouvert par les flots, une seule chance de survie : embarquer pour l’espace
Entretien avec Romain Quirot et Antoine Jaunin, auteurs de "Gary Cook" Tome 1 : Le Pont des oubliés (Nathan)
Coucou les petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique du tome deux d'une saga du feu de Dieu, j'ai nommé Gary Cook : La voix des étoiles. Attention, ne faites pas comme moi en lisant « La voie des étoiles » au lieu du véritable titre qui est « La voix des étoiles ». Je sais, cela peut paraître bizarre comme choix de mot et d'appellation pour ce roman mais je peux vous assurer que cela prend tout son sens à la fin du livre et alors là, WAW !! Accrochez-vous bien car je vous garantis que cela va secouer ! (avouez que je vous ai donné envie de découvrir cette série livresque si ce n'est pas déjà fait, mon démarchage est imparable ! *humour*) Mon impatience non contenue à l'idée de dévorer ce second tome était amplement justifiée et je ne remercierai jamais assez les éditions Nathan pour l'envoi de cette petite pépite ! Sur ce, je vous emmène dans les confins de l'espace-temps à bord du Deucalion, embarcation immédiate !
Pour commencer, ce qui m'a tout bonnement scotchée, c'est l'évolution juste spectaculaire des personnages principaux. Mention spéciale à Gary que j'adore encore plus qu'avant si cela est possible. Depuis les pages de conclusion du premier tome, ce dernier s'affirme, prend des risques pour protéger ceux qu'il aime et pour trouver des réponses à ces questions qui l'obsèdent, et nous aussi au passage. J'irais jusqu'à m'avancer à dire et à affirmer haut et fort qu'il est l'un de mes personnages préférés tous types de littérature confondus de ces dernières années. Je l'aime d'amour mon Gary-chou, c'est un sentiment tout simplement indescriptible. Il faut lire cette série livresque et vivre cette extraordinaire et éprouvante aventure de la Terre au firmament des étoiles avec lui pour le comprendre, je n'ai rien d'autre à ajouter.
Qui plus est, les duos les plus improbables et inimaginables se forment au cours de l'intrigue, à savoir Dean et Lou d'un côté et Gary et Anna de l'autre. Si au départ, j'avais extrêmement peur que ce quatuor tout ce qu'il y a de plus inattendu finisse par fortement m'agacer et par partir sérieusement en cacahouètes car ces deux couples-ci me semblaient bien mal assortis, force est d'admettre que je ne pouvais pas plus me tromper ! Les deux auteurs ont une fois de plus démontré leur indéniable talent en matière d'imagination débordante et de sentiments humains, d'émotions intenses en renversant complètement la tendance et en déconstruisant toutes les relations que l'on pensait déjà acquises et coulant de source, le tout en nous faisant les révélations qu'il faut pile au bon moment pour que cela ne nous paraisse pas incohérent ou trop précipité. Honnêtement, qui aurait cru que le ténébreux et mesquin Dean finirait enfin par me séduire, moi qui l'exécrais (enfin, pas à ce point-là mais vous avez saisi l'idée) dans le premier tome alors que dans cette suite, il m'a littéralement laissée sur les fesses tant il s'y montre brave, solidaire et résolument épatant ? Certes, il est encore loin d'arriver à la cheville de mon Gary chéri à mes yeux mais la tendresse et la puissante et réelle compassion que j'éprouve désormais pour lui tiennent purement et simplement du miracle, je ne plaisante pas. Même chose pour Anna, que je trouvais juste inintéressante et insupportable dans Le Pont des Oubliés ; elle m'a ici prouvée qu'elle était au contraire une jeune fille badass, intrépide, astucieuse, fascinante et profondément touchante. Et je ne vous parle même pas de Lou, que j'appréciais sans grand plus dans le tome précédent et qui s'est révélée être attachante, drôle et pleine d'esprit ! En clair, tout comme les protagonistes prennent conscience au fil du récit de la valeur l'un de l'autre et font ressortir ce qu'il y a de meilleur en lui, nous, en tant que lecteurs, on apprend à véritablement les connaître et à regarder au-delà de nos aveuglants et stupides préjugés. Et cela fait un bien juste fou que de lire un récit aussi bien construit et surprenant, avec des acteurs à la personnalité forte et fluctuante en fonction des leçons qu'ils tirent de leurs erreurs, avec des figures féminines affirmées et qui ont elles aussi un rôle-clé à jouer dans le bon déroulement de l'intrigue. Je vous le dis, Antoine Jaunin et Romain Quirot forment vraiment un duo du tonnerre, probablement le meilleur parmi tous ceux de cette incroyable trilogie. Ces deux-là se complètent à merveille et ce qui jaillit de leur plume et de leur imaginaire foisonnant et influencé par les bonnes références vaut sans conteste de l'or en barre.
