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Nous sommes à Alexandrie dans les années 1960, un groupe d’amis a pris l’habitude de se retrouver au bar du restaurant Artinos. Il y a là, l’avocat Abbas, il a un charisme semblable aux plus grands acteurs, Anas, le peintre qui fait les portraits des clients dans les cafés et les restaurants, le séduisant maître d’hôtel Carlo qui aime les femmes mariées que les années ont mûries, l’industriel du chocolat Tony son amabilité n’a d’égale que son obésité ou encore la libraire Chantal, qui boit plus que de raison. Chacun est viscéralement attaché à cette ville mais s’inquiète de la voir perdre son passé cosmopolite sous la présidence du colonel Gamal Abdel Nasser.
C’est un roman corrosif et nostalgique sur la fin d’une époque. Avec les portraits. successifs de personnages attachants Alaa El Aswany nous entraîne dans le foisonnement culturel et social de la société égyptienne. Cette grande fresque sociale qui décrit un pays qui se referme sur lui-même est portée par une écriture légère, joyeuse, généreuse, sensuelle et pleine d’humour. Ce roman est une véritable autopsie d’une dictature et de ses méthodes ; la propagande, le culte de la personnalité, la méfiance des étrangers, la délation, la théorie du complot pour se présenter comme le protecteur du peuple.
Un récit qui est à la fois une déclaration d’amour à Alexandrie et à ses habitants mais aussi un terrible réquisitoire contre Nasser.
Nous sommes en Egypte dans les années 50. Nasser règne en dictateur dans ce petit pays qui tente de s’affranchir du colonialisme.
Le groupe d’amis qui se retrouve chaque soir dans les locaux d’un restaurant connu d’Alexandrie, après le départ des derniers clients, échange avec conviction autour de l’ambiance générale dans la ville. Il y a là un peintre, Anas, et sa compagne, Abbas l’avocat, le maitre d’hôtel Carlo , et Chantal la libraire française. Les débats font rage autour de la personnalité et des projets du président Nasser.
Peu à peu, l’ambiance bon enfant qui règne au bar s’assombrit, alors que les amis se font tour à tour piéger par les services secrets.
Très belle évocation d’une période historique particulière dans ce pays du Moyen Orient, les personnages du roman soutiennent des opinions différentes en fonctions de leur appartenance, créant dans ces lignes un débat ouvert très interessant. On a ainsi un bel aperçu de la vie artistique et culturelle de la ville. La connaissance politique et historique du propos est impressionnante.
Instructif et agréable à lire.
384 pages Actes sud 4 septembre 2024
Traducteur : Gilles Gauthier
Lu pour le jury FNAC
Dans la cosmopolite alexandrie, une sorte de new york egyptirnnr ils se retrouvent surtout pour boire ert plaisanter dans uen salle de restaurant apres sa fermeture. cettre façon de profiter de la vie est deja un acte rebelle, dans l egypte socilaliste de nasser où la dictature et la repression s intallent insideusement . et s il faut en plus debattre et critiquer le regime ils ne s en priventg pas. Dans une egypte traditionnele des annees 1960 , alaa el aswany ecrivain popmulaire de gauche , auteur du fameux immeuble yacoubian , livre encore une fois uen galerie de personnages independants d esprit, epris de liberté d art et de bonne chere. On s y attache et on s inquiete pas pour eux
Nous sommes à fin des années 50 et je vous invite à pousser la porte du restaurant Artinos, le meilleur restaurant grec d'Alexandrie. Créé par George Artinos, il est aujourd’hui dirigé par sa fille Leda. Ici se presse une clientèle fortunée, composée de célébrités en tout genre. Ici, tous les soirs, après la fermeture, un groupe d’amis se retrouve pour boire un verre, parler culture, politique et actualité. Autour de la propriétaire des lieux et de son fidèle barman, on trouve une libraire, un avocat, un peintre, un chocolatier. Pour la plupart, ils ne sont pas égyptiens mais ils sont nés ici ou y ont grandi. La douce Alexandrie est leur patrie. Dans cette ville au riche héritage historique et ouverte sur le monde, la mixité des nationalités et des cultures est ancestrale. Pourtant, avec l’arrivée au pouvoir de Nasser, le pays semble prendre une nouvelle direction. Pour la petite bande d’intellectuels et de privilégiés du restaurant, même si cela donne lieu à de nombreuses discussions, la dolce vita égyptienne semble éternelle.
« Au soir d’Alexandrie » exhale les parfums du passé et exalte les splendeurs de la cité alors que de profonds changements sont en marche, que la ville semble se refermer sur elle-même.
Nous suivons les histoires des différents personnages et à travers leur parcours, l’auteur met en lumière le côté obscur de la présidence de Gamal Abdel Nasser, icône du panarabisme, perçu par certains comme un rempart contre Israël et le colonialisme, et par d’autres comme un populiste autoritaire. Il critique le contrôle de l’État militaire sur la vie des citoyens, les espionnant, volant leurs biens, les nourrissant de propagande. Il n’y a plus de loi, la volonté du pouvoir devient la loi. Nous voici témoin impuissant du crépuscule d’une époque.
Alaa El Aswany, de son écriture élégante, si fluide, si simple qu’elle semble presque sans prétention, emporte le lecteur dans un roman politique, nostalgique et foncièrement humaniste.
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