Lecteurs.com et La danse des mots ouvrent une fenêtre sur la littérature africaine contemporaine. Chaque mois, Yvan Amar, journaliste à Radio France, propose un entretien d’une vingtaine de minutes avec celles et ceux qui font vivre le livre en Afrique : écrivains, poètes, mais aussi éditeurs et libraires.
Longtemps professeur de français, Yvan Amar a animé l’émission La danse des mots pendant plus de 20 ans sur RFI. Une émission qui a permis aux francophones de garder contact avec la langue telle qu’elle est parlée dans le monde : à la découverte du slam à Bamako, d'une librairie au Caire, dialogue avec l’auteur haïtien Dany Laferrière ou avec le célèbre linguiste et lexicographe Alain Rey...
Djaïli Amadou Amal est une écrivaine camerounaise engagée contre les discriminations sociales et la condition de la femme dans le Sahel. Issue précisément de cette région du Cameroun, Djaïli Amadou Amal est peule et musulmane.
Son roman Munyal, les larmes de la patience, paru en 2017 chez Proximité, traite des questions des violences conjugales dans les mariages polygamiques. Ce roman lui permet, une fois de plus, d’irriguer de sa sensibilité le rude combat de l’émancipation de la femme dans le Sahel et en Afrique. Il a reçu le 1er Prix Orange du Livre en Afrique en 2019.
Ce roman a ensuite été publié en France en 2020, aux éditions Emmanuelle Collas, sous le titre Les Impatientes.
Conteuse hors pair, elle a remporté le prix Goncourt des lycéens pour ce roman. Choix Goncourt de l'Orient, du Royaume-Uni, de la Grèce, de l'Algérie, de la République tchèque, de la Serbie et de la Tunisie, elle est ambassadrice de l'Unicef au Cameroun.
Traduite en plus d'une vingtaine de langues, elle est lauréate du prix de l'Association internationale des maires francophones, du prix de la Femme d'influence et du prix Métis des lycéens.
Loubna Serraj est une éditrice, chroniqueuse de radio, et romancière marocaine. Pourvu qu’il soit de bonne humeur, son premier roman, a été récompensé par le Prix Orange du livre Afrique.
Pourvu qu’il soit de bonne humeur le titre seul fait frissonner. Et le roman propose un double récit : celui de Maya, mariée à 15 ans en 1939, et sauvagement battue par son mari jusqu’à ce qu’elle en meure : on suit sa vie de souffrances et sa volonté inflexible de résistance. Et celui de Lilya, sa petite-fille, qui se sent mystérieusement appelée par cette grand-mère qu’elle n’a pas connue. Et cette jeune femme d’aujourd’hui, indépendante mais tourmentée par ce passé qu’elle pressent, décide de remonter le fil de son histoire familiale. Entretien réalisé par Yvan Amar pour La Danse des Mots, sur proposition de la Fondation ORANGE.
Yamen Manai est un jeune écrivain tunisien qui écrit en français. Récompensé par plusieurs prix dont le Prix Orange du Livre en Afrique, il a publié quatre romans qui tous se rapprochent du conte philosophique : des fictions à rebondissements, volontiers poétiques, qui toutes débouchent sur une interrogation à propos du monde actuel : quelle pensée libre dans un univers où la dictature politique ou intellectuelle formate et étouffe notre faculté de penser ?
Peu après la publication de Bel Abîme, Yamen Manai a bien voulu nous recevoir chez lui, en région parisienne et il a répondu à quelques questions : comment le thème de Bel Abîme s’est-il imposé à lui ? Le message politique sous-jacent est-il à l’origine de l’écriture ? Le souvenir d’autres écrivains (Camus, Maupassant…) rôde-t-il derrière le texte ? Pourquoi a-t-il tenu à se faire éditer par un éditeur de son pays d’origine, la Tunisie, alors qu’il vit en France ? Ou encore, comment les prix reçus, notamment le Prix Orange du Livre en Afrique, ont-ils aidé à la notoriété de l’ouvrage ?
Entretien réalisé par Yvan Amar pour La danse des mots en partenariat avec Lecteurs.com.
Ken Bugul est une romancière sénégalaise, qui fut fonctionnaire internationale, et dont le succès éclate en 1982, avec son premier roman, Le Baobab fou. Depuis elle en a écrit une grande dizaine, qui tous font vivre l’Afrique contemporaine dans des histoires où l’on retrouve ses réussites, ses inquiétudes et ses difficultés.
Eugène Ebodé est un homme à multiples facettes : footballeur, enseignant, conseiller municipal, journaliste, universitaire, écrivain, il a fait paraitre de nombreux ouvrages où la fiction parfois s’éclaire de l’enquête historique. Et ce Camerounais qui a beaucoup vécu en France et qui écrit dans le Courrier de Genève a été nommé en 2022 responsable de la Chaire des Littératures et des Arts africains à Rabat (Maroc).
Mohamed Mbougar Sarr est un romancier sénégalais, né à Dakar en 1990 et qui vit actuellement en France. Après trois romans construits autour de problématiques très actuelles – le djihadisme au Sahel, les problèmes de la migration, l’acceptation de l’homosexualité – il vient d’en faire paraître un qui prend place tout au long du 20ème siècle, et s’enroule autour de la quête d’un roman et d’un écrivain disparus.
Chroniqueuse à la radio, comédienne de stand-up et auteure de ses textes, Roukiata Ouédraogo s’est lancée dans un roman autobiographique (ed. Slatkine & Cie) : comment une Mère Courage (la sienne !) se lance à l’assaut de la capitale (Ouagadougou) et de l’institution judiciaire pour faire libérer son mari, injustement accusé et jeté en prison. Un récit authentique à partir de souvenirs réinventés : nouvelle façon d’écrire une histoire familiale et de brosser un tableau de femme forte qui brave les préjugés.
La vie et la personne de Fatimata Diallo Ba se balancent entre le Sénégal et la France : une enfance à Dakar, des études en France, à Poitiers ou Paris, puis des années d’enseignement en région parisienne, et ensuite dans un grand lycée dakarois… Profondément africaine, elle a expérimenté très personnellement ce qu’est une double culture!
1894 Les troupes de la IIIème République, dans la foulée de leur politique colonialiste, s’apprêtent à envahir Madagascar et à assujettir la population. Mais l’impréparation et l’hésitation sont sensibles dans les deux camps. D’un côté Félicien Le Guen, jeune lieutenant français idéaliste, croyant sincèrement à la mission civilisatrice de l’Europe, de l’autre Tavao, jeune esclave, sont pris dans cette tourmente qu’ils essayent de déchiffrer sans la comprendre. Le vent de l’Histoire les pousse l’un vers l’autre sans qu’ils se rencontrent.
Souleymane Gueye a ouvert en 2017 une petite librairie in-dépendante à Dakar. De dimensions modestes – une petite pièce pour la vente, une terrasse pour les rencontres avec les auteurs – Plumes du monde est un lieu culturel sans rapport avec les grandes surfaces commerciales ou les sites de vente sur Internet. On y fait vivre le livre, on en fait un objet de plaisir, on le vend au meilleur prix, et on tente de rapprocher les auteurs et les lecteurs.