Un autre aspect de l'intrigue qui m'a totalement sidérée et captivée, c'est la hiérarchie sociale du renversant univers futuriste crée par Antoine Jaunin et Romain Quirot. En effet, après avoir pris connaissance des conditions de vie plus que limites des Oubliés qui, comme leur nom l'indique, sont de véritables laissés pour compte dans un monde tout ce qu'il y a de plus inégalitaire et énigmatique, les deux auteurs décident de nous faire voyager à bord du fameux Deucalion et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'existence au sein de cet authentique macrocosme volant est loin d'être aussi idyllique et fabuleuse que Gary pouvait se l'imaginer auparavant. Ce vaisseau intergalactique est selon moi aussi subjuguant qu'angoissant et je suis persuadée qu'on ne voit là que la pointe de l'iceberg que constitue ses nombreux mystères et dangers. C'est simple : au sein de cette remarquable prouesse aérospatiale et technologique volante, on ne sait jamais sur qui ou quoi l'on va tomber ! Et puis, comme je l'évoquais il y a de cela à peine un instant, on se rend rapidement compte que les privilégiés ayant pu embarquer sont en réalité bien loin d'occuper un tel statut. Certains sont décidément plus égaux que d'autres, comme disait un certain George Orwell. Très sincèrement, il me tarde d'en savoir plus sur ces impressionnantes Tours Blanches (je ne sais pas vous, mais j'ai immédiatement pensé à celles de Tolkien en lisant ces mots - cela a très peu, que dis-je carrément rien, à voir avec la choucroute mais que voulez-vous, mon imaginaire est immédiatement stimulé dès que l'on me rappelle à la Terre du Milieu) et ses invisibles et anonymes occupants. Certes, Antoine Jaunin et Romain Quirot nous procurent déjà beaucoup de renseignements sur eux dans La voix des étoiles mais j'ai la sensation dérangeante qu'il ne s'agissait là que d'un meilleur stratagème pour mieux nous mener en bateau (ou plutôt en vaisseau, finies les étendues d'eau justement infinies du Pont des Oubliés) et que le pire reste à venir. M'est avis que nous sommes loin d'avoir les connaissances qu'il faut pour affronter ce qui va suivre et clore cette ahurissante aventure entre ciel et terre, c'est bien là tout le but : nous dérouter et malmener comme il se doit nos petits cœurs mal accrochés. Nos deux compères et écrivains en herbe sont de véritables champions dans ce domaine, à n'en pas douter.
