"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Nom d'un chien m'intéressait beaucoup alors que je ne lis presque jamais de roman contemporain. Après pour moi, ce roman possède aussi une part de fantastique avec les Dieux Hermès et Apollon et avec le don qu'ils offrent un chien et les interventions carrément divines qu'ils font. Bref, beaucoup d'ingrédients qui ont fonctionné et fait que j'ai passé un chouette moment de lecture ! Ce n'était pas une lecture toute rose et toute douce comme je le pensais au départ. J'attendais un roman léger et drôle et en fait, il possède beaucoup de choses dramatiques.
Dès le début le ton est donné. Hermès et Apollon ont envie de tenter une expérience afin de voir qui des deux gagnera un pari sur la condition humaine et le bonheur des Hommes. Les chiens seraient-ils capables d'être heureux à l'inverse des humains avec leur intelligence ? La question est intéressante, mais j'ai regretté une chose primordiale dans ce bouquin : on sous entend que les animaux n'ont pas de sentiments. Ils ne connaissent pas l'amour semble-t-il or, je suis persuadée du contraire surtout qu'on est d'accord pour dire que c'est un être vivant avec des émotions comme les notres. Du coup, j'aurais aimé voir davantage ce côté-là développé même si on ne peut nier l'attachement que Nira et Majnoun éprouveront l'un vers l'autre sera une forme d'amour.
On va donc suivre les chiens qui finissent par se diviser et ne parviennent plus à vivre ensemble depuis qu'ils sont devenus intelligents. Et dès le début, on se rend compte que les conflits ne vont cesser de s'accroître et que la dominance n'est pas juste un constat chez l'humain. Les chiens deviennent avides de pouvoir, ils veulent commander, diriger et posséder les autres comme ils l'entendent. Certains chiens périssent des crocs de leur propre nouvelle meute, ne s'y attendant pas tandis qu'un autre laissé pour mort survit et retrouve la sécurité chez un couple d'humain avec qui il aura une relation très tendre je trouve.
Nom d'un chien a été une belle surprise parce que je ne m'attendais pas à une telle noirceur en fin de compte. Voilà qui prouve que l'intelligence mal exploitée peut conduire à la folie, à la soif de pouvoir et de domination. Mais qui de Hermès ou Apollon a bien pu remporter le pari ? Est-ce qu'au moins un des quinze chien mourrait heureux ? Une histoire touchante et très belle.
A lire si :
- Vous cherchez un roman atypique
-Un roman où les chiens deviennent les personnages principaux
A évitez si :
- Vous voulez de l'action à n'en plus finir
- Vous cherchez un roman joyeux et léger.
Une histoire étrange mais pas totalement inédite, dans la droite ligne de Rudyard Kipling ou George Orwell. Elle est plutôt fine, complète : les quinze chiens permettent un panorama large des différentes interprétations de l'intelligence humano-canine, mais elle ne me convainc pas totalement. Pas mal de poncifs, de propos attendus, prévisibles et un peu décevants. Néanmoins, l'exercice est intéressant et la lecture itou. André Alexis donne dans la parodie de la société humaine, dans la satire animale ; il n'oublie pas évidemment d'aborder les grands thèmes : la vie, l'amour, la mort et ajoute ceux qui sont inhérents à son idée de roman : l'intelligence permet-elle de vivre mieux, plus heureux ? Et qu'est-ce qu'être heureux ? Le savoir est-il un but ? Un moyen ? Et la croyance en un dieu suprême, d'où vient-elle ? "Il croyait que le dieu qu'elle décrivait était possible, de la même manière qu'il croyait qu'une chienne perpétuellement en chaleur était une chose possible. Un maître de tous les maîtres, c'était une idée, mais une idée qui ne le concernait pas..." (p.68/69) Et quid de la sagesse ? et encore plein d'autres que j'oublie. Son roman qui pouvait s'annoncer comme drôle et décalé est surtout plus profond qu'il n'y paraît et cruel. Pas sûr que les défenseurs de la cause animale le lisent et encore moins sûr qui l'apprécient.
L'esclavage également est abordé, ou plutôt la soumission et l'exploitation des plus faibles par les plus forts, les rapports sont faussés lorsqu'un humain ne réagit pas comme il le devrait : "Ça ne ressemble pas au maître habituel. Un maître qui ne demande rien n'est pas un maître. Et s'il n'est pas un maître, cela te causera de la douleur. Un jour, tu souffriras. Il vaut toujours mieux savoir à qui on a affaire, tu ne crois pas ?" (p.103).
Question écriture, rien à dire, ni en bien ni en mal, le style est plaisant et n'a rien d'extravagant. C'est un peu mon reproche général, le bouquin n'a rien d'extravagant, j'aurais aimé plus de folie, de décalage, d'humour noir (le roman est vendu comme "hilarant et dérangeant" en 4ème de couverture), mais finalement, il traîne un peu en longueur en s'attardant sur chaque canidé devenu intelligent. Une petite déception qui pourra cependant trouver son public.
Note finale : je n'ai pas fait de confusion entre les noms de l'auteur et du traducteur, André Alexis est canadien et parle anglais, Santiago Artozqui parle aussi anglais et le traduit même en français.
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