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Guennadi Milioutine, Alexandre Ivanovitch Goussev, Stepane Kobiakov, Sachka Lepiokhine... Dans le village de Rybatchi, tous sont chasseurs, pêcheurs, tous sont braconniers. Ils aimeraient pouvoir acheter une licence pour vendre légalement la récolte de ces mois passés au coeur de la taïga... Mais la milice veille. Et pour elle, il est bien plus avantageux de maintenir ces hommes dans l'illégalité afin de les racketter.
Jusqu'à ce que Kobiakov décide de ne pas céder les 20 %. Et ce qui n'était qu'une rébellion inoffensive devient un fait politique lorsqu'un groupe d'officiers de l'OMON, redoutée unité spéciale anti-émeute de la police russe, débarque dans le bourg pour rétablir l'ordre.
Que faire ? Se soumettre ou partir dans la taïga, se refaire une vie ? C'est le choix qui fait voler en éclat le statu quo ancestral, l'équilibre du bourg et de chacun, parce qu'il est avant tout question de liberté...
Par ces temps caniculaires, on peut tenter de se rafraîchir en voyageant par la pensée (au moins) vers la Sibérie orientale. Au début de l’automne, la neige va bientôt commencer à tomber et à recouvrir la région d’un épais manteau glacé pour de longs mois, propices à la chasse à la zibeline. Ca y est, vous visualisez la taïga par moins 30, le blizzard, les lacs gelés, vous commencez à grelotter ?
Bon, au moins j’aurai essayé.
Or donc, disais-je, transportez-vous sur la presqu’île de Rybatchi, coincée entre la mer d’Okhotsk et celle de Béring. La Nature y est rude, hostile, mais néanmoins généreuse envers qui sait la comprendre et la respecter. Les hommes y vivent de pêche l’été et de chasse en hiver, et aussi, du braconnage d’œufs de saumon. C’est illégal, mais à l’ère post-soviétique la corruption est endémique, et les autorités locales laissent faire moyennant de juteuses commissions de 20%. Tout le monde n’apprécie pas forcément ce racket institutionnalisé, mais la plupart s’en accommodent, faute d’alternative, il faut bien faire vivre sa famille. D’autres, plus rares, seraient plutôt tentés de se révolter, mais les moyens et/ou le courage leur manquent, et l’abus de vodka n’aide guère.
La vie coule son long fleuve tranquille, jusqu’à ce que la situation se tende après un incident entre Kobiak, l’un de ces pêcheurs-chasseurs insoumis, et un milicien ambitieux qui, en dépit du bon sens et des coutumes locales, fait remonter l’affaire jusqu’à Moscou, qui envoie sur place une unité spéciale d’intervention. Une chasse à l’homme, démesurée au vu de l’incident initial, est lancée, et Kobiak se cache dans la taïga comme un vieil ours solitaire, alors que l’hiver approche.
« Volia volnaïa » est une fameuse galerie de portraits d’hommes et de quelques femmes, les uns rebelles à des degrés divers, rudes, courageux, entêtés, solidaires, épris de liberté et de justice, les autres pourris et avides d’argent et de pouvoir, et les derniers vacillant entre les deux, cherchant à s’identifier aux uns ou aux autres. Le roman montre aussi le contraste entre une culture traditionnelle qui respecte la Nature, et le néo-capitalisme sauvage qui la surexploite au mépris de tout.
Une Nature grandiose magnifiquement décrite, des personnages touchants et attachants par leur caractère entier, un portrait à l’acide de la Russie poutinienne, « Volia volnaïa » est un très beau roman, lyrique et désespérant.
Quoique… Dans ce pays où tout se vend et s’achète, il reste peut-être une chose non négociable : Volia volnaïa, la « liberté libre ».
En avançant en âge, Guenka apprécie de plus en plus la vie solitaire au coeur de la taïga. La pêche au saumon puis ensuite la période de chasse qui commence. Une vie toute simple presque primitive, avec pour seule compagnie son chien et une ou deux bouteilles de vodka. On braconne, on se fait racketter par le police, 20 %, et la vie continue. Mais Kobiak a menacé Tikbi le chef de la milice. Alors la chasse aux zibelines se transforme en une chasse à l'homme, menée par un groupe de policiers locaux, mais aussi par un détachement des unités des forces spéciales venu de Moscou. Des amis partent aussi à sa recherche pour l'aider à se sortir de cette mauvaise passe.
Un roman qui se passe au pays de l'ours, des zibelines, des oeufs de saumon, l'or rouge, là où l'hiver, les sapins nains se courbent pour se cacher sous la neige. Les héros sont les habitants de l'une des colonies de l'Extrême-Orient de la Russie, bouffer et boire constitue leur quotidien, l'essentiel c'est la liberté.
Les paysages sont grandioses, l'écriture de l'auteur nous entraîne par sa qualité des descriptions dans cette nature sauvage et hostile, terre des grands espaces, il fait froid mais la vodka réchauffe les corps et les coeurs de ces chasseurs solitaires qui rêvent aussi d'amour. Mais l'auteur dresse également le portrait de la Russie, un pays où on ne fait pas la différence entre l'argent volé et l'argent honnête, un pays où on n'a qu'une voie possible : obéir.
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