Dernier point positif à souligner afin d'achever de vous faire complètement craquer pour ce livre et vous convaincre de l'acheter séance tenante : son atmosphère. En employant ce mot, je pense avant toute chose à un endroit complètement démentiel et interdit au sein du Deucalion, j'ai nommé L'Eclipse (TA-DAAAA ! Vous avez vu ce nom qui envoie grave du pâté ?). La première fois que j'ai franchi le seuil de ce bar clandestin indubitablement rétro et stylé, je me suis sentie comme dans un rêve éveillé. J'ai en effet instantanément compris que cette bulle temporelle qui nous ramène tout droit vers les bien-aimées années 80 au moment même où l'on y pénètre était faite pour moi, pour la personne que je suis, nostalgique d'une époque bénie qu'elle n'a pourtant jamais eu la chance de connaitre. Et vous verrez si vous laissez sa chance au phénomène Gary Cook qu'essayer L'Eclipse, c'est l'adopter ! Impossible de ne pas être charmé par la beauté au néon et par le souffle de liberté qui déferle sur ce lieu insoumis et qui défend fièrement ses convictions d'abri pour les marginaux, les incompris, les passionnés de la pop culture et surtout ceux qui souhaitent ardemment faire bouger les choses. L'Eclipse, c'est un émerveillement total de tous les instants, croyez-moi sur parole. Pour ma part, je ne cesserai jamais d'y retourner en esprit comme si c'était ma seconde maison. Cet endroit restera dans mon cœur et marquera ma mémoire pour toujours et à jamais, j'en fais le serment.
Pour conclure, je vous dirais simplement que la saga Gary Cook, autant le tome un que le tome deux, est une expérience littéraire unique en son genre. Je ne lui trouve en effet guère d'équivalent lorsque j'y repense ; il s'agit là d'une trilogie de SF tout bonnement extraordinaire qui m'a pour le coup laissée sans voix, haha. Je suis la reine des blagues et jeux de mots nuls, je le sais pertinemment... Plus sérieusement, en renfermant ce second tome, j'ai ressenti un tel vide abyssal qu'il m'a fallu des mois et des mois, pratiquement une année entière en réalité, pour m'en remettre et parvenir ENFIN à poser les mots justes sur les palpitations intenses que ce livre m'a fait avoir, pour bêtement vous faire comprendre à quel point cette saga est chère à mon cœur, à quel point elle nous prend aux tripes et nous coupe à maintes reprises le souffle. Il y a effectivement de quoi rester bouche bée face à l'imagination débordante et à l'ingéniosité sans failles des deux formidables auteurs que sont Romain Quirot et Antoine Jaunin. Merci à eux de nous faire ainsi vibrer, de nous avoir ouvert la porte du monde extraordinaire et incomparable à aucun autre de Gary, ce héros qui me fait ressentir tant et tant d'émotions extrêmes au fil de ses inénarrables péripéties que mon cœur en déborde d'amour pour lui. Vous dire que je suis impatiente de le retrouver dans le troisième et dernier volet de ses aventures est un doux euphémisme. Vivement la sortie de ce tome trois tant attendu et espéré qui nous permettra de continuer à profiter de la maestria absolument éblouissante de ces deux prodigieux auteurs ! Je pense que le message est ainsi suffisamment clair : Gary Cook, c'est indéniablement du grand art et c'est à lire sans plus attendre ! COUP DE FOUDRE ϟ
Une histoire submergée par les eaux qui nous emmène au-delà des nuages, vers le ciel et au-delà, le firmament des étoiles...
Je tiens à remercier chaleureusement les éditions Nathan pour ce sublime envoi. De recevoir des SP de chez eux, d'avoir ce partenariat avec eux, c'est toujours un grand plaisir et honneur. Et puis de la science-fiction en plus. Avec des navettes spatiales, itou, itou. C'est tout ce que j'aime, il en faut peu pour être heureux. Sérieusement, la SF est un de mes genres de prédilection. Il n'en fallait pas plus pour me convaincre de laisser sa chance à ce titre intriguant à la superbe couverture au dégradé de bleu et aux reflets argentés qui me faisait franchement de l'œil. Et qui, je le sais désormais, est à l'image parfaite du roman, mystérieux et envoûtant. J'ai succombé face à cette récente parution qui mérite amplement l'intérêt qu'elle suscite. La curiosité m'a piquée et je ne regrette strictement rien.
