Entretien chez Gallimard avec l’éditeur Jean-Marie Laclavetine
Entretien chez Gallimard avec l’éditeur Jean-Marie Laclavetine
Walker a pris la succession de son beau-père et mène avec brio une société plus que florissante.
Sa femme est formidable.
Il participe aux moments importants de la vie de ses trois enfants qu'il adore.
Affaires plus que lucratives, famille modèle.
La vie est belle.
Et pourtant ! Walker n'en peut plus.
Pris dans un tourbillon qui ne lui laisse pas une minute à lui, il ne rêve que de disparaître.
De la décision à l'action il n'y a qu'un pas qu'il franchit en organisant le crash de son avion.
Le corps n'étant pas retrouvé, il est déclaré disparu, puis mort.
Et c'est le début d'une drôle de situation.
Après des débuts que ne m'ont ps emballée, j'ai suivi avec passion les aventures de cet homme.
Antoine Bello semble décidément un bon auteur.
Beaucoup d'imagination, une belle écriture et des personnages originaux.
Il nous prend dans les filets de ses intrigues et ne nous lâche plus.
Un suspens qui va crescendo et nous fait craindre le pire pour la fin.
Oui, décidément, un bon roman.
Une belle traque à l'homme.
Lecture facile et sans prise de tête.
Walker et Shepherd sont incroyables d'intelligence.
Toujours dans l'anticipation l'un de l'autre.
Parallèle manga avec L et Kira de DeathNote.
En tous cas, j'ai ressenti les mêmes frissons...
Antoine Bello, expert en manipulations, ne cesse dans son œuvre de naviguer aux frontières de la réalité et du mensonge. Dans Scherbius (et moi), il marche encore sur ce fil vertigineux, décrit une scène puis, aussitôt, nous fait douter de son existence. Magicien, il fait apparaître un événement pour, très vite, le dissimuler sous une cape et le faire disparaître.
Dans ce roman, l'auteur confie la narration à un psychiatre, Maxime Le Verrier. Scherbius (et moi), forme originale, se présente en effet comme le recueil des six livres écrits par ce médecin pour raconter le travail qu'il a mené auprès d'un patient fascinant nommé Scherbius. Cet homme, imposteur de génie, est capable de toutes les tromperies, de toutes les ruses, des machinations les plus hardies pour tromper son prochain... dans le but de ne pas sombrer dans l'ennui. Ces mascarades sont-elles les symptômes d'une maladie mentale, du syndrome de personnalités multiples ? Mystère...
Derrière l'intrigue passionnante, derrière la découverte du monde de la psychiatrie, derrière un humour piquant - le pauvre Maxime Le Verrier est bien maltraité - se cache surtout une magnifique métaphore de la création littéraire. Scherbius, en effet, crée des personnages et invente des histoires, tel un romancier. Ses manigances sont comme l'apparition, dans la vie réelle, de personnages de fiction, l'émergence dans le quotidien de figures tout droit sorties du Comte de Monte-Cristo, de la Comédie humaine ou des aventures d'Arsène Lupin - Bello multiplie les références, s'offre une pêche miraculeuse dans la richesse infinie de la littérature. Maxime Le Verrier, qui devient peu à peu le biographe de son patient, s'efface toujours plus devant lui, finit même par publier un texte de Scherbius dans son ouvrage... Étonnant va-et-vient : la littérature sort des livres pour se glisser dans le réel... et, devenue réelle, se glisse de nouveau entre les pages ; Scherbius devient-il ainsi Antoine Bello, à moins qu'Antoine Bello ne soit Scherbius ? Qui sait ?
Walker a pris la direction de la Wills, une société de messagerie du sud-ouest des USA, à la mort de son beau-père, fondateur de la société. Infatigable travailleur, négociateur très habile et manageur créatif et à l'écoute, il a considérablement développé la société. Sarah, son épouse, actionnaire principal de Wills, s'occupe du quotidien de la famille.
Mais Walker sent sa vie lui échapper entre contraintes professionnelles et contraintes familiales. D'abord par jeu mental, mais passant bientôt à l'acte, il prépare sa disparition. Lorsque l'occasion se présente, il simule un accident d'avion.
Mais Nick Shepherd, redoutable enquêteur des assurances n'est pas dupe, d'autant que la dépouille de Walker demeure introuvable, et pour cause... Une traque sans merci va alors s'engager.
Même s'il n'est pas "officiellement" classé dans cette catégorie, ce roman est pour moi un bon thriller. Trois fortes personnalités, Sarah, Walker et Nick, s'y opposent. L'antagonisme est clair, mais les enjeux des uns et des autres, et parfois leurs comportements, ne sont pas toujours aussi en opposition ou en concordance qu'ils le devraient, ce qui pimente une intrigue originale dont la fin m'a cependant un peu déçu... On pourrait peut-être reprocher une psychologie des personnages un peu simpliste.
L'écriture est simple et directe. Les chapitres sont courts, alternant les points de vue des trois personnages principaux. La lecture est donc aisée et bien rythmée, offrant un bon moment de détente.
Un bon thriller qui ne marquera pas particulièrement les esprits...
Chronique illustrée : http://michelgiraud.fr/2021/05/22/lhomme-qui-senvola-antoine-bello-gallimard-un-bon-thriller/
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