"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Au début il y a cette fille, Lili rencontrée sur Facebook.
Ça commence par « vous connaissez peut-être », on clique sur la photo du profil et un jour on se retrouve chez les flics.
J'ai aussi pris un chien, et j'essaie de lui apprendre à ne pas tuer mes chats.
Tant que je n'aurai pas résolu le problème du chien et le mystère de la fille, je ne tournerai pas rond.
Ça va durer six mois.
Ce roman fait suite à Comment tu parles de ton père.
On y trouve quelques portraits de femmes, et un portrait de chien.
C'est une enquête. Tout est vrai sinon ce n'est pas drôle.
Me croirez-vous si je vous dis que j’ai lu ce livre il y a déjà plus de deux mois ? Eh oui, j’étais en vacances en pleine période boulimique de lecture – et de rosé -, j’ai dévoré ce roman en une journée… Et après ? Eh bien, quand j’ai dû me mettre à la rédaction de ma chronique, j’ai tout fait pour repousser l’échéance car je ne savais pas par quel bout le prendre, je ne savais pas si j’avais vraiment aimé ou pas, en fait j’étais juste incapable de donner un avis…
Après de nombreuses hésitations, je crois enfin que je peux y arriver, que j’ai trouvé comment parler de ce roman.
Comme beaucoup de lecteurs, le nom de Sfar m’évoque le Chat du rabbin, que je trouve extrêmement réussi : j’ai adoré le pitch de départ, l’histoire de ce chat qui après avoir mangé un perroquet acquiert l’usage de la parole… Mais pour ce qui est des romans, j’ai souvent entendu dire que Joann Sfar avait un style particulier et parfois déroutant pour le lecteur !
J’ai essayé d’entamer ce livre en laissant de côté mes a priori. L’idée de départ ne peut que nous séduire, nous qui sommes des adeptes de réseaux sociaux à outrance et qui sommes très rarement à nous questionner sur les répercussions que peut avoir l’exposition permanente de nos vies sur la toile… Bref, on entame notre lecture avec des tonnes de questions…
Au bout de quelques pages, on sent bien que ce livre va partir un peu dans tous les sens – serait-ce ça qui rend ce livre si vivant ? Car oui, moi j’ai ressenti une grande proximité avec Sfar : j’ai eu l’impression que nous étions deux amis attablés autour d’un bon verre de vin – de préférence un Vacqueyras ou un Saint-Véran – et qu’il me racontait sa rencontre pour le moins énigmatique avec Lili. Je voyais Marvin, son chien incontrôlable, courir autour de nous. Bref, sa vie ne tourne pas rond : elle tourne autour de Facebook !
Cette tranche de vie que nous livre Joann Sfar est à la fois drôle et émouvante… Et même si on craint rapidement que son histoire avec Lili ne puisse rien donner de bon, on se laisse surprendre à se dire « et si, et si cette fille était simplement un peu paumée mais pas mythomane… ».
Le seul bémol, en ce qui me concerne, ce sont les « réflexions philosophiques » qui gravitent autour de l’histoire. Elles instaurent une forme de distance entre l’auteur et le lecteur, sans que leur finalité soit réellement claire !
L’auteur, que vous connaissez surement pour ses BD, notamment le Chat du Rabbin, relate ici un moment de sa vie des moins agréables. Victime, comme bon nombre de célébrités d’une usurpatrice répondant au nom de Lili, Joann Sfar décide de raconter son histoire.
» Il y a beaucoup de Juifs et d’Arabes parmi les victimes. Lili a un goût pour cette population. Elle ne les a pas choisis par hasard. Elle aurait pu prendre des hommes plus riches, ou plus célèbres. C’est ce qui me passionne. Son mobile n’est pas l’argent. »
Ce récit a certainement une valeur cathartique pour l’auteur mais il lui permet par la même occasion de nous mettre en garde sur les dangers du net. L’écriture est parfois crue et cinglante mais c’est justement ce qui donne autant d’authenticité au témoignage de l’auteur qui se confie sans faux semblant.