Qui plus est, il s'agit du premier tome d'une saga prometteuse, qui m'a complètement immergée dans un univers extrêmement visuel, somptueux et travaillé, digne d'un film, touché par des instants de poésie et des étincelles venant d'une autre galaxie... ou plutôt d'immenses tours blanches, qui embrassent le ciel caché par des nuages d'un gris terne et diantrement impressionnantes, tant au niveau des proportions que ce qu'elles symbolisent. J'ai eu la chance d'en découvrir plus sur ce nouveau titre intriguant grâce à ses deux auteurs, un réalisateur et un journaliste (ce n'est pas rien !), qui ont su m'embarquer dans ce monde hostile et à couper le souffle à la fois avec passion, en m'offrant le plus chaleureux des accueils. Et puis, quoi de mieux que de rencontrer les "pères" d'un personnage que je considère comme un autre de mes nombreux amis d'encre et de papier, j'ai nommé : Gary Cook !
Cet adolescent de quinze ans, joliment surnommé "Cookie" (et voilà, j'ai faim), est un héros auquel on va s'agripper dès les premiers instants de l'histoire. Certes, il est loin d'être le stéréotype fantasmé du garçon ténébreux, bad boy, au buste en V, aux abdos parfaitement dessinés ou bien encore quarterback de son équipe de football américain ou bien alors capitaine de son équipe de foot (on va rester dans des standards français hein) et qui en attraperait vite le melon. Ajoutez à cela que sa vie au sein de cette atmosphère humide et brumeuse n'est pas bien folichonne et peut se résumer aisément : de la pêche, manger du poisson (et croyez-moi, vous allez en être dégoûtés), prendre soin de SON poisson phosphorescent Météor et aller boire une étrange boisson qui se décline en plusieurs couleurs au bar L'Amiral de Simone. Bref, il y aurait de quoi déprimer et trouver Gary, sa bulle dans laquelle il évolue, ses petits bourrelets, ses craintes, sa maladresse, son petit côté étourdi, toujours un peu ailleurs, dans la lune (ou devrais-je les étoiles), et ses ambitions d'attraper un orqual dans ses filets inintéressants.
Eh bien, justement, c'est ça que j'ai aimé par-dessus tout. Les clichés, les scénarios type, les personnages stéréotypés, dans cette histoire, vous les jetez à la poubelle, oubliés (jeu de mots totalement involontaire !) ! Ce premier roman pondu par deux amis talentueux et à l'esprit foisonnant d'idées est empreint d'un réalisme saisissant, mélangé à des instants-clés qui vous en feront perdre votre oxygène. Que je m'explique : le caractère profondément humain s'incarne par les différents personnages de l'histoire. Personne n'est mis dans une case, personne n'est jugé et ils ont tous, autant ados qu'adultes, plusieurs nuances de caractère qui font qu'aucun d'entre eux ne nous est véritablement antipathique. Pas même George, le père de Gary, et pourtant il y aurait de quoi. Pour mieux élaborer cet exemple-ci, on peut compatir pour George car il essaye désespérément de comprendre son fils, de renouer avec cet ado perdu dans ses pensées et qui ne sait plus vers qui se tourner et en quoi avoir foi. Pourtant, la faiblesse de caractère de George face à l'autorité, et son fatalisme navrant le perdront, et il se montrera impitoyable à appliquer une loi injuste, presque absurde, au sein du monde étriqué et opprimé par un gouvernement invisible des Oubliés, afin de maintenir un semblant d'ordre. Les règles, toujours les règles.
