Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Je connaissais Anne PERCIN en tant qu’auteure jeunesse, je la découvre en littérature adulte.
J’ai aimé ses personnages : Sophie la gendarme qui fuit son compagnon et s’installe à Millau sans explication pour sa brigade ; Esteban le collégien persécuté par Enzo qui habite la communauté dite La Bergerie ; Maud la punk révoltée de La Bergerie qui cherche son chien ; Cassandra la jeune fille en famille d’accueil qui ne cherche qu’à partir.
J’ai aimé ce qu’a fait l’auteure de tout ces personnages qui ont chacun leur histoire, leurs problèmes. J’ai aimé la façon dont ces vies s’entre-mêlent.
Ma préférée est Cassandra que personne en croit, telle la Cassandre antique. Mais, maline, elle sait jouer sur cette corde pour obtenir ce qu’elle souhaite.
J’ai aimé Esteban qui tombe amoureux de Cassandra sans le savoir, regrettant la tête de la jeune fille sur son épaule.
J’ai adoré les noms des chiens de Maud : Fermta et Pudla, des raccourcis car Maud doit aller vite.
J’ai souri du leitmotiv de la ride en forme de V dans l’espace entre les deux yeux de certains personnages quand ils réfléchissent.
J’ai aimé le décor du Causse Noir, des petites routes où l’on passe à peine à deux voitures, la météo changeante de l’automne.
Un roman aux thèmes multiples : le harcèlement par conjoint, le harcèlement scolaire, les communautés paysannes retirées, la société de consommation.
Quelques citations :
Il y a toujours un gars qui fait du miel dans ces trucs-là. (…). Très important, le miel. (p.103)
Il avait appris à en avoir envie, alors qu’il n’en avait jamais eu besoin. (p.160)
On ne négocie pas avec une méthode (de contrôle de la personne). On n’essaie pas de lui faire entendre raison. (p.171)
L’image que je retiendrai :
Celle du Pouncho d’Agast que voit Sophie en face de son appartement et qui lui sert de point de repère.
https://alexmotamots.fr/les-loups-de-babylone-anne-percin/
Un roman noir que vous ne lâcherez plus avant la fin. Un roman d’ambiance, dans la campagne environnant Millau, dans un campement de marginaux, avec des personnages cabossés.
Une enquête sur la disparition inquiétante d’une jeune fille qui a fui le cocon familial pour vivre entre Zad et bergerie ; le lecteur sera intrigué par une jeune adolescente en famille d’accueil, une punk à chiens et tous les personnages de cette communauté rurale qui vivent en autonomie avec leurs chèvres, leurs chiens et leurs plantations. Et puis, une femme gendarme, Sophie, qui a tourné le dos à une relation amoureuse toxique pour se réfugier dans son travail, loin de Paris, à Millau.
J’ai adoré cette montée en puissance de l’intrigue, l’opposition de deux mondes qui refusent de cohabiter, qui se méfient l’un de l’autre.
Un scénario entre thriller et polar, qui vous fera frissonner dans les Causses. Je n’avais encore jamais lu cette auteure ; j’ai maintenant très envie de découvrir ses textes précédents.
Lecture qui donne à réfléchir longtemps après l'avoir terminée : le mal-être à tout âge, dans tous les actes de la vie courante, dans l'incompréhension la plus totale et le silence. Cela nous fait taire, nous qui avons souvent
la critique facile. On ne sort pas indemne de ce livre.
Il y a sept ans, Eric, le jumeau de Pierre est mort.
Depuis, il survit tant bien que mal, programmant sa mort pour le 1er août 2002, dix ans après la mort d'Eric.
En attendant, il fait du sport, et surtout il court, il court de plus en plus.
Il n'a pas d'amis, il court, il court.
Il n'a pas de projets, il court.
Il n'a pas d'avenir, il court jusqu'à en mourir.
Mais il n'en meurt pas, alors il continue de courir.
C'est un superbe portrait d'adolescent.
Tout en pudeur, en délicatesse, en sensibilité.
Il est beau et attendrissant Pierre.
Comme dans « Le premier été », la lecture m'a parfois semblé un peu longue, mais plus le temps passe et plus je ressens la profondeur de ce roman.
Pierre n'est pas un personnage que l'on peut oublier.
Et d'ailleurs on ne l'oubliera pas parce qu'on le retrouve adulte dans « Bonheur fantôme ».
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