» Ca a commencé avec une photo sur Facebook et ça s’est terminé au commissariat de police. Tout est vrai, sinon, ce n’est pas drôle. »
Sous couvert « d’enquête », car on souhaite tout de même savoir qui se cache derrière Lili, Joann Sfar traduit à merveille la confusion des sentiments et l’attachement de plus en plus grandissant (et inquiétant!) que l’on accorde au virtuel.
Joann Sfar peine à se remettre d’une histoire avec une femme mariée et traverse une période difficile. Il rencontre Lili sur Facebook et décide d’acheter un chien car comme le signale sa fille il ferait « mieux d’avoir un chien car c’est moins de travail pour s’en occuper et c’est tout aussi affectueux » qu’une femme. Il adopte Marvin un bull-terrier très agité.
Bon si vous ne le lisez pas, vous ne perdez rien. Sinon, il y a des pages intéressantes avec Marvin et un final pas trop mal avec Lili.
C'est le roman (non je ne peux pas appeler ce texte un roman ) , c'est l'histoire d'une rencontre sur Facebook et d'une semblante histoire d'amour ou non d'amitié, ou non de folie...qui croise l'histoire d'un chien, difficilement maîtrisable, puis l'histoire de tous les chiens que le narrateur a eu ou rencontré. Bref j'ai passé des passages que j'ai trouvés longs, j'ai passé des passages que je trouvais loufoques, d'autres au langage trop cru , ...et j'attendais l'histoire initiale pour savoir qui était finalement Lili . Alors certes j'ai ri de temps en temps et j'ai acquiescé à d'autres car parfois les réflexions sont profondes. Mais sincèrement je préfère la lecture des BD de l'auteur plutôt que son roman. Désolée.
Quand vous ouvrez votre session Facebook, vous voyez sur la droite de votre écran la mention : « Vous connaissez peut-être ? » Si la réponse est oui, vous pouvez éventuellement cliquer, si la réponse est non, lisez le livre de Joan Sfar, et on en discute après !
« Au début il y a cette fille, Lili rencontrée sur Facebook. On clique sur la photo du profil et un jour on se retrouve chez les flics. J’ai aussi pris un chien, et j’essaie de lui apprendre à ne pas tuer mes chats. Tant que je n’aurais pas résolu le problème du chien et le mystère de la fille, je ne tournerai pas rond.
Ça va durer 6 mois.
C’est une histoire vraie. Tout est vrai sinon ce n’est pas drôle»
Donc tout s’est passé à peu près en même temps. Après une rupture, l’auteur cherchait à se réfugier. Il disposait de deux terrains de jeu, l’univers sensible et le monde imaginaire. Son imaginaire été squatté par Lili et son quotidien dévoré par son chien.
Revenons au chien, ce bull-terrier Marvin qui accapare les 77 premières pages, on se demande où l’auteur veut en venir. Soyons honnêtes, quand on lit ce bouquin, c’est aussi pour satisfaire une part de scopophilie inavouée, on est là pour Lili, on n’est pas là pour lire les déboires de l’auteur qui n’arrive pas à éduquer son chien, mais il nous donne de lui-même la réponse :
« Pourquoi tant de pages avant de trouver le courage de raconter cette histoire ? Parce qu'elle fait autant honte que les confessions d'un type ruiné par une secte Krishna Jihad et qui se réveille en se demandant comment il a pu marcher dans de telles conneries. Lili, c'est le procès de la croyance, cette vieille peluche. »
Provoc et extravagant, par moments l’auteur en fait un peu trop, peut-être autant que son chien fou-fou. On se perd dans les méandres de l’éducation canine, celle de ses enfants, son atelier, ses histoires « galantes », ses dialogues crus, une familiarité surjouée, les juifs, les palestiniens…mais la toile de fond reste Marvin et Lili, et quand on retrouve la partie qui nous intéresse, on s’y accroche.
Un bon élagage n’aurait pas fait de mal, ses tentatives philosophiques sont un peu empruntées mais l’humour de l’auteur et son autodérision font que vous gardez le livre en main. Et puis surtout vous voulez savoir jusqu’où il a bien voulu croire en cette Lili…
« Jure-moi que tu écriras notre histoire », voilà Lili, il l’a fait !
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