Je pense que cet exemple est assez probant pour démontrer que les personnages de cette saga toute belle toute neuve ne sont ni blancs, ni noirs. Ils sont gris, tels les nuages sur lesquels ils lèvent leurs yeux le matin, en vu et su du ciel, qui a disparu de leur horizon, ce qui les maintient sous leur pont, isolés de tous. Ils ont tous un background et une vision de la réalité qui explique leurs actes et leur comportement face à la société. Leurs croyances, leurs rêves, leur expérience du monde régissent leurs émotions et leurs actes. Ils sont humains tout simplement, ils ont leurs faiblesses comme tout le monde et ne cherchent pas à être des héros. Juste à survivre et à faire de leur mieux dans ce qu'ils font. Cela leur apporte une réelle consistance et une crédibilité qui fait plaisir à lire et à ressentir.
Des personnages tels que le grand-père d'Eliot ont vu leur monde s'effondrer, issus de l'ancienne génération (soit la nôtre, qui n'a fait que des conneries, excusez le vocabulaire), le soleil, les bonbons, les téléphones portables, tout un mode de vie disparaître, leurs proches partir un par un et ils en ont fini par se renfermer et ne plus dévoiler leurs sentiments. Et pourtant, c'est un cœur en or qui se cache dans cette poitrine d'ours mal léché, ainsi qu'une force de lion et un sang-froid admirables. Simone est un personnage qui m'a fortement touchée. Son antre est telle l'ancre qui maintient le bateau à flot, un repère indispensable dans la vie de Gary. Cette femme, mère avant tout, a le cœur noble et débordant d'amour. Elle a vu "Cookie" grandir et la tendresse muette entre les deux m'a bouleversée, car elle me rappelle mes proches et dont ce que j'ai moi-même vécu sur le plan humain et émotionnel.
Néanmoins, le personnage qui m'a le plus agréablement surpris est Dean. De prime abord froid comme un pic à glace (ou plutôt comme un spectre, vu le nom de son bateau), ce jeune garçon plus à même de répondre à la définition de "ténébreux" va laisser paraître l'envers de l'iceberg. Dean est un garçon écorché vif à la vie, qui s'accroche jusqu'à la dernière branche (bon, vu la disparition partielle des arbres dans ce récit, ce n'est pas la meilleure métaphore que je pouvais faire...), qui va retenir son souffle jusqu'au bout sans trembler. C'est le genre de personnages qu'on aurait tendance à juger trop rapidement, dû à de mauvaises premières impressions, alors qu'en réalité, Dean est un battant qui a de bonnes raisons de hurler toute sa rage au monde, de façon verbale et corporelle. Et même si cela n'excuse pas tout, il reconnaît sans broncher ses erreurs et ça, je dis chapeau.
Mais surtout, je pense que Gary Cook est une ode à l'amitié, celle qui est belle et puissante, qui rassemble des âmes sœurs, des esprits connectés entre eux, tel une évidence. Quant on sait que les influences des deux auteurs sont le film Les Goonies et les romans du grand Stephen King (avec le "Club des ratés" de Ça ou encore les enfants de Stand by me pour ne citer qu'eux), rien d'étonnant. En effet, on ne va pas suivre que les péripéties et les émois d'adolescent du jeune Gary, homme à en devenir, mais aussi celles du trio inséparable formé avec Max et Eliott. On aura même le privilège d'en voir la naissance dans un flash-back plus que touchant, au goût amer de nostalgie.
Certes, il y aura des embrouilles, des divergences d'opinion, car les trois garçons ont chacun leur tempérament et leur façon de penser. Pourtant, c'est ensemble qu'ils sont les plus forts, en apprenant des uns les autres. Max est le type qu'on a vite fait d'admirer, car, contrairement à Gary, qui reste souvent pétrifié, tétanisé d'effroi, il ose faire face à l'adversité, répondre aux brimades des "grands affreux", les roublards du navire rival du Spectre. Eliott est le centre névralgique, la colonne vertébrale du groupe. Comme son grand-père, sa ténacité à rester fidèle à ses idéaux et à ses rêves est impressionnante et cette force, il va l'insuffler à ses deux amis. Ces trois-là forment un trio soudé, très proche et solidaire et j'ai pris un immense plaisir à m'insérer dans leur bande sur le modeste bateau du Neptune, à les voir grandir en maturité et à les encourager à la poursuite de leur victoire, de leurs aspirations.
