Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
« Seul le tamarinier, debout au milieu de la cour, semblait résister à cette chaleur. Tout le monde était fasciné par cet arbre. Certains disaient à mes parents que c'était une bénédiction d'avoir un tel arbre dans sa cour. D'autres disaient qu'il abritait sûrement des génies ».
Roukiata est née au Burkina-Faso. De sa plume, légère et nostalgique, elle raconte avec tendresse et humour ses années d'enfance, son pays, ses écrasantes sécheresses et ses pluies diluviennes, la chaleur de ses habitants, la corruption et la misère.
Elle raconte sa famille, sa fratrie, ses parents, l'injustice qui les frappe avec l'arrestation de son père. Mais, surtout, elle raconte sa mère.
Cette femme, grande et belle, un « roc » restée seule pour élever ses sept enfants, bataillant pour joindre les deux bouts, en vendant sur le pas de sa porte ses délicieuses galettes. Des galettes au miel qui, pour la jeune Roukiata, auront toujours le goût de l'enfance et du pays natal.
Roukiata Ouedraogo raconte son enfance à Fada N’Gourma au Burkina Faso. Du miel sous les galettes commence alors qu’elle est encore un bébé porté sur le dos de sa mère, dans ce pagne qui offre cette belle communion entre la mère et l’enfant, et permet à l’enfant de voir le monde au niveau de sa mère. Un jour, le père est arrêté pour un cambriolage qu’il n’a certainement pas commis. L’affaire devrait être vite réglée, et le père de famille pourra rejoindre sa femme et ses sept enfants. Mais non, c’est sans compter sur la justice locale à la pire mode africaine, celle des petits juges qui veulent assoir leur autorité, qui n’écoutent que leur propre conscience (ou qui sait qui d’autre) et voilà le père en prison pour de nombreuses années.
Sans le salaire du père, la mère va devoir s’occuper seule de sa famille, et subvenir aux besoins élémentaires de chacun en vendant quelques objets et surtout les galettes qu’elle cuisine si bien. Tout en aidant son mari, elle donne la priorité aux enfants, leurs études, la nourriture. C’est un travail de chaque jour, il ne faut pas sombrer. Face à l’immobilisme de la justice locale, cette combattante de l’ombre part chercher de l’aide à Ouagadougou. Pendant cinq ans, celle que l’on surnomme la Baronne va se battre, remuer ciel et terre pour faire sortir le dossier de son époux des limbes dans lesquelles il avait été enfoui et oublié.
J’ai aimé ce roman qui est une véritable ode à la mère. Il reflète l’amour d’une fille pour celle qui a tout donné pour les siens, envers et contre tous, y compris parfois contre son mari. Cette femme forte et déterminée est un exemple pour ses enfants, malgré certaines douleurs dont parle l’auteur en particulier quand elle évoque l’excision qu’elle a subie lorsqu’elle avait trois ans.
S’il parle de la mère et de l’amour filial, il évoque aussi l’importance de la famille, le rôle de la femme africaine, les lenteurs et les extravagances de la justice et le poids traditions, sans oublier le climat difficile et les paysages qui sont particulièrement bien décrits.
lire la chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2020/09/28/du-miel-sous-les-galettes-roukiata-ouedraogo/
Ce roman se passe à Fada N'Gourma, au Burkina Faso, terre de l'auteure où elle a vécu toute sa jeunesse et qui en est source d'inspiration.
L'histoire démarre avec l'arrestation du père de famille, fonctionnaire, accusé de détournement. Son salaire faisait vivre la famille, l'argent récupéré de la vente des objets ramenés d'Abidjan vient en complément. La mère va donc prendre le relais. Elle fera tout ce qui est en son pouvoir pour assurer le quotidien et pou cela elle vendra des galettes sur le pas de sa porte et pour faire libérer son mari, à l'égo démesuré qui par ailleurs refuse de parler, n'hésitant pas à aller à Ouagadougou, la capitale, à trois jours de distance. Elle ne se plaindra jamais, devra lutter dans un univers patriarcal. Elle gardera la tête haute, fière de ses enfants qui respectent sa douce autorité.
A travers ce roman d'une très grande qualité et très bien écrit, l'auteure rend un très bel hommage à sa mère et plus largement aux femmes qui se battent en toute discrétion et luttent à leur façon pour donner le meilleur à leurs enfants.
C'est un gros coup de coeur que j'ai découvert grâce aux éditions Slatkine et Cie que je remercie.
Si ce premier roman de Roukiata Ouedraogo, avec des noms fictifs, s’apparente davantage à un récit autobiographique, il n’en demeure pas moins d’un intérêt certain avec un portrait de femme exceptionnelle, celle de la mère de la narratrice : Djelila Sankaké.
L’action se déroule à l’est du Burkina Faso, dans la ville de Fada N’Gourma où est née l’auteure. Un bébé qui narre le début de son grand voyage dans la vie, accroché au dos de sa mère qui va devenir un exemple de courage, de détermination. Une mère au foyer- s’occuper de sept enfants est un travail à temps complet - et un père fonctionnaire. Ni riche, ni pauvre, une famille aimante dans un quartier de la ville où les femmes se réunissent en comité pour aider les autres. Solidarité absolue. Jusqu’au jour où le papa est accusé à tort d’avoir fracturé un coffre de l’établissement public. Emprisonné par un procureur qui manipule la justice selon son bon vouloir, la maman Sankaké ne va jamais baisser les bras et faire tout son possible pour libérer son mari. C’est à ce moment-là, qu’elle se met à préparer les fameuses galettes, une recette secrète qui fait sa renommée au grand dam de sa voisine, qui l’imitant peu de temps après, n’arrive pas à fidéliser la clientèle.
