"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'année dernière, j'ai fait la connaissance de l'auteure grâce à son premier roman Baby Jane à Broadway. J'ai tout simplement adoré ma lecture du début à la fin et j'étais impatiente de découvrir sa prochaine histoire. Je ne pouvais pas passer à côté des Audacieuses. Il faut avouer que son résumé est intriguant.
Lecture du prologue est déjà une ambiance s'installe. Un cercle. Un mantra. Des défis. Des gages. Pour se soutenir. Pour se dépasser. Pour s'ouvrir à la chance. Être Audacieuse. C'est à quoi vont s'atteler Tennessee, Bérénice et Zola durant leur année à l'Université. L'ambiance va s'intensifier au fil des chapitres, de leur défis. Et elle sera malsaine, dangereuse et toxique. L'ambiance est à l'image de leur amitié, selon moi. C'est oppressant et limite angoissant, mais surtout hautement addictif. Je me suis réellement demandée jusqu'à où elles allaient aller, jusqu'à quel point elles étaient prêtes à se détruire, à se réduire à néant pour réaliser leur dessein. Ahava Soraruf manie le suspense tout le long du roman. La tension monte petit à petit, les questions se multiplient jusqu'à l'événement. Le point de non retour. Explosion du groupe.
L'auteure joue avec son lecteur et pour cela elle s'appuie sur l'alternance des temps. Dix ans après le drame, elles ne se parlent plus. Elles ont pris des chemins différents et n'ont plus aucun contact. Mais pour se venir en aide mutuellement, elles sont prêtes à se réunir à nouveau. Nous suivons donc Tennessee, Bérénice et Zola avant l'événement et 10 ans plus tard. J'ai adoré cette construction, en premier parce qu'elle participe fortement à la tension du récit et ensuite, cela nous permet de voir leur évolution, de les comprendre et d'être plus proche des personnages.
Nos trois protagonistes sont diamétralement opposées et pourtant unies par la même ambition : parvenir à leurs fins, réussir à n'importe quel prix, n'importe les conséquences. J'ai beaucoup aimé le personnage de Zola. Je me suis tout de suite prise d'affection pour elle. Elle m'a attendrie par sa personnalité et sa "particularité". Bérénice m'a beaucoup plu également. Il n'y a qu'avec Tennessee que j'ai eu beaucoup de mal. Je n'ai pas aimé son caractère, ni sa manière d'agir. Il n'y a qu'à la fin que j'ai réussi à ressentir de la compassion. Et malgré ça, la fin n'a pas eu l'effet que j'aurai voulu... Autour de ce trio gravite d'autres personnages. Et comment dire, la plupart sont tout autant malsains, voir carrément plus sombre que nos trois protagonistes. Cela fait vraiment froid dans le dos. Ahava Soraruf nous met en scène des personnages qui sont à l'image de l'ambiance du roman : toxiques et dangereux. L'auteure a pris le temps de travailler et de soigner leur psychologie ainsi que celles de nos trois héroïnes. On voit tout leur cheminement, leur histoire personnelle, leur caractère qui font qu'elles s'attirent et ne peuvent qu'être majoritairement attirées par des gens venimeux.
La fin du roman est vraiment surprenante et révèle tout l'ampleur psychologique du roman. Je ne m'attendais pas à de telles révélations. C'était très bien joué ! Et à la fois, en y réfléchissant elle est d'une certaine façon évidente. Je ne pourrais pas vous expliquer pourquoi en chronique, je ne veux absolument pas vous spoiler. Même si je ne l'ai pas vu venir, elle ne pouvait être autrement.
En conclusion, Les Audacieuses, est un roman sombre et addictif. La dimension psychologique de l'histoire est travaillée et maniée avec brio par Ahava Soraruf. L'autrice nous amène là où on ne l'attend pas.
En commençant ce livre, je ne m'attendais pas à cette histoire. Le résumé en dit assez pour comprendre le sujet mais nous cache bien des choses. Attention, en l'ouvrant vous pouvez être surpris. Cela a été mon cas, j'ai été étonnée, dans le bon sens du terme. Le récit est beaucoup plus profond et émouvant que ce qui n'y paraît. On peut s'attendre à une histoire simple et banale mais on en est loin. Elle regorge de force, d'émotion et est exploitée avec grandeur.
Dans ce roman, nous allons suivre deux temporalités : 1988 et 2017. Le passé est tout de même majoritairement présent et cela m'a beaucoup plu. J'ai toujours une préférence pour le passé dans ce genre de récit. Les deux années se complètent parfaitement. En 2017, Tess décide de lever le voile sur son passé et de révéler sa jeunesse et le spectacle particulier auquel elle a participé. Le roman a une particularité dont je viens de me rendre compte à l'instant. Tess raconte son histoire mais le récit est écrit à la troisième personne alors qu'on s'attendrait plus à ce que la narration soit à « je ». Cela ne m'a nullement dérangé comme vous pouvez le constater et ne m'a en aucun cas empêché de m'attacher aux personnages.
Nous suivons Tess, une jeune femme de 26 ans, agoraphobe depuis qu'un événement traumatisant lui est arrivé, elle ne peut plus exercer son métier de danseuse. Elle reste confinée chez elle et son mari, comptant ses pas pour ses trajets quotidien. Elle a développé des tocs et se cache pour se préserver du monde extérieur. Je me suis tout de suite attachée à ce petit bout de femme fragile et sensible. J'avais envie de lui prendre la main et de l'accompagner dans sa lutte quotidienne et l'aider à surmonter ses peurs. Ce n'est pas pas moi qui l'ai aidé mais un coup du destin. Un matin alors qu'elle sort pour son trajet quotidien, elle va tomber sur une annonce : Peter Halsey recherche des danseuses pour son spectacle. C'est le déclic pour Tess, il est temps d'aller de l'avant et de reprendre le contrôle de sa vie. L'héroïne timide et fragile va se métamorphoser en une femme pleine d'assurance et qui s'affirme. J'ai beaucoup aimé suivre son évolution, la voir surpasser ses peurs et redécouvrir la force et l'insouciance qu'elle croyait avoir perdu. Tess se transforme et se mélange à son personnage de spectacle. Baby Jane lui permettra de s'émanciper et de retrouver sa confiance en elle.
L'héroïne va côtoyer différents personnages durant le roman ; les filles du cabaret, Peter Halsey, ses parents ou encore son mari. J'ai beaucoup aimé les filles, en particulier Amber et Elizabeth. Peter Halsey est gauche, pas très doué pour exprimer ses émotions et il est rustre. Toutefois, malgré son caractère ronchon je me suis attachée à son personnage, au contraire de John, le mari de Tess. Je n'ai pas aimé ce dernier. Non mais quel c** !
Ahava Soraruff développe avec justesse la thématique de l'agoraphobie. Mais elle nous parle aussi d'amour ; celui qui nous éveille, nous fait grandir malgré les chamailleries, les désaccords et les coups de la vie. Les deux thèmes se mélangent car l'amour permettra à Tess de prendre son envol et de s'émanciper.
En conclusion, je suis sortie de ma lecture très émue. Je ne m'attendais pas à découvrir un tel petit trésor en ouvrant la première page. L'auteure nous offre une très belle histoire. Elle aborde avec perspicacité le thème de l'agoraphobie. Notre héroïne timide et fragile se métamorphosera en un cygne. On est transporté dans le New-York des années 80 au cœur d'un cabaret burlesque. J'ai adoré m'y promener ! C'était génial !
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