Bien sûr, l'arrivée au sein de l'équipe de choc de l'énigmatique et courageuse Lou (qui apparemment se serait appelée Lucie à un moment ??), qui ne manque pas de caractère et qui est représentative de cette population de privilégiés abritée dans les tours blanches, ne va pas arranger les choses au moment de la tension qui s'instaurera entre nos trois mecs (avec le pauvre Eliott qui se retrouve au milieu d'un "drame", en réalité) et qui va accentuer le fait que Gary est plus en retrait et effacé que ses deux camarades, en particulier un. Ah, les garçons et leurs relations avec la gente féminine, ça les rend tous choses et leur fait perdre leur bon sens parfois... Que voulez-vous, on ne les changera pas. Néanmoins, avec tout ça, c'est Gary qui reste mon petit chouchou, ce garçon intelligent, à l'esprit vif et aux belles réflexions sur la vie, qui va sortir de sa carapace, s'imposer, oser. Je l'aime, c'est tout !
N'empêche que, décrite comme ça, je donne l'impression que Lou va uniquement semer la zizanie dans le groupe. Mais ce sera un mal pour un bien, car elle va in fine apporter un vent de fraîcheur et déclencher chez Gary une prise de conscience qui va le faire sortir de sa coquille, lui faire se poser les questions nécessaires dans le but d'aller regarder ailleurs que sous le pont afin de parvenir à une vie meilleure. Ce réveil se fera progressivement au fil de l'histoire et on prendra un grand plaisir à voir Gary évoluer et ne plus se laisser ronger par ses angoisses et sa lâcheté.
Un autre détail qui relève du réalisme, ainsi que des inspirations littéraires et cinématographiques et des connaissances mythologiques des deux auteurs : ils ne font pas dans la dentelle. Pour être plus précise, rien ne sera épargné aux personnages de ce roman, la vie ne leur fera pas de cadeaux : désillusions, maladie, désarroi, deuil, tristesse infinie, manque d'un être aimé, rage face à l'impuissance et à l'injustice. Autrement dit, un flot d'émotions se déferle sur vous durant l'avancée de l'intrigue et gare à la noyade... Gary lui-même va devoir faire face à différentes révélations sur ses proches, ce qui à de quoi donner la boule au ventre, et il restera malgré tout toujours combatif, fidèle à lui-même et n'abandonnant jamais ses amis, vaille que vaille. Les décisions qu'il aura à faire à son jeune âge seront déchirantes mais cela ne l'empêchera jamais d'aller de l'avant du mieux qu'il le peut. Quand je vous le disais que je l'adore ce petit !
Je lis très peu de romans écrits à quatre mains, faute de m'y intéresser particulièrement, alors que je suis très admirative à l'idée de deux esprits qui s'accordent pour nous offrir une histoire imaginée à deux, en toute harmonie et complicité. Dans le cas de celui-ci, je peux dire que c'est rondement bien fait. C'est-à-dire que les talents, les idées, la plume des deux auteurs se mélangent impeccablement dans la visée de nous proposer un contenu homogène, clair et extrêmement fluide, captivant, agréable à lire et dynamique, avec une justesse et des scènes d'action qui nous laissent baba et une écriture contemplative et onirique qui n'alourdit pas le récit, loin de là. On vit chaque scène comme si on y était, avec juste les mots qu'il faut pour nous ouvrir les yeux face à ce monde abandonné, effondré et qui continue d'être menacé, on parvient à tous se représenter dans notre esprit, les lieux, les personnages, les situations, et, une fois la lecture commencée, difficile de s'arrêter, à moins d'y être obligé bien sûr. Le roman nous tient en haleine jusqu'aux dernières pages, qui nous offrent un cliffhanger retentissant, stressant et palpitant, qui change complètement la donne. C'est explosif et on a de quoi ronger notre frein en silence en attendant la suite d'ores et déjà annoncée à paraître pour la mi-2018.