Un récit touchant qui rend hommage à une mère mais aussi à toutes les femmes, piliers de la société et qui doivent continuellement se battre pour s’émanciper. S’ajoute, un témoignage direct des ombres et lumières d’une société africaine et d’une justice parfois (souvent ?) injuste. La fin de l’histoire fait apparaître un chapitre terrible pour les femmes africaines, l’excision, et je n’ai eu qu’un souhait en refermant ce livre : que le prochain opus de Roukiata Ouedraogo soit consacré à cette amputation de la femme.
Tendre comme une galette, lumineux comme la couleur du miel.
Blog ==> https://squirelito.blogspot.com/2020/10/une-noisette-unerentree-litteraire-22.html
Pouvoir se glisser dans les souvenirs de la petite Roukiata, dès le plus jeune âge alors qu’elle est encore portée dans le dos de sa maman, c’est ce que nous propose cette jeune femme pleine de répartie, aujourd’hui connue pour ses chroniques radiophoniques. L’histoire familiale ainsi contée nous rapporte l’évènement traumatisant qui est venu chambouler leur vie. Son père va être emprisonné pour un acte qu’il n’a pas commis. Cette injustice aura des conséquences sur chacun des membres de la famille, en particulier sa mère qui se retrouve seule du jour au lendemain sans argent, avec sept enfants à élever. Tout cela est porté par une femme courageuse et déterminée qui saura trouver en elle les ressources pour maintenir le cap. L’écriture est tendre et on ne peut que ressentir le profond amour qui lie toute cette famille. C’est dans l’adversité que se révélera la force de chacun. Une plume simple et lumineuse alors que les chapitres alternent une double temporalité. On retrouve la jeune femme que l’on connaît ici en France. Comédienne, humoriste, elle est alors invitée comme marraine de la Journée internationale de la francophonie pour y lire la fameuse dictée. Entre présent et passé, une belle histoire se tisse dans ce récit authentique qui fait la part belle à la femme africaine, pleine de ressource et de bon sens. C’est aussi dans l’épilogue que se dévoile plus intimement ce qui fait d’elle la femme qu’elle est, cela m’a émue et profondément touchée. L’atmosphère est très bien rendue, j’ai eu l’impression d’être là-bas, à leur côté. On comprend mieux la notion de famille élargie, d’entraide, de solidarité mais aussi la lourdeur de l’administration, la corruption, la pauvreté. Une approche douce et tendre de la vie des burkinabais, de leurs rêves, de leurs espoirs. Un livre qui a su m’emporter avec lui loin de l’hexagone. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2020/09/25/38533737.html
Du soleil à perte de vue, « Du miel sous les galettes » est une belle leçon de vie. Roukiata Ouedraogo délivre le sucré d’une galette au miel. Métaphore d’une enfance, madeleine de Proust. La voici, enivrée de tract, à Paris pour des interviews et lire face au public, la grande dictée de la Francophonie. Il faut dire que le parcours de Roukiata Oudraogo est atypique. Surdouée, sachant déjà lire et faire des multiplications, elle se retrouve en classe, la plus petite et déjà très volontaire, remarquée dans son village de Fata N’Gourma au Burkina Faso. Ancienne élève du Cours Florent côté France, brillante, à la limite du Burnout, elle multiplie les comédies et les tournées. A l’aube du XXI ème siècle cette jeune femme est engagée. Elle propulse au monde entier ses origines, ses expériences et dévoile l’idiosyncrasie de son pays, étant chroniqueuse sur France Inter également. Ce récit apprenant détient plusieurs tiroirs. Sa mère Djelila volontaire, battante, digne, élève seule durant de longs mois ses jeunes enfants. Son mari étant en prison par erreur. Accusé de détournements de fonds, fonctionnaire d’état dans un pays en proie à une justice bafouée. La corruption règne et les coups bas sont multiples. Hamado est le bouc émissaire. Sa femme va œuvrer au maintien de ses enfants par une éducation d’orfèvre, mais stricte, rigoureuse et sans compromission. Se frayer un passage entre les difficultés et la solitude, la pauvreté et la ténacité. Elle va confectionner des galettes dans un abri de fortune. Chercher la vérité. Pourquoi son mari innocent est en prison. Le faire libérer après des batailles, des requêtes. Sa force de caractère est un levier. Le miel sous les galettes est une parabole. Quoi qu’il arrive, ne pas perdre l’espoir. Quoi qu’il advienne, le sucré gagne sur l’amertume. Ce récit éclairant dévoile un pays contrebalancé. Les coutumes et les rites sont de mise et l’excision en fait partie malgré tout l’amour que porte une mère pour sa petite fille. Roukiata Oudraopgo dénonce cela. Et pourtant, elle est cette enfant, la plus petite que sa mère a blotti contre elle. Paravent contre les affres et les adversités. « Du miel sous les galettes » est vivifiant, nécessaire et beau. Les messages sont des parchemins pour construire un lendemain meilleur en humanité. Publié par les Editions Slatkine & Cie.
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