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Premier roman d'Amina Richard qui nous touche profondément et dont on ne ressort pas indemne, Amina Richard nous plonge avec sa plume agile avec une héroïne dans une quête du père après avoir été élevé par sa mère blanche dans la France des années 1970. Un voyage au Sénégal, de la vivacité et de l'émotions, une réflexion intense sur les ressentis face au racisme du quotidien. Famille et curiosité.
"Tu es bonne élève, tu es douée en sport, douée en musique, douée en tout ce que tu peux, tu es une petite fille idéale, l’image que tu t’en fais, l’idée de ce que tu dois être, pour faire passer la pilule que ta mère n’avait alors pas pu prendre, docile, un singe savant, ta banane à toi c’est qu’on n’y trouve rien à redire, peut-être que tant de perfection te rachètera, te coulera dans le moule et dédommagera ta famille pour tous ces désagréments, non pas qu’on te fasse aucun reproche, tu es couvée, choyée, applaudie, même si on a eu un temps de retard avant de se réjouir de ton arrivée."
Pour entrer dans ce roman, il faut d’abord s’habituer au style particulier, au texte rédigé à la deuxième personne du singulier et aux très longues phrases dont la musicalité finit par rendre le rythme un peu monotone.
Il s’agit du monologue d’une femme née d’une mère blanche et d’un père sénégalais qui, en quête d’identité et poussée par la petite fille qui reste toujours en elle, part à la difficile recherche de ses origines.
Un très joli premier roman.
Un roman dans lequel on suit la quête de NDiolé, une jeune femme métisse née en 1965, pour retrouver son père parti vivre au Sénégal. Il avait fréquenté sa mère à l'époque où tous deux étaient étudiants en France, mais sa mère l'a élevée seule car le père a fui ses responsabilités. Tout se passe comme si NDiolé ne pouvait pas grandir tant que son père ne l'aura pas reconnue.
Ses voyages au Sénégal sont compliqués, NDiolé est déconcertée par ce pays qu'elle ne connaît pas. Tout est différent : les paysages, la vie de famille, les codes sociaux, la nourriture, les odeurs, elle est complètement déroutée. Pour NDiolé, il s'agit de réconcilier l'enfant qu'elle a été et l'adulte qu'elle est devenue, mais ce n'est pas un conte de fée comme ceux qui ont bercé son enfance.
Ce qui lui importe, c'est de retrouver ses origines sinon que pourrait-elle transmettre à ses enfants? Un roman magnifique dont j'ai savouré chaque page, une confrontation entre les rêves d'enfant et la réalité, Amina Richard réussit à nous décrire de façon émouvante le ressenti de Ndiolé. Sa quête d'identité sera un long chemin souvent tortueux.
Une belle écriture pour un roman dont j'ai apprécié la lecture. Une auteure à suivre.
En France, dans les années 60, une étudiante française rencontre un étudiant sénégalais. Pendant quelques temps, ils auront une relation amoureuse, puis la jeune femme tombe enceinte. L’avortement n’est pas au programme, le mariage non plus (« Ciel, qu’en diraient les gens ? »), elle n’imagine pas d’aller vivre au Sénégal, ni lui de s’établir en France.
Ils rompent, il rentre dans son pays et ne donnera plus signe de vie, elle élèvera seule sa fille métisse, Ndiolé. La petite fille grandit, bataillant avec le regard des autres et le racisme ordinaire, bête et méchant, mais sans trop souffrir apparemment de l’absence de son père.
Devenue jeune adulte, la voix de la petite fille privée de papa se fait pourtant entendre de plus en plus fort en elle, et la pousse à entreprendre des recherches. Elle découvre que son père est un universitaire reconnu dans son pays, où il occupe une position sociale importante. Ndiolé met le cap sur Dakar, mais la désillusion sera grande. Elle reprendra encore contact quelques années plus tard, pour essayer d’enfin apaiser la petite fille en elle, qui continue de réclamer son papa.
« Dans un royaume lointain » est un roman sur la quête d’identité, des racines, et le besoin d’être reconnue par elles, en l’occurrence par un père qui n’a jamais fait aucun cas de votre existence. Une quête encore compliquée ici par la distance et la différence de cultures.
C’est un texte très touchant et sensible, original en ce qu’il est écrit à la deuxième personne du singulier (un risque, parce que cela s’avère parfois lassant pour le lecteur, mais ici, cela fonctionne bien sur la longueur). Il décrit avec beaucoup de finesse psychologique le questionnement et les hésitations de Ndiolé, entre oublier ce géniteur qui ne s’est jamais comporté en père, et avoir besoin d’être reconnue par lui pour pouvoir avancer, entre continuer tranquillement sa vie en tant que Française quitte à renier la moitié de ses origines, et la curiosité de se découvrir une autre famille sur un autre continent. Jolie découverte que ce très bon premier roman.
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