Pour conclure, je dirais que je ne peux que vous conseiller cette lecture qui vous fera prendre le large, tant sur l'eau que dans le ciel, et qui a su me fasciner de bout en bout, en plus de me faire connaître deux auteurs qui ont du génie à revendre et dont le pari est, pour moi, amplement relevé, à savoir : écrire le livre qu'ils auraient voulu lire à l'âge de Gary, en s'imprégnant de leur culture cinématographique et littéraire très riche (et que j'approuve à fond les ballons - You'll float too ! - Ça, sors de ce corps !). Et encore, pour moi, il ne s'agit dans le cas de ce tome introducteur que d'une mise en bouche exquise et qu'on est absolument pas préparés à ce qui va suivre. Gary ayant dépassé sa timidité et son manque de confiance en soi, étant armé de ce qu'il sait sur son passé qui lui était jusqu'alors incompréhensible, va-t-il aller jusqu'au bout de sa quête, qui va au-delà du simple fait de s'enfuir d'un monde en ruines, en état de destruction imminente et dangereux de tous les côtés ? Mystère et boule de gomme, c'est une horrible sensation. Mais c'est un mal pour un bien. Patience est mère de toutes les vertus...
Pour ceux qui n'ont pas lu ce livre, je pense que les ados et pré-ados sauront sans problème s'imprégner de l'univers aux teintes légèrement rétro de Gary Cook, à la croisée des films d'animations de Miyazaki dans les années 80 axés sur l'écologie avec finesse, poésie, mélancolie et luminosité et le monde hostile, dépeuplé et sans ressources de Mad Max, où la survie ne tient qu'à un fil et où la colère gronde. (Ces deux références cinématographiques dépeintes dans la quatrième de couverture de Nathan sont très bien choisies à mes yeux pour donner un point de repère à ceux qui n'ont pas encore cédé face à l'effet Gary Cook) Tout cela vu à travers le filtre du grand voyage initiatique de l'enfance à l'âge adulte des Goonies ou d'un Stand by me. D'ailleurs, je verrais bien ce livre adapté en film ou en anime japonais, voir en BD, car le scénario est très bien ficelé, et les images exprimées au fil de l'histoire sont si fortes et imprégnées de bleu et de parcelles du monde qu'elles s'impriment sur notre rétine. Le potentiel est là pour des adaptations futures, y'a plus qu'à l'exploiter moi je dis !
Vous l'aurez compris, ce début de saga ne regorge que des bons ingrédients qui permettent de concocter sa propre recette, constituée de personnages forts, complexes, auxquels on peut aisément s'identifier, d'un monde surprenant envahi par le bleu des eaux et le gris des nuages et qui nous reste très hermétique, empli de mystères, et de Deucalion, immenses vaisseaux spatiaux qui percent le ciel en vue d'un espoir de vie meilleure dans d'autres contrées lointaines. Espérons que le naufrage qu'a subi le fils de Prométhée ne se reproduise plus... Il n'y a plus qu'à patienter pour le tome deux, qui nous fera nous envoler vers l'infini et l'au-delà... ou pas ! COUP DE COEUR ♥ (intergalactique et assumé)
« On est jamais content là où on est », disait l'aiguilleur du Petit Prince. Je souhaite de tout cœur à Gary de trouver le bonheur ailleurs maintenant qu'il a ouvert les yeux sur le quotidien morne et désespérant qu'il vivait sur une Terre post-apocalyptique, et qu'il retrouve surtout la personne qu'il désire tant et qui n'a jamais cesser de lui manquer... La suite au prochain épisode.
Et vous, vous jetterez-vous vous aussi sur cette magnifique petite pépite ? Vous laisserez-vous tenter ?
