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Ce tout petit livre (126 pages) est un véritable hommage, une déclaration d’amour d’un fils à son père. Alexandre Najjar, puisqu’il s’agit bien de son père, nous dit toute l’admiration qu’il a pour l’homme, le père, le mari, l’ami, l’avocat, le ténor comme il était surnommé. Son père, celui qui lui apprit tant, qui lui transmit ses valeurs (la patrie, le travail et la famille) était reconnu professionnellement pour son expérience, son sérieux et sa probité. Workaholic, il est impossible de dissocier l’avocat du père, mais c’est bien la même personne qui fit preuve de rigueur, de dureté, d’autorité mais aussi de tendresse et de fierté envers ses six enfants, ce qui fait dire à cet aîné devenu avocat et écrivain (entre autre) qu’il eut une enfance heureuse.
Cette enfance est racontée avec une grande sincérité, beaucoup de délicatesse et dans une langue d’une maîtrise extraordinaire, acquise grâce à ses nombreuses lectures, mêmes les plus « subversives » (Albert Camus, dixit son père !!). On traverse les périodes à force d’anecdotes et de souvenirs plus émouvants les uns que les autres et on ne peut évidemment échapper à la guerre civile qu’a connue le pays durant plus de quinze ans. La grande maison, lieu de réunion de la famille au sens élargi du terme, fut détruite mais tel le cèdre planté le jour de la naissance d’Alexandre, la famille résiste et le père garde espoir « Demain la paix viendra, et je dois être prêt. »
Alexandre Najjar nous raconte ce père avec finesse et volupté. À la lecture de cette petite pépite littéraire, je n’ai qu’une envie, découvrir la version féminine et maternelle, écrite onze ans après «(« Mimosa »).
Tous les ingrédients sont réunis pour que le lecteur referme ce livre en ayant pris une leçon de vie et de mémoire : un titre percutant, la guerre vu par les yeux d’un enfant, des chapitres courts mais extrêmement efficaces qui touchent au cœur…
Chaque chapitre nous entraine dans des souvenirs douloureux de l’enfance du narrateur, passée dans un pays en guerre. Mais à aucun moment on ne tombe dans le pathos : au contraire, l’écriture est extrêmement pudique et digne. On se surprend même à sourire – alors même que le sujet ne parait pas s’y prêter ! -, par exemple quand le narrateur nous relate une discussion avec son oncle concernant la grosse Bertha qu’il croyait être une parente un peu enveloppée… et dont il confesse finalement qu’il préfèrerait qu’elle ne soit, en effet, qu’une tante en surpoids.
Les critiques écrites sur ce livre, adaptant ce que l’auteur écrit lui-même, signalent que l’on n’en sort pas indemne… C’est vrai… Parce que l’on comprend à contre-cœur l’affreuse vérité qui se cache derrière le titre de cet ouvrage, oui, la guerre est bien une école… une terrible école. Et même si Alexandre Najjar insiste sur l’idée que, de cette école, il a appris à apprécier les petits bonheurs quotidiens quand ils se présentent, on peut s’interroger sur le prix de cet apprentissage…
Pourtant, à l’heure où j’écris cette chronique, je ne sais pas quoi en penser réellement… Évidemment, la question n’est pas de savoir si j’ai aimé ce livre. La question ne se pose pas en ces termes. Mais j’ai l’impression de ne pas savoir, d’une certaine façon, si ma lecture en a été suffisamment respectueuse…
Un récit livré tel un témoignage sur une période trouble, un récit mémoire, pour ne pas oublier.
Alexandre NAJJAR se penche sur le parcours d’Harry Baur, acteur légendaire et Franz Stock, aumônier, de leur connivence, de leur amitié au-delà des frontières et de la guerre.
Lorsque Harry Baur est incarcéré en 1942 à la prison du Cherche Midi, il lui est reproché par les autorités allemandes d’être juif ; sa « faute » est surtout d’avoir incarné un personnage juif lors d’un tournage à Berlin et d’afficher sa solidarité avec les acteurs juifs.
Franz Stock de son côté a été envoyé comme aumônier dans les prisons françaises avec la lourde tâche d’accompagner et d’assister les condamnés à mort. Surnommé « aumônier de l’enfer » et « archange des prisons », Franz Stock n’aura de cesse de venir en aide aux prisonniers livrés aux « siens » comme il témoigne. Emprisonnement arbitraire, sévices, tortures et condamnations à mort jonchent son parcours qu’il poursuit jour après jour avec une grande humanité.
Il se lie avec Harry Baur, tente d’intercéder auprès des autorités allemandes afin d’obtenir des renseignements et surtout pour œuvrer à sa libération.
Le texte est poignant, documenté et participe au devoir de mémoire pour ne pas oublier ces évènements tragiques, se souvenir des Justes aussi.
Je ne connaissais ni l’un ni l’autre et j’ai fait quelques recherches sur internet. Harry décèdera peu de temps après sa libération probablement trop marqué par ce qu’il a enduré. Franz mourra aussi jeune ou oublié en 1948. Il sera célébré et reconnu plus tard, des lieux portent désormais son nom, notamment la Place de l’esplanade du Mont Valérien à Suresnes.
En lisant ces pages chacun peut se prendre à espérer que de telles tragédies ne se reproduisent pas, utopie hélas ….
Un livre à mettre entre toutes les mains et à faire circuler.
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