"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Avant, Piet Hoffmann était un petit délinquant qui a connu la drogue et la prison. Aujourd’hui, il est marié et père de deux petits garçons et travaille dans une entreprise vendant des systèmes de sécurité. En réalité, il est devenu informateur pour la police suédoise : rémunéré sur des fonds secrets, il a été chargé d’intégrer la mafia polonaise qui cherche a développer le marché de la drogue en Suède, et particulièrement dans les prisons suédoises. Lors d’une transaction, il ne parvient pas à empêcher le meurtre d’un homme. C’est pour lui le début des graves ennuis car un policier opiniâtre, qui ne sait rien de son statut, est sur ses traces et menace de le griller.
Premier tome d’une trilogie écrite à quatre mains par Anders Roslund (journaliste) et Borge Hellstrom (ancien détenu), « 3 Secondes » est un gros roman dont le moins que je puise dire est qu’il m’a donné du fil à retordre. J’ai même fait un faux départ avec ce roman, ce qui signifie que j’ai du relire les 20 premières pages deux fois pour réussir à entrer dedans. Il faut dire qu’au départ, les histoires de crime organisé et de mafia, ce n’est pas trop ma tasse de thé. Dans le cas présent, il y a beaucoup de personnages que j’ai eus du mal à cerner rapidement. Le roman (plus de 700 pages en format poche, quand même !) ne devient réellement passionnant qu’au milieu, lorsque Piet est envoyé en prison pour infiltrer le marché de la drogue. Avant cela, on assiste d’un côté à sa préparation d’infiltré, et elle est extrêmement professionnelle (faire entrer de la drogue et un arme miniature en prison en utilisant des tulipes et des livres de bibliothèques, placer des micros, dissimuler des preuves de son statut d’informateur dans des endroits murement réfléchis…). De l’autre coté, une enquête de police menée par un policier à la personnalité bien particulière, qui ne sait rien de son statut et qui lui tourne autour. A partir du moment où Piet entre en prison, le roman change de statut car il pèse sur lui une double menace permanente : être démasqué par ses codétenus comme informateur de la police ou bien grillés par une hiérarchie policière qui n’assume plus de le couvrir. Je laisse au futur lecteur découvrir si une menace, ou les deux vont s’avérer fatale pour Piet. Narrée à la première personne, il est difficile de ne pas se sentir en empathie avec cet homme courageux, méticuleux et œuvrant pour le Bien. Pourtant, Piet n’est pas un démon devenu Saint et ses aventures en prison ne feront que le confirmer. Quant à la police, elle est dépeinte ici comme peut digne de confiance, lâche et surtout carriériste. La fin du roman se déroule sans Piet en laissant planer le doute sur sa destinée. Ce roman n’est pas forcément très facile d’accès, en réalité il met un temps fou à devenir passionnant. Il aurait surement gagné à être resserré, car il y a des digressions peut-être inutiles (je dis « peut-être » car cela dépend de la suite de la trilogie). Ecrite par un journaliste surement bien renseigné et un ancien détenu qui l’est surement encore mieux, « 3 Secondes » est ultra documenté sur les sujets qu’il traite, à savoir le trafic de drogue en Suède, la réalité des prisons suédoise et celle, plus opaque, des méthodes policières qui ont court dans le cadre des affaires de stupéfiants. Ce roman a, parait-il, été adapté au cinéma sous le titre « The Informer ». A présent, je serais curieuse de voir ce que cinéma à fait de cette histoire.
Lorsque l'on est policier, il y a des affaires qui marquent plus que d'autres...
Alors qu'il était était en poste depuis quelques années, le jeune commissaire est un jour appelé pour des nuisances sonores dans un immeuble. Alors qu'il pensait avoir affaire à un simple conflit de voisinage, Ewert Grens va découvrir l'inimaginable qui le marquera à jamais. En ouvrant la porte, il va découvrir dans une mare de sang une petite fille fêtant seule son cinquième anniversaire...
Vingt ans après, alors qu'il est proche de la retraite, il est de nouveau amené à retourner sur les lieux suite à un cambriolage.Alors qu'il décide de se repencher sur ses anciennes notes, de nombreux mystères vont apparaître... Et si les deux affaires étaient liées? Est-ce que l'enfant de l'époque peut courir un risque? Face à ces nombreux constats, une course contre la montre va alors s'enclencher car une véritable boîte de pandore pourrait s'ouvrir à jamais...
En voyant la couverture de "qui est là?" sur Netgalley France, j'ai tout de suite eu envie de découvrir cet ouvrage.
Dès les premiers mots de l'auteur j'ai complètement été emportée dans l'histoire de la découverte de la fillette. Malgré cette impression, je me suis rendue compte que j'ai parfois eu des difficultés à avancer car plusieurs narrations s'entrecroisent et le rythme du récit est très variable. Cependant, j'ai été contente de lire ce polar Suédois qui est une invitation au voyage et qui a pour personnages principaux des hommes auxquels on s'attache très facilement.
Je tiens à remercier les Editions Fayard et Mazarine ainsi que Netgalley France pour la découverte du dernier ouvrage d'Anders Roslund qui offre aux fans de l'auteur de retrouver le commissaire Ewert Grens...
Témoin protégé
Je remercie chaleureusement les éditions Mazarine et Netgalley pour m’avoir permis de découvrir ce thriller à haute intensité.
Zana fête ses cinq ans avec ses parents, son frère et sa sœur. Les cadeaux, le gâteau, les bougies, rien ne manque à la fête ! Mais deux jours plus tard, les bougies ont fondu et le gâteau est resté intact sur la table… Et Zana a beau sautiller dans l’appartement, et chanter « Joyeuxàvieversaire », aller de l’un à l’autre, ni Papa, ni Maman, ni Eliot, ni Julia ne bougent…
Vingt ans plus tard, le commissaire Ewert Grens est à quelques mois de la retraite mais il n’a jamais oublié le moment où il est entré dans cet appartement et a trouvé la petite Zana, seule rescapée du massacre de sa famille… Bien que les meurtres aient été attribués à la mafia albanaise et au trafic d’armes entre l’Albanie, le Monténégro et la Suède, Grens n’a pu arrêter le ou les coupables. La petite fille a été placée sous protection, elle a reçu un nouveau nom et a été adoptée par une bonne famille, il ne l’a jamais revue, mais son souvenir le hante. Aujourd’hui, Grens apprend que l’appartement qu’occupait la famille Lilaj a été cambriolé… enfin, rien n’a été volé, mais quelque chose a pourtant disparu, quelque chose qui pourrait mettre en danger Zana et relancer la guerre des gangs… Et ça, le commissaire Ewert Grens, tout déprimé qu’il est, ne peut pas l’accepter et encore moins lorsqu’il s’aperçoit que le dossier ultra confidentiel concernant Zana a disparu des archives de la police ! Au même moment, c’est Piet Hoffman ex-infiltré dans les réseaux mafieux, maintenant reconverti dans la sécurité privée, qui voit sa vie et celle de sa famille menacée : son identité sera communiquée à des personnes qui ont très envie de lui trouer la peau s’il n’accomplit pas une certaine mission… Grens doit se rendre à l’évidence : il y a un « ripoux » dans son commissariat, et peut-être même dans son service, un policier qui travaille pour la mafia… Grens et Hoffman se rendent compte que les deux affaires sont liées et qu’elles mènent au même endroit, une petite ville du nord de l’Albanie… Mais le temps leur est compté, pour débusquer le traitre et pour retrouver Zana.
J’ai beaucoup aimé ce thriller qui m’a fait découvrir une facette de la Suède dont je n’avais pas conscience, celle des trafics d’armes en provenance des pays de l’Est (ici l’Albanie et le Monténégro) qui alimentent des gangs et engendrent une importante criminalité. En regardant sur internet, je me suis aperçue qu’il y avait un grand nombre d’articles mentionnant cet état de fait (cf un article payant du Monde, daté du 10/12/2021 intitulé « la violence par armes à feu, un fléau qui inquiète la Suède » ) aux antipodes de l’image que j’avais de la Suède…
Les personnages sont intéressant, on retrouve un commissaire en fin de carrière, ours bourru et solitaire comme il se doit, trimbalant un lourd fardeau, qui ne lâchera rien, quitte à malmener sa hiérarchie et son équipe et à faire fi de certaines règles déontologiques. A ses côtés, Piet Hoffman, un homme qui a un passé agité mais qui est finalement passé du « bon côté » et qui est prêt à tout pour sauver sa famille. Un duo un peu stéréotypé peut-être, mais qui fonctionne bien. Quant à l’intrigue, elle est très prenante, il n’y a pas de temps mort et beaucoup d’action. Quelques raccourcis et quelques invraisemblances aussi, mais dans l’ensemble, ce thriller est très réussi.
L’auteur a écrit trois thrillers avec Börge Hellstrom où l’on retrouve les personnages de Piet Hoffman et Ewert Grens, parus en 2019 chez Mazarine (3 seconde, 3 minute, 3 heures). Il y est fait allusion dans celui-ci mais je n’ai pas été gênée dans ma lecture bien que ne les ayant pas lus.
Concernant la criminalité en Suède :
- https://www.lefigaro.fr/flash-actu/la-suede-s-alarme-de-son-record-europeen-des-tues-par-balle-20210526
- https://www.lesechos.fr/monde/europe/la-lutte-contre-la-criminalite-priorite-du-nouveau-gouvernement-suedois-1368333
- https://www.lefigaro.fr/international/emeutes-en-suede-l-integration-des-immigres-est-un-echec-selon-la-premiere-ministre-20220429
Le commissaire Ewert Grens est appelé sur les lieux d’un cambriolage qui semble des plus classiques… Sauf que rien n’a été volé et que l’adresse n’est pas inconnue pour Ewert. Dix-sept ans plus tôt, il est entré dans l’appartement en question suite à une plainte pour mauvaise odeur d’un voisin, et y a découvert les corps assassinés de quatre membres d’une même famille. Il avait extirpé de ce carnage une petite fille de cinq ans, Zana, seule rescapée du drame. L’affaire non résolue marquera sa carrière et revient sur le devant de la scène avec ce cambriolage et surtout la disparition des archives sécurisées de la police du dossier confidentiel de la petite fille placée à l’époque sous protection de témoin, puis confiée sous une autre identité à une famille d’accueil. Ewert est persuadé que Zana est en danger et qu’une personne appartenant à la police est corrompue… Il doit alors coûte que coûte retrouver la jeune femme avant ses poursuivants.
Le récit joue sur une double temporalité : un avant, où l’on découvre ce qui est arrivé à cette petite fille, et le présent, où d’une part Ewert mène son enquête et où, d’autre part, l’on suit un autre protagoniste s’appelant Piet Hoffman, qui est un ancien criminel repenti devenu agent de sécurité, mais qui va être rattrapé par son passé. Hoffman et Grens vont devoir s’allier pour barrer la route à un gang de dangereux criminels. Une course contre la montre s’engage entre la Suède et l’Albanie afin de sauver la famille d’Hoffman et la jeune Zana. J’ai trouvé le rythme de ce roman assez inégal, certains passages m’ont paru trop long, d’autres à l’inverse proposent de l’action et des rebondissements inattendus, l’intérêt est donc maintenu durant l’intégralité du récit. Même si je ne me suis pas véritablement attachée au commissaire Grens, il n’est pas désagréable, c’est un homme qui affiche une fausse nonchalance et qui a l’opportunité de revenir sur le plus grand échec de sa carrière, marqué par le souvenir glaçant de cette petite fille assise sur les genoux de son père mort depuis plusieurs jours. Le dénouement n’est pas très surprenant mais bien mené.
je remercie les éditions Fayard-Mazarine pour cette lecture divertissante.
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