On retrouve ici nos jeunes héros Gary Cook, Ana, Max … et on en apprend un peu plus sur les Oubliés, les Invisibles et les Ombres… et le Deucalion ...
Ca se lit toujours aussi bien et ça s'imagine toujours aussi bien!
Mais c'est sûr que j 'ai préféré et de loin le premier tome.
Retrouvez d'autres chroniques sur mon blog : https://lesfantasydamanda.wordpress.com
--- Une petite déception ? ---
Je dois avouer que j’attendais beaucoup de ce deuxième volet. L’univers du premier m’avait séduite, et les possibilités laissées par l’intrigue également. En effet, Antoine Jaunin et Romain Quirot promettaient déjà des choix audacieux pour la suite, et notamment un nouveau décor dans La voix des étoiles.
C’est pourquoi j’ai placé la barre très haut. Un peu trop, peut-être ? Quoi qu’il en soit, j’ai trouvé le scénario légèrement… étrange ?
--- Bizarre et loufoque ---
Voilà deux adjectifs qui s’appliquent parfaitement à ce tome 2, dans lequel le mystère est mis à l’honneur. Sur le principe, je valide ! Mais, en pratique, je ne suis pas totalement convaincue. Je m’explique : à force de rester en surface pour conserver tous les secrets de l’histoire, les auteurs m’ont un peu perdue.
Bien sûr, j’ai attendu patiemment des éclaircissements, mais ceux-ci ne sont jamais venus. Que sont vraiment les Ombres ? Et pourquoi certains jeunes sont-ils soumis à des épreuves ? Deux exemples de questions sans réponse, ce qui m’a particulièrement gênée dans la compréhension de l’intrigue.
--- La tête dans les étoiles ---
Moi qui aime les histoires qui se déroulent dans l’espace, j’ai été plus que servie, d’autant plus que le ventre de la navette spatiale abrite toute une civilisation avec sa hiérarchie, ses règles et ses coutumes. C’est donc avec grand plaisir que j’ai accompagné Gary dans sa découverte de ce nouveau monde où les Invisibles – entendez par là les puissants – ont relégué les pauvres dans les étages inférieurs.
--- Du côté de chez Dean ---
J’appréciais déjà beaucoup ce personnage dans Le pont des Oubliés, mais il me plait encore plus à présent. Loin d’être cliché, il reste profondément humain dans ses réflexions, ses doutes et ses sentiments.
Là où ça coince, c’est avec Renoir, ce personnage – secondaire, heureusement ! – qui m’a fait grimacer à de nombreuses reprises, et pour cause ! C’est la caricature parfaite de l’homme qui jouit de son pouvoir avec un peu trop d’enthousiasme. Alors que les antagonismes du premier numéro s’expliquaient par des rivalités somme toute normales entre différents clans, Romain Quirot et Antoine Jaunin tombent ici dans les stéréotypes. Quel dommage !
Toutefois, rassurez-vous : cela ne s’applique pas aux autres personnages auxquels je me suis facilement attachée.
--- Un rythme endiablé ---
Si Le pont des Oubliés était une longue introduction à l’histoire, La voix des étoiles se veut au coeur de l’action. Chacun de leur côté, Gary et Dean mènent l’enquête, cherchent à atteindre leur but par tous les moyens possibles. C’est ainsi que nous faisons de multiples découvertes. Bref, vous l’aurez compris, on ne s’ennuie pas une seule seconde dans ce deuxième opus !
--- Comment attiser l’intérêt du lecteur pour la suite ? ---
En leur proposant un véritable cliffhanger en guise de final, bien sûr ! Et c’est exactement ce que les auteurs ont fait, avec brio je dois le reconnaître. Encore une fois, les rebondissements s’annoncent forts, les révélations pleines de surprises. En conséquence, j’ai hâte de me plonger dans le troisième et dernier tome de cette saga.
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !