"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un bon roman ado sur la situation des migrants, leurs espoirs. Mais aussi sur la cruauté et le profit d autres personnes. Très émouvant.
On ne le dira jamais assez, la littérature africaine est dynamique et évolue constamment. Avec le petit mari, nous sommes face au poids de la tradition et à la condition de la femme. Lorsque Saly perd son mari frappé deux fois par la foudre, elle doit se plier à la tradition qui veut qu'elle épouse un des frères de son mari, sous peine d'être bannie si elle refuse. Saly demande un mois de réflexion avant de prendre sa décision. J'ai adoré ce court roman, où la voix de la femme est portée avec intelligence et fierté. On y parle de la condition féminine, de l'excision, de la soumission aux règles des hommes et de la religion. On navigue aussi entre les traditions culturelles anciennes et la modernité. Heureusement le personnage de Saly est celui d'une femme forte qui sait ce qu'elle veut mais surtout ce qu'elle ne veut pas. A sa façon elle va réussir à redéfinir le rôle traditionnel de la femme. On est loin de la lutte pour l'égalité des sexes telle qu'on peut la porter en Europe, ici tout se joue en sous-main. Suivre la tradition ne devrait pas être une contrainte, avoir la possibilité de donner son consentement librement et de prendre des décisions autonomes sans répercussions négatives pour la femme devrait être la priorité mais, il ne faut pas rêver. Il faudrait toujours examiner les pratiques qui restreignent le choix des individus à la lumière des droits humains fondamentaux. La courte histoire de Saly redonne de l'espoir car la question est traitée avec sensibilité et respect. Une écriture et un style coloré, qui donnent la mesure du talent de griotte de l’auteure. On ne peut que prendre du plaisir à lire et à écouter la mélodie qui se dégage des phrases. Une bouffée d'une autre culture, d'un autre monde, d'une autre époque de quoi donner à la ménagère de plus de cinquante ans que je suis beaucoup de bonheur. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2023/09/16/40028400.html
Roukiata Ouedraogo raconte son enfance à Fada N’Gourma au Burkina Faso. Du miel sous les galettes commence alors qu’elle est encore un bébé porté sur le dos de sa mère, dans ce pagne qui offre cette belle communion entre la mère et l’enfant, et permet à l’enfant de voir le monde au niveau de sa mère. Un jour, le père est arrêté pour un cambriolage qu’il n’a certainement pas commis. L’affaire devrait être vite réglée, et le père de famille pourra rejoindre sa femme et ses sept enfants. Mais non, c’est sans compter sur la justice locale à la pire mode africaine, celle des petits juges qui veulent assoir leur autorité, qui n’écoutent que leur propre conscience (ou qui sait qui d’autre) et voilà le père en prison pour de nombreuses années.
Sans le salaire du père, la mère va devoir s’occuper seule de sa famille, et subvenir aux besoins élémentaires de chacun en vendant quelques objets et surtout les galettes qu’elle cuisine si bien. Tout en aidant son mari, elle donne la priorité aux enfants, leurs études, la nourriture. C’est un travail de chaque jour, il ne faut pas sombrer. Face à l’immobilisme de la justice locale, cette combattante de l’ombre part chercher de l’aide à Ouagadougou. Pendant cinq ans, celle que l’on surnomme la Baronne va se battre, remuer ciel et terre pour faire sortir le dossier de son époux des limbes dans lesquelles il avait été enfoui et oublié.
J’ai aimé ce roman qui est une véritable ode à la mère. Il reflète l’amour d’une fille pour celle qui a tout donné pour les siens, envers et contre tous, y compris parfois contre son mari. Cette femme forte et déterminée est un exemple pour ses enfants, malgré certaines douleurs dont parle l’auteur en particulier quand elle évoque l’excision qu’elle a subie lorsqu’elle avait trois ans.
S’il parle de la mère et de l’amour filial, il évoque aussi l’importance de la famille, le rôle de la femme africaine, les lenteurs et les extravagances de la justice et le poids traditions, sans oublier le climat difficile et les paysages qui sont particulièrement bien décrits.
lire la chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2020/09/28/du-miel-sous-les-galettes-roukiata-ouedraogo/
Ce roman se passe à Fada N'Gourma, au Burkina Faso, terre de l'auteure où elle a vécu toute sa jeunesse et qui en est source d'inspiration.
L'histoire démarre avec l'arrestation du père de famille, fonctionnaire, accusé de détournement. Son salaire faisait vivre la famille, l'argent récupéré de la vente des objets ramenés d'Abidjan vient en complément. La mère va donc prendre le relais. Elle fera tout ce qui est en son pouvoir pour assurer le quotidien et pou cela elle vendra des galettes sur le pas de sa porte et pour faire libérer son mari, à l'égo démesuré qui par ailleurs refuse de parler, n'hésitant pas à aller à Ouagadougou, la capitale, à trois jours de distance. Elle ne se plaindra jamais, devra lutter dans un univers patriarcal. Elle gardera la tête haute, fière de ses enfants qui respectent sa douce autorité.
A travers ce roman d'une très grande qualité et très bien écrit, l'auteure rend un très bel hommage à sa mère et plus largement aux femmes qui se battent en toute discrétion et luttent à leur façon pour donner le meilleur à leurs enfants.
C'est un gros coup de coeur que j'ai découvert grâce aux éditions Slatkine et Cie que